Technique photo
Cette page n'a pas vocation à être un cours de photographie, je n'en ai pas les compétences et d'autres s'en sont chargé avec beaucoup de talent. N'hésitez donc pas à vous référer aux sites Web de référence lorsque j'utilise du vocabulaire ou des notions techniques que je n'explicite pas.
Matériel et historique
Bien que j'ai l'âge d'avoir connu et même utilisé la photo argentique, je ne me suis réellement intéressé à la photographie qu'à la naissance de ma fille aînée, en 2004. J'ai donc débuté en autodidacte avec un appareil photo numérique (APN), à savoir un bridge Konica Minolta DiMAGE A2 dont je n'avais à reprocher que la qualité du capteur. C'est donc avec ce formidable (pour l'époque) outil que j'ai acquis la quasi totalité de mes connaissances sur les notions fondamentales de la photographie telles que la focale, l'ouverture, le temps de pose, la sensibilité, la balance des blancs, la rafale, le bracketing, la gestion du flash, des filtres, la profondeur de champs, etc.
Par la suite, comme je l'ai indiqué dans la revue de mon matériel de randonnue, j'ai utilisé un appareil compact Fujifilm FinePix F100fd et un hybride Panasonic Lumix DMC-G1 avec plusieurs objectifs, du zoom super grand-angle (7-14mm) jusqu'au téléobjectif (90-400mm) en passant par des focale fixes (25 et 50mm) à grande ouverture. Si je conserve mon antique G1 pour des besoins spécifiques, en randonnue j'utilise aujourd'hui quasi exclusivement un compact Panasonic TZ95 techniquement très intéressant malgré un capteur trop petit et limité pour faire de la "belle" photo.
Le choix de ce modèle compact a été dicté par quelques critères que je trouve importants en randonnée : encombrement et poids limités, importante amplitude du zoom (24-720mm), écran orientable, intervallomètre, capacité à effectuer tous les réglages en manuel, etc.
Les principaux reproches que je pourrais lui faire sont : pas d’étanchéité, capteur moyen (mais bien suffisant pour la rando), grande profondeur de champs (liée à la petite taille du capteur et à l'ouverture limitée de l'objectif) et lenteur à l'allumage.
Dans sa gamme de prix, c'était le meilleur compromis compte-tenu de mes critères. Bien plus cher, son plus sérieux concurrent me semble être aujourd'hui le Sony RX100 VII.
Quoi qu'il en soit, et quel que soit l'appareil, tant qu'il offre la possibilité d'effectuer la plupart des réglages en manuel, il est possible de réaliser des choses très intéressantes pour le domaine qui nous intéresse ici : la photographie de paysage. Et, soyons fous, s'il y a des gens dans le paysage, on peut aussi faire des trucs sympas...
Réglages de l'appareil
Sitôt l'APN sorti du carton, j'ai pour habitude de définir un certain nombre de paramètres pour qu'ils correspondent à mon usage courant. Parmi ceux-ci, en vrac, on peut noter :
Format d'image | Ratio 3:2 (j'aime pas le format 4:3), résolution maximale, JPEG en qualité maximale |
---|---|
Sensibilité | Valeur la plus basse possible (80 ou 100 ISO), limité à 400 ou 800 ISO en mode Auto (choisir une valeur plus élevée si le résultat est acceptable) |
Balance des blanc | Automatique |
Autofocus | 1 zone de taille minimale (dont je peux modifier la position via l'écran tactile) |
Mesure d'exposition | Centrale pondérée |
Flash | Désactivé |
Réglage du flash | -1/3 d'IL, pas de gestion des yeux rouges |
Stabilisation | Activée lors de la prise de vue, sur tous les axes |
Zoom étendu (numérique) | Désactivé |
Retardateur | 10s avec 3 photos (pour mes "autoportraits") |
Intervallomètre | 1500 photos à un interval de 2s |
Type d'obturateur | Automatique (mécanique et numérique) |
Bracketing | 7 photos à 2/3 d'IL |
HDR intégré | Désactivé |
Assistance à la MaP manuelle | Activé (zoom sur la zone de mise au point manuelle) |
Focus peaking | Activé (aide à la mise au point manuelle en surlignant les zones nettes) |
Quadrillage | Activé (règle des tiers) |
Niveau | Activé (particulièrement utile avec le mini-trépied pour assurer l'horizontalité) |
Prévisualisation auto | Activée, 2s (me permet de voir le résultat après chaque prise de vue) |
Haute lumière | Activée (fait clignoter les zones surexposées pendant la prévisualisation) |
Zebra | Désactivé (permet de visualiser les zones surexposée pendant la prise de vue, pourrait être utile mais je trouve son usage désagréable) |
Son au déclenchement | Activé (je n'aime pas trop ça, mais c'est bien pratique pour les photos au retardateur) |
Mon appareil me permettant de gérer un menu personnel, je l'ai configuré pour avoir un accès direct aux paramètres dont j'ai parfois besoin sans perdre de temps à les retrouver dans les menus sans fin... Parmi les plus importants, j'ai défini l'accès au réglage de :
- Intervallomètre
- Bracketing
- HDR
- Focus Peaking
- Mode discret (pas de flash, lampe assistance AF, son, etc.)
- Autoportrait (spécifique à mon appareil avec écran relevé en mode "selfie")
Enfin, alors que je n'en avais pas trouvé l'intérêt sur mes précédents appareils photos, j'ai paramétré les trois modes "custom" pour des usages qui nécessitent des réglages spécifiques qui prendraient trop temps et pourraient être source d'erreurs de manipulation. Voici ces modes et leur usage que nous retrouverons un peu plus loin :
Prise de vue "simple"
Le titre est mauvais puisque, selon les circonstances, ça ne sera pas forcément simple. Mais commençons par le basique avec un paysage joli et une bonne lumière dans le dos. Dans ce cas, rien de plus simple, on met l'APN en mode tout automatique (mode iA chez Panasonic), on cadre généralement au plus large (grand-angle), et on appuie sur le déclencheur. Fin !
Pour être tout à fait honnête, je n'utilise pas ce mode car je préfère conserver un minimum de contrôles simples et rapides lors de ma prise de vue. J'utilise très majoritairement le mode A (dit "priorité ouverture") dans lequel je choisis l'ouverture du diaphragme. C'est une valeur inversement proportionnelle à la quantité de lumière qui va rentrer dans l'objectif ; ainsi, à f/1.4, deux fois moins de lumière rentre qu'à f/2, et ainsi de suite pour f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, etc. Bien entendu, pour qu'une photo soit correctement exposée, plus le diaphragme sera fermé (f/ élevé), plus le temps d'exposition T devra être long, dans les mêmes proportions. Nous devrions alors obtenir la même photo à f/2 avec T=1/160s et à f/8 avec T=1/10s. Mais ça serait trop simple...
Le premier élément est simple à appréhender : avec un temps de pose aussi lent que 1/10s, on prend le risque, soit de bouger en prenant la photo, soit que le sujet que l'on photographie bouge. Dans le premier cas, toute la photo est floue, dans le deuxième c'est le sujet qui est flou ; on parle de flou de bougé.
Le deuxième élément est moins trivial mais s'explique d'un point de vue optique : plus l'ouverture est grande, plus la zone de netteté est courte. De plus, à ouverture égale elle sera plus réduite en grand angle qu'en téléobjectif. Pour couronner le tout, la taille du capteur l'impacte également : plus le capteur est petit, plus la zone de netteté parait grande (attention, pour contrer cette limitation, certains smartphones appliquent un traitement logiciel à l'image pour simuler une zone de netteté courte).
Un photographe de portrait choisira donc souvent un APN disposant d'un grand capteur (idéalement "full frame" ou "moyen format") avec une grande focale (> 50mm) avec une grande ouverture (< f/2.8) pour bien détacher l'arrière-plan du visage.
En photo de paysage, c'est une problématique qui nous concerne beaucoup moins, d'où l'usage possible d'un objectif à l'ouverture "modeste" comme c'est souvent le cas sur les compacts.
