Champsaur - Pointe de la Prouveyrat

Comme il y a d'autres voitures garées à côté et que nous faisons face à l'exploitation agricole, nous entamons la rando habillés. Mais les vêtements ne tardent pas à être rangés dans le sac à dos sitôt la vue dégagée.
Sur la gauche se trouve le Palastre, notre premier objectif, au centre, le Pic du Clot Lamiande, et à droite la Pointe de la Prouveyrat, deuxième objectif de la journée. En fait, j'ai envisagé plusieurs variantes, mais nous nous en tiendrons au premier itinéraire que j'avais envisagé.

Juste pour le clin d'œil, voici la version hivernale (le point de vue est légèrement différent) :

Juste avant une bifurcation, nous sommes rattrapés par une voiture qui s'arrête à l'embranchement. Nous nous couvrons et lorsque le chauffeur à l'allure de berger entame sa montée à pieds, Fred lui demande si notre tenue "légère" ne le dérange pas. Réponse : "Aucun problème !" ; il ne nous en faut pas plus pour nous retrouver bien vite nus !

La pente est assez régulière et nous trouvons un bon rythme. Sur notre droite, à l'Est de la Prouveyrat se dresse la Pointe de la Pousterle. Ce pourrait être aussi un objectif, mais je vise plutôt le col entre ces deux pointes pour redescendre dans le vallon opposé et contourner la Pousterle :

Arrivés au col du Palastre, la vue s'ouvre sur la barrière Est du Dévoluy :

Nous contournons le Palastre pour l'atteindre par le Sud. Au bord du sentier, comme l'indique le panneau, une Vierge nous ouvre ses bras :

Bien que plus long, l'accès au sommet est nettement moins physique de ce côté.

Le voile atomsphérique masque les détails du paysage ; je me contente donc d'un panoramique à 180° qui vaut quand même largement le détour !

Mais pour avoir une idée de ce que ça donne à 360°, voici la version hivernale :

Bon, maintenant, direction le petit col à gauche avant d'entamer la montée à la Prouveyrat :

Sur cette partie, il reste une vague sente qui finit par se perdre dans la végétation. Nous naviguons régulièrement entre drayes et dévers, mais n'étant pas des dahus, ça met les chevilles à rude épreuve !
Par chance, nous apercevons une belle marmotte sur un gros rocher. Peu farouche, elle nous offre le temps de l'admirer et de la photographier :

Juste au-dessus de nous retenti un "Re-bonjour". Il s'agit de l'homme croisé plus tôt. Accompagné de son chien, nous avons maintenant la confirmation qu'il s'agit bien du berger et que notre nudité ne le dérange nullement.
Mais si la marmotte avait jusqu'ici bien accepté notre proche présence, celle du chien lui fait pousser ses cris caractéristiques avant d'aller se réfugier bien vite dans son rocher !

Nous voici maintenant arrivés au col situé entre le Pic du Clot Lamiande (à gauche) et la Pointe de la Prouveyrat (à droite). Cette position nous ouvre une nouvelle perspective vers le Nord dans la vallée du Tourrond surmontée de tous ces sommets :

Coup d'œil dans le rétroviseur pour apprécier le chemin parcouru depuis le Palastre :

Au dessus de nous, une crécerelle (certainement un faucon, mais difficile à déterminer compte-tenu de la distance et du contre-jour) semble à la recherche d'une proie, effectuant de remarquables vols stationnaires :

Nous poursuivons notre ascension jusqu'au pied de la montée finale de La Prouveyrat : il est temps de faire la pause déjeuner. Nous essayons de trouver un coin à l'abri du vent pour ne pas avoir à nous recouvrir, mais finalement la température est idéale.
Pendant notre repas, nous pouvons admirer plusieurs vautours fauves, certains passent même très près de nous !

Le sommet n'étant qu'à une centaine de mètres, nous décidons d'effectuer l'ascension finale entièrement nus, sans les sacs à dos. Au sommet, le panorama est grandiose, nous savourons la chance qui nous est offerte de l'admirer :

Je jette un regard ému sur le Vieux Chaillol, sommet culminant du Champsaur et du Valgaudemar, que j'ai eu l'honneur de gravir à la fin du printemps avec des copains :

À l'opposé, de l'autre côté du Drac se dressent fièrement les Autanes :

Nous redescendons jusqu'à nos sacs à dos et poursuivons en direction du col situé entre La Prouveyrat et La Pousterle. La trace dont je dispose indique un cheminement qui traverse une roubine ("terres noires" marneuses), mais je suis extrêmement mal à l'aise sur ce type de terrain instable. Fred prend donc les devants et trouve un itinéraire parfait pour contourner l'obstacle en aval.

Nous retrouvons le chemin de crête qui offre une très jolie vue sur la vallée de Champoléon où coule le Drac Blanc :

Coup d'œil en arrière sur La Prouveyrat et la vilaine roubine :

Nous avançons encore un peu jusqu'à atteindre ce merveilleux point de vue. Je pourrais rester là des heures à l'admirer !

De grands parterres de myrtilliers nous entourent. Je suppose par manque d'eau, les myrtilles sont assez petites, au point que Fred les rebaptise minirtilles ! Ça ne nous empêche pas d'en savourer quelques-unes.

Nous arrivons enfin à notre deuxième col. Deux choix : redescendre vers la cabane de la Beaume, cheminement assez direct pour retourner à la voiture ou descendre dans le vallon opposé du Clot Lamiande en direction du lac de l'Estang qui, vu d'ici, semble asséché. D'après les informations que j'ai pu recueillir, la suite du parcours devrait être assez sauvage, mais comme nous ne sommes pas encore rassasiés, nous choisissons cette deuxième option.

Il n'y a effectivement plus beaucoup d'eau dans le lac !

Il reste tout de même un peu de vie composée de têtards…

… de tritons alpestres en cours d'évolution (on peut noter la présence des branchies externes qui vont bientôt disparaître à l'arrière de la tête) :

Juste après le lac, nous entamons une courte mais raide remontée pour basculer en versant Sud. Comme je le supposais, le sentier est à peine marqué et se perd souvent dans la végétation. Quelques cairns éloignés permettent de se rassurer un peu, mais je compte avant tout sur la trace affichée sur ma montre pour être sûr de ne pas nous perdre…
Sur notre gauche, nous devinons la zone de confluence du Drac Blanc (vallée de Champoléon) et du Drac Noir (vallée d'Orcières) :

Nous poursuivons souvent à l'estime, alternant entre broussailles, prairies et bois, jusqu'à atteindre le GR50 où nous retrouvons enfin une bonne qualité de sentier.
Face à nous, j'observe le vallon de Combeau que j'aime tant, coincé entre la Petite et le Grande Autane :

A l'approche du hameