Queyras - Mont Chenaillet

Comme je n'ai pas suffisamment bien étudié la carte, je ne m'en rends pas encore compte, mais notre chemin de retour passera au beau milieu de ces belles habitations caractéristiques du Queyras :

À 1900 m d'altitude, en cette fin septembre et à cette heure-ci, il fait encore assez frais. Mais nous aurons tôt fait de nous dévêtir, sitôt les corps réchauffés par l'effort.

Direction Sud-ouest, nous apercevons le Fort de la Lausette où nous étions avant-hier (oui, j'en conviens, c'est pas franchement visible sur la photo, mais promis c'était bien là-bas) :

Comme souvent, l'effeuillage est progressif, notamment pour les plus frileux dans mon genre qui conservent un haut, le temps d'être bien adapté à la température.

Contrairement à hier, nous sommes bien protégés du vent et les conditions sont vraiment idéales pour apprécier totalement notre nudité.

Aujourd'hui, nous sommes dans un secteur un peu particulier puisque nous suivons un "sentier géologique" qui permet de découvrir quelques curiosités résultant de l'activité volcanique sous-marine datant de … pfiou, y a vachement longtemps (genre 155 millions d'années) !

Nous arrivons au niveau du lac des Sarrailles, avec une belle vue sur le Mont Chenaillet, notre but du jour :

À notre arrivée, une marmotte s'enfuie à toutes jambes !

Je contourne légèrement le lac afin de faire une photo "effet miroir" sur sa surface parfaitement lisse.

En reprenant le sentier, à l'opposé, difficile de reproduire l'effet car l'écosystème est fragile et il convient de ne surtout pas marcher dans les tourbières.

En prenant un peu de hauteur, on mesure encore mieux la beauté du lieu avec le Lasseron et la Cime de la Charvie en arrière-plan :

En approchant du pied du Chenaillet, nous avons la surprise de tomber sur un groupe d'élèves, probablement en "sortie cailloux". Nous nous couvrons un peu tardivement, ça leur laissera sûrement le souvenir impérissable de la présence d'une tribu d'hommes préhistoriques dans son environnement… 

Au fur et à mesure de notre longue ascension du Chenaillet, nous commençons à apercevoir le secteur de la station de ski de Montgenèvre :

La présence des nombreux pylônes de remontées mécaniques nous rappellent bien cet aspect :

Derrière nous, le lac des Sarrailles commence à devenir petit dans ce dédale de roches.

On sent bien que la géologie est ici bien différente de ce que l'on a l'habitude de côtoyer dans nos montagnes, entre basaltes, coussins de lave et autres bizarreries que seul un esprit éclairé saurait nommer.

Par chance, dans le groupe, nous avons Bruno, géologue de formation, qui nous aide à comprendre un peu mieux notre environnement et identifier certaines structures volcanique, à l'image de ce Dyke :

Le panorama est quand même assez saisissant !

Et quelle chance nous avons de pouvoir le découvrir dans de telles conditions.

Vers le Sud, nous pouvons observer la vallée du col d'Izoard :

Plus à l'Est, c'est la vallée des Fonts de Cervières :

On distingue bien la nature différente des sols entre le versant Sud et le Versant Nord :

A une échelle bien plus petite, ça me rappelle les paysages entourant le volcan Teide sur l'île de Ténérife.

Jacques-Marie en profite pour poser dans ce chaos de roches :

Au fond, vers l'Ouest, nous retrouvons certains sommets emblématiques du Massif des Écrins : Mont Pelvoux, Barre des Écrins et Meije, pour ne citer que les plus célèbres :

À l'opposé, même si la photo ne lui rend pas vraiment hommage, la vue n'est pas vilaine non plus :

A l'Ouest, nous distinguons le Fort du Gondran. Bruno a tracé un itinéraire qui y passe mais, vu d'ici, ça semble un peu tristounet. Sans compter, que ça reste dans le même secteur ; nous n'irons donc sûrement pas :