Pour en revenir à nos moutons, voici un tableau récapitulant les différents réglages que j'utilise pour la plupart de mes photos :
Mode de prise de vue | A (priorité ouverture) |
---|---|
Ouverture | Celle qui offre la meilleure netteté (dans mon cas, entre f/4 et f/8) |
Temps de pose | Calculé automatiquement par l'APN |
Correction d'exposition | Généralement -1/3 d'IL pour éviter les blancs "cramés" (nuages, neige, etc.) |
Balance des blancs | Automatique |
Sensibilité | Fixée sur la valeur la plus basse pour éviter le "grain" |
Focale | Souvent au plus grand angle pour englober le plus de paysage |
Mise au point | Automatique, sur une zone définie manuellement (généralement au centre) |
Mesure d'exposition | Centrale pondérée |
Avant de passer aux techniques un peu plus poussées, voici quelques quelques cas particuliers qui nécessitent un peu d'attention :
Autoportrait
Pour mes "autoportraits", je monte mon APN sur un mini-trépied que j'ai équipé d'un système de fixation rapide (ARCA) et je positionne le tout de façon à avoir un arrière-plan intéressant. Si les réglages de l’appareil n'ont rien de particulier, je profite de son écran orientable et de l'affichage du niveau pour assurer le bon cadrage. Il ne reste plus qu'à enclencher le retardateur (10s avec 3 photos) ou l'intervallomètre si je dois me positionner loin de l'appareil.
Ciel blanc
Comme le dit l'adage, une bonne photo, c'est avant tout une bonne lumière. Or, avec un ciel "blanc", la lumière est uniforme, il n'y a quasi pas d'ombre, de relief et les contrastes sont écrasés. Pour limiter la casse, notamment au niveau de la chape nuageuse, il faut légèrement sous-exposer dans l'espoir de pouvoir retrouver un peu de relief en post-traitement. Il est également possible de tenter le format RAW (à la place du JPEG) ou le bracketing d'exposition pour faire une photo HDR mais, par expérience, ça ne présente presque jamais d'intérêt.
Contre-jour
Parfois, pas de chance, le paysage joli se trouve sous le soleil... Comme pour le ciel blanc, il faut sous-exposer mais de façon plus importante pour que la luminosité du soleil ne soit pas trop présente. De fait, les zones sombres sont rapidement bouchées et, dans ce cas, l'usage du RAW ou du HDR peut sauver la photo.
Contre-jour avec effet "étoilé"
Si votre objectif n'est pas trop mauvais, on peut profiter de "l'étonnante" capacité qu'ils ont à étoiler les sources lumineuses lorsque l'on ferme fortement le diaphragme. Attention, cela a deux contraintes : un temps d'exposition plus long, donc sujet au flou de bougé, et un désagréable phénomène optique, la diffraction, qui diminue la netteté générale de la photo. Pour cette raison, je tente généralement plusieurs photos identiques en faisant varier l'ouverture et je fais le tri a posteriori.
Isolement du sujet
Il est parfois intéressant de jouer sur la profondeur de champs pour isoler un élément (fleur, panneau, etc.) au premier ou à l'arrière-plan. Dans ce cas, l'ouverture doit être maximale, le zoom poussé dans la mesure du possible et la mise au point faite sur le sujet au premier plan. Comme vu plus haut, en fonction des caractéristiques techniques de l'APN, on obtiendra un effet de flou plus ou moins prononcé devant ou derrière l'élément.
Filé du sujet
L'exemple le plus connu est la cascade "laiteuse", mais l'effet peut très bien fonctionner avec certains nuages "fins" (de type cirrus) ou un plan d'eau avec des vaguelettes. Pour que l'effet soit réussi, l'APN doit être parfaitement fixe (idéalement sur trépied) et le temps de pose long (supérieur à la seconde). Il convient donc de fermer le diaphragme et/ou d'utiliser un filtre "gris neutre" qui va diminuer la quantité de lumière traversant l'objectif.
Panoramique manuel
Bien que mon APN propose un mode panoramique capable de générer une image à 180°, je trouve le résultat limité et parfois médiocre. Du coup, pour mes panoramiques, je tourne sur moi-même en prenant une photo tous les x degrés de rotation pour obtenir de 20 à 30 photos que je devrais assembler a posteriori sur ordinateur. Cette méthode de prise de vue présente une contrainte majeure, toutes les photos doivent avoir exactement les mêmes réglages. C'est pour cette raison que j'ai configuré le mode custom C1 avec les paramètres suivants (en rouge, les réglages à modifier par rapport à une prise de vue simple) :
Mode de prise de vue | C1, basé sur le mode M |
---|---|
Ouverture | Celle qui offre la meilleure netteté (dans mon cas, entre f/4 et f/8) |
Temps de pose | Défini manuellement avec une valeur permettant de ne pas surexposer à 360° |
Correction d'exposition | N/A |
Balance des blancs | Soleil |
Sensibilité | Fixée sur la valeur la plus basse pour éviter le "grain" |
Focale | Souvent au plus grand angle pour englober le plus de paysage |
Mise au point | Manuelle |
Mesure d'exposition | Centrale pondérée |
Format d'image | Ratio natif de l'APN (4:3 dans mon cas) |
Qualité d'image | On peut baisser la résolution pour éviter d'avoir un panoramique gigantesque |
Pour obtenir un assemblage avec un minimum de défauts, je fais en sorte qu'une photo soit décalée de la précédente d'environ 1/3 de sa largeur, soit avec un recouvrement des 2/3. Si je prends habituellement les photos en mode paysage (parfois même en zoomant), il m'est exceptionnellement arrivé de devoir les prendre en mode portrait lorsque je manquais de recul pour capter toute la hauteur de la scène. Détail important, compte-tenu de la distorsion de l'objectif, sur un panoramique partiel (< 360°), il faut penser à prendre des clichés un peu avant et après la scène à assembler ; vous constaterez à l'assemblage qu'il y a parfois de la perte sur les bords. Me voici maintenant avec mon lot de photos.
S'il existe plusieurs logiciels d'assemblage de photos panoramiques, j'en retiens tout particulièrement deux pour leur gratuité et leur efficacité. J'ai débuté il y a fort longtemps avec Hugin que j'ai remisé depuis quelques années au profit de Image Composite Editor (ICE), plus simple d'emploi. Pour reprendre l'exemple ci-dessus, je sélectionne les 11 photos et il se charge de faire l'assemblage avec un résultat à la hauteur des défauts de la prise de vue (j'ai choisi volontairement cet exemple pour cette raison, mais je m'en sors habituellement bien mieux)...
Pas terrible, hein ? Néanmoins, si la prise de vue est en partie responsable de cette horreur, l'assemblage l'est aussi. Par chance, ICE permet de corriger interactivement à la souris le roulis (roll), le tangage (pitch) et le lacet (yaw). En jouant sur ces paramètres et sur l'option "Auto complete" (attention, bien que quasi "magique", elle n'est pas parfaite et nécessite généralement un peu de retouche), on peut obtenir un résultat bien plus exploitable.
La deuxième phase logicielle est la retouche photo pour améliorer le rendu de l'image. Comme il n'y a pas de spécificité particulière, je ne la détaille pas ici, vous pouvez vous référer au chapitre qui lui est consacré.
Pour la suite, on peut considérer trois types de panoramiques :
- Photo simple (éventuellement un peu plus large que la normale)
- Panoramique partiel (à 180°, par exemple)
- Panoramique complet (à 360°)
Dans le premier cas, l'image est directement exploitable, fin de l'histoire. En revanche, dans les deux autres, on obtient une image beaucoup trop large par rapport à sa hauteur, ce qui rend son affichage direct peu exploitable...
L'idéal serait de pouvoir "naviguer" dans l'image, de façon manuelle (à la souris) ou automatique (rotation continue de l'image). Pour ce faire, j'utilise une ancienne version du logiciel Pano2VR qui permet de générer, entre autres, un export en HTML5 que je peut intégrer dans le code de mes billets de blog. Si vous connaissez des logiciels équivalents et gratuits, n'hésitez pas à m'en faire part.