Au sommet du Mont Chenaillet ont été disposées trois tables d'orientation qui nous permettent de resituer certains sommets. Ici, vers les Écrins :

Vers les Cerces et le Thabor :

Et, enfin, vers le Queyras :

Avec le making-off (photo de Jacques-Marie) :

À 360°, ça nous donne ce merveilleux paysage :

Et si l'on devait le résumer à une planète entière, elle ressemblerait à ça :

Seuls au monde, nous profitons de ce promontoire pour la pause repas. Au moment de repartir, Yannick n'est toujours pas en vue. Je reste un peu au sommet avec Stéphane, le temps de faire toutes mes photos. Au moment de rejoindre mes camarades, je suis rassuré de le voir arriver et de savoir Stéphane l'accompagner pour le retour.

Pour la descente, c'est entrainement trail, histoire de maintenir la forme et de rattraper rapidement le groupe.

Sur les parties les plus roulantes, je poursuis en course trail avec Bruno qui, malgré son âge canonique (il va m'en vouloir, hihi), a conservé de très belles qualités d'athlète ! Y a pas à dire, la randonnue, ça conserve !

A l'approche du replat, la végétation nous offre de surprenantes tâches de couleurs allant du rouge sombre au vert en passant par des oranges et jaunes vifs.

À 350 m au dessus de nous, j'arrive à observer Yannick et Stéphane qui sont encore au sommet du Chenaillet :

Comme convenu, nous poursuivons sans les attendre, ils ont une voiture au parking et nous rejoindront donc plus tard au gîte.

Le secteur du Lac Noir nous offre ici aussi de superbes et étonnantes couleurs. J'adore !

A force de faire des photos, je perds mon avance et me retrouve en queue de peloton.

Quitte à être bon dernier, je fais même un petit détour jusqu'au pied du Lac Noir :

Bon, bin y a plus qu'à rattraper les autres, maintenant. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de continuer à photographier à chaque changement de point de vue !

Il faut bien reconnaître que, depuis notre départ, cet itinéraire propose une belle variété de paysages.

Et ce n'est pas fini, avec ce bâtiment en ruine :

Plus nous approchons, plus la bâtisse parait imposante.

Il y a même plusieurs parties dans un état de délabrement plus ou moins avancé. On est davantage en présence d'une fermette que des habituelles petites bergeries d'alpage.

A l'intérieur, dans le bâtiment principal, la charpente est assez impressionnante :

Encore une fois, il est bien dommage que de telles bâtisses n'aient plus de raison économique d'exister car c'est un patrimoine qui disparait peu à peu.

Allez, assez rêvassé, il faut reprendre le chemin.

Direction le petit hameau que nous avions observé ce matin au départ du parking :

Certaines habitation étant occupées, nous nous rhabillons avant d'être trop près, pour ne pas froisser d'éventuelles susceptibilités…

En direction des Fonts, nous pouvons observer le Marais du Bourget, grande tourbière caractéristique des anciennes vallées glaciaires :

Dans le hameau, certaines bicoques font montre du peu de respect que pouvaient avoir leurs bâtisseurs des règles d'architecture…

D'autres, sûrement plus modernes ou construites avec davantage de moyens, semblent mieux parées à résister au temps qui passe.

N'empêche, quelle que soit la qualité de leur construction, ces bâtisses Queyrasiennes ont une sacré allure !

Les derniers 150 m se font par la route. Quel contraste après ces kilomètres parcourus en pleine nature ! Heureusement, le paysage nous rappelle sa beauté, et je me prends à l'imaginer dans quelques semaines lorsque les mélèzes arboreront leurs magnifiques teintes orangées.

Quelle variété de paysages nous avons pu découvrir aujourd'hui, quel dépaysement ! Encore une fois, ce fut un excellent choix d'itinéraire. Côté chiffres, nous sommes très proches de la sortie d'hier avec 10,5 km et 785 m de dénivelée parcourus en 5h50.

Si vous souhaitez poursuivre la balade, n'hésitez pas à découvrir les récits de Bruno et Jacques-Marie, en attendant celui de demain.