Dans Pano2VR, je sélectionne mon image, je spécifie les paramètres de vue (pan, tilt et champs de vision) ainsi que l'angle de prise de vue s'il est inférieur à 360° et la position du Nord. Pour ces deux paramètres, je dois faire quelques calculs avec un logiciel de cartographie. C'est assez rébarbatif, mais ça me permet, grâce à un module d'interface dédié, d'afficher un sympathique petit "radar" sur le résultat final. Il ne reste plus qu'à lancer la création du panoramique. J'obtiens alors :
- 12 fichiers image (correspondant à la projection de mon image sur les 6 faces internes d'un cube), 6 images de qualité normale plus 6 autres de taille réduite utilisées en prévisualisation pendant le chargement de la page Web
- 2 fichiers Javascript, correspondant au moteur de visualisation
- 1 fichier SWF pour Flash Player (normalement inutilisé)
- 1 fichier XML contenant les paramètres des fichiers images à afficher
- 1 fichier HTML qui permet de voir directement le résultat avant de l'intégrer au site Web
Sans entrer dans les détails, je me suis programmé une petite interface qui automatise le traitement de cet export et me fait gagner du temps pour son intégration. Comme j'ai déjà inclus les fichiers Javascript dans la configuration de mon blog, il ne me reste plus qu'à copier les fichiers JPG et XML et insérer le code HTML au bon endroit dans mon billet.
L'ensemble de l'opération est donc assez fastidieux et utilise plus d'espace de stockage qu'une simple photo, raisons pour lesquelles j'essaie de limiter les grands panoramiques. Mais je dois bien conséder qu'il est quand même souvent dur de résister à la tentation...
Pour le fun, il est également possible, à partir d'un panoramique à 360°, de créer une "mini-planète". Vous pourrez trouver plusieurs tutoriels sur le Net dont celui de VirusPhoto qui se rapproche de la méthode que j'utilise.
Time-lapse
Pour faire simple, un time-lapse est un film généré par l'assemblage d'un grand nombre de photos prises à interval régulier afin de produire un effet d’accéléré. Pour que le résultat soit harmonieux et cohérent, l'ensemble des photos doit avoir été pris avec les mêmes paramètres de prise de vue, à l'instar du panoramique manuel. Du coup, pour me simplifier la tâche, j'utilise le même mode custom C1.
Le but, ici, est de voir évoluer une scène en accéléré dans le temps. Cela peut s'avérer intéressant sur un mouvement de nuages ou de vagues. Pour la prise de vue, il convient donc de positionner l'APN sur un trépied qui lui soit adapté et lancer l'intervallomètre sur plusieurs centaines de photos avec un interval de temps en rapport avec l'évolution de l'élément mobile (2 à 5s pour des nuages, par exemple). La quantité de photos va déterminer la durée du film : à raison de 25 images par seconde, il faut 750 photos pour obtenir une vidéo de 30 secondes ! Attention à la capacité de la carte mémoire avant de lancer l'intervallomètre (on peut envisager de diminuer la résolution des photos, sachant que la résolution "Full HD" ne représente que 2 MPixels).
Une fois les images copiées sur l'ordinateur, il faut utiliser un logiciel qui va les assembler pour générer la vidéo. J'en utilise un relativement simple, Panolapse, qui dans sa version gratuite limite l'export à une résolution HD (1280x720). Malgré cette contrainte (acceptable pour mon usage), il présente l'intérêt de pouvoir zoomer et se déplacer dans la scène à certaines étapes, donnant ainsi l'impression d'avoir effectué des mouvements de caméra lors de la prise de vue. Pour cela, il faut néanmoins disposer de photos ayant une résolution suffisante pour que l'image ne soit pas dégradée lors des phases de zoom.
HDR manuel
Les images à grande plage dynamique (High Dynamic Range) offrent la capacité à restituer des photos dans une plage de luminosité plus importante que ce que permet normalement l'appareil photo. Avec cette technique, il est possible de conserver des détails à la fois dans les zones les plus sombres et les plus claires d'une scène à fort contraste, alors qu'en temps normal les zones sombres seraient bouchées et les zones claires seraient cramées.
Si certains APN possèdent une fonction intégrée, le résultat n'est pas toujours à la hauteur de ce que l'on peut faire manuellement et, surtout, n'autorise aucun réglage sur le résultat. Je fais donc mes HDR "à l'ancienne" à l'aide du bracketing d'exposition sur 7 photos avec un décalage à 2/3 d'IL, soit une plage d'exposition de -2 à +2 IL généralement suffisante pour du paysage. Dans l'idéal, la prise de vue devrait se faire sur trépied avec déclencheur mais comme j'utilise un logiciel qui sait aligner correctement les images, par simplicité, je les prends à main levée.
Voici donc mes réglages pour le mode custom C2 (en rouge, les réglages à modifier par rapport à une prise de vue simple) :
Mode de prise de vue | C2, basé sur le mode A |
---|---|
Ouverture | Celle qui offre la meilleure netteté (dans mon cas, entre f/4 et f/8) |
Temps de pose | Calculé automatiquement par l'APN |
Correction d'exposition | Généralement -1/3 d'IL pour éviter les blancs "cramés" (nuages, neige, etc.) |
Balance des blancs | Automatique |
Sensibilité | Fixée sur la valeur la plus basse pour éviter le "grain" |
Focale | Souvent au plus grand angle pour englober le plus de paysage |
Mise au point | Automatique, sur une zone définie manuellement (généralement au centre) |
Mesure d'exposition | Centrale pondérée |
Bracketing | Activé |
J'obtiens alors une série de 7 photos dont on voit la différence d'exposition entre chaque cliché.
On constate, sur la première photo, que les nuages sont correctement exposés alors que le fond de la clue est dans l'obscurité la plus totale. Inexploitable !
A l'inverse, sur la dernière photo, la clue est bien exposée mais le ciel complètement cramé. Inexploitable !
On pourrait se contenter du cliché du milieu, mais les nuages sont cramés et le fond de la clue bouchée. Pas terrible...
On comprend bien ici les limites d'un capteur d'appareil photo et la nécessité, dans ce cas, du bracketing d'exposition.
Il faut maintenant passer à la phase logicielle avec un programme d'assemblage HDR. Si le choix est assez vaste, les plus intéressants restent payants ; alors si un jour vous en trouvez un qui soit performant et gratuit, n'hésitez pas à m'en faire part. J'utilise depuis des années une ancienne version de Photomatix Pro que j'avais choisi à l'époque pour sa capacité à réaligner les images sources et corriger les zones "fantômes" (cas des branches qui bougent avec le vent entre chaque cliché, par exemple). Pour accélérer le traitement et puisque ça n'influe quasi pas sur le résultat, je n'utilise qu'une photo sur 2. A partir de ces 4 photos en JPEG 8 bits, Photomatix génère une image HDR 32 bits d'apparence moche et inexploitable en l'état.
Il convient maintenant de la "tone mapper"... Terme barbare qui désigne l'opération de réglage de nombreux paramètres qui vont permettre d'obtenir le résultat qui vous convient. Attention, selon les réglages, ce résultat peut être surprenant, voire désagréable...
L'opération n'est donc pas des plus évidentes, nécessitant un temps d'apprentissage conséquent et de savoir rester raisonnable sur les curseurs... Mais avec un peu de persévérance et de retouche, on arrive parfois à se rapprocher de ce que l'on a vraiment vu avec nos yeux.
Prise de vue nocturne
Je ne parle ici que de photos "basiques" de nuit, pas d'astrophotographie qui nécessite un équipement lourd et coûteux. Il est néanmoins possible de s'amuser à photographier la nuit avec la contrainte évidente du manque de lumière qui va imposer, entre autres, un temps de pose long. Pour le limiter, nous pouvons jouer sur trois paramètres :
- Une luminosité maximale. Randonnée par pleine lune, condition sine qua non de toutes façons
- Une ouverture maximale avec, dans l'idéal, un objectif à grande ouverture (f/1.4 par exemple)
- Augmenter la sensibilité
Mais forcément, cela ne va pas sans de nouvelles contraintes...
Un objectif à grande ouverture est généralement cher, lourd et encombrant. Par ailleurs, une grande ouverture supposant une faible profondeur de champs, il faut bien la maîtriser pour éviter la mise au point hors champs. Or, ceci peut s'avérer particulièrement difficile de nuit puisque les autofocus sont mis à mal dans ces conditions, bien souvent incapables de faire le point. L'autre possibilité est de le faire en manuel, sauf qu'on n'y voit guère mieux que la machine et on peut aussi louper sa mise au point...
Quant à la sensibilité, plus on l'augmente, plus on dégrade l'image ! C'est particulièrement vrai pour les appareils ayant de petits capteurs et encore plus avec les appareils anciens sur lesquels on évitera bien souvent de dépasser les 400 ou 800 ISO. Sur de bons APN récents, type hybride ou reflex, on peut généralement monter à 6400 ISO voire au delà.
Concernant le temps de pose, sur des appareils "simples", il est souvent limité à quelques secondes (30s dans mon cas, uniquement avec le mode Scène dédié), ce qui s'avère souvent suffisant en cas de pleine lune. Sur des APN plus évolués, il peut atteindre plusieurs minutes, voire plusieurs heures, et permettre ainsi de photographier avec une très faible luminosité.
Dans tous les cas, on reste sur des temps de pose incompatibles avec la prise de vue à main levée. Il faut donc disposer d'un trépied adapté à l'APN et penser à désactiver tous les systèmes de stabilisation intégrés. Le simple appui et relâchement du déclencheur pouvant provoquer un flou de bougé de l'APN, il convient d'utiliser un système de déclenchement "sans contact" : retardateur, télécommande filaire ou sans fil (certains appareils peuvent aujourd'hui être pilotés avec un smartphone).
Le flou de bougé s'appliquant également au sujet photographié, il faut s'assurer qu'il ne bouge pas non plus pendant tout le temps de la prise de vue (qui peut être doublé si l’appareil est configuré pour réduire le bruit numérique).
Tout ceci nous donne ce type de réglages pour le mode custom C3 (en rouge, les réglages à modifier par rapport à la configuration de base) :
Mode de prise de vue | C3, basé sur le mode scène (SCN) "Paysage nocturne artistique" |
---|---|
Ouverture | Calculée automatiquement par l'APN |
Temps de pose | Manuel (dépendant de la luminosité) |
Correction d'exposition | 0 IL |
Balance des blancs | Automatique |
Sensibilité | Automatique |
Focale | Souvent au plus grand angle pour englober le plus de paysage |
Mise au point | Manuelle ou multizone si l'APN est en mesure de la faire |
Mesure d'exposition | Centrale pondérée |
Retardateur | 2s ou 10s (pour avoir le temps de se positionner dans le champs) |
Stabilisation | Désactivée |
Qualité d'image | RAW + JPEG en qualité maximale |
Au niveau des effets, on peut également jouer sur la luminosité du premier plan avec, par exemple, un coup de flash ou "peindre à la lumière" avec une lampe torche.
Il est également possible de faire du HDR en prenant plusieurs clichés avec des temps de pose différents, faire des filés d'étoiles ou d'objets mobiles, etc.
Bref, les possibilité sont infinies alors laissez libre court à votre imagination.
Retouche photo "simple"
Je retouche systématiquement toutes mes photos avant de les intégrer à mon blog, y compris les panoramiques, HDR, etc. Pour cela, j'utilise une ancienne version de Photoshop avec laquelle j'applique quasi systématiquement les opérations suivantes :
- Si nécessaire, rotation manuelle avec une grille pour corriger l'horizon et recadrage (en général, je passe mes photos de 3:2 en 16:9), voire correction de l'objectif lorsqu'il est nécessaire de corriger la perspective. Dans certains cas, notamment si la photo est sombre, j'effectue ces opérations tout à la fin
- Ton foncés / tons clairs de façon à éclaircir les zones d'ombre et accentuer le micro-contraste
- Niveaux pour ajuster les zones les plus sombres et les plus claires. Dans certains cas, ça me permet aussi de rattraper un peu la colorimétrie
Ensuite, dépendant du contexte, je vais utiliser au choix tout ou partie des fonctions suivantes :
- Teinte / Saturation pour corriger certaines couleurs. J'ai d'ailleurs créé trois paramètres prédéfinis pour :
- Corriger le ciel que je trouve trop cyan avec mon TZ95 en décalant et assombrissant légèrement les tons bleus et cyans
- Diminuer le voile UV souvent présent sur les paysages lointains. Pour cela, je n'applique la correction qu'à une sélection précise de la partie concernée du paysage
- Accentuer les tons rouges et jaunes (sans excès !) sur un paysage d'automne
- Vibrance pour intensifier le bleu du ciel (attention à l'impact sur le reste de la scène)
- Balance des couleurs pour corriger finement les défauts de colorimétrie généralement liés à une balance des blancs mal mesurée par l'APN ou un mauvais réglage des niveaux
- Courbes pour accentuer le contraste général
Enfin, toujours en cas de besoin, quelques corrections locales sur l'image :
- Outil correcteur (tampon) pour effacer ou masquer certains éléments de la scène : flare, branches, insectes volants, défaut de peau, etc.
- Outil densité-, outil densité+ et outil éponge pour corriger localement la luminosité et la saturation
Exceptionnellement, je peux pousser davantage la retouche mais, compte-tenu de la finalité de mes photos, ça ne présente pas trop d'intérêt par rapport temps qu'il faut y consacrer. Avec ce petit panel de fonctions dont je connais par cœur les raccourcis clavier, je ne consacre qu'un minimum de temps à chaque photo pour un résultat dont je vous laisse juge :
Commentaires
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- 1. Jac Le 25/12/2019
Salut Franck,
Ha ben merci bien ...
Tout enthousiaste que j'étais à commencer à lire ton post, voilà que j'ai un mal de tête épouvantable arrivé à la fin (et en ayant sauté qlq paragraphes je crois) !!
Voilà qui m'apprendra à essayer d'apprendre et de comprendre lorsque la lecture est trop "scientifique" pour moi.
Bonnes fêtes à toi et toute ta petite famille !
Au grand plaisir de se retrouver bientôt.
Bien amicalement. Mimi et Jac
Coucou Mimi et Jac,
Désolé pour cette migraine photographique... Fallait pas tout lire d'un coup, avec ma prose alambiquée, c'était un peu risqué.
On vous souhaite plein de bonnes choses et j'espère qu'on aura le plaisir de se revoir l'an prochain.
Bises à vous deux. Franck -
- 2. Bordet Claude Le 24/12/2019
C'est complet, personnellement je préfère un mode priorité à la vitesse qu'à l'ouverture, peut-être lié à ma tendance Parkinson, j'évite ainsi de descendre en dessous du 1/100eme.
Et le mode 'P'rogramme plutôt qu' 'A'utomatique pour garder la possibilité de jouer à +/- 1 IL, chacun ses petites manies...
Mais un excellent résumé, plus qu'à attendre le réveil de l'astre du jour pour aller remplir la carte mémoire...
Bonjour Claude,
Pour le mode S (priorité vitesse), je ne l'utilise guère qu'en environnement sombre sur une scène mouvante, comme une rencontre sportive dans gymnase, à la patinoire, etc. pour les mêmes raisons que celles que tu évoques. Quant au mode P (Programme), c'est vrai qu'il est assez pratique mais comme tu l'écris si bien, chacun ses petites manies.
Pour ceux qui veulent mieux maîtriser la gestion des différents modes, il y a un très bon tutoriel sur le site Les Numériques.
Merci pour ton message et au plaisir de se retrouver bientôt.
Franck
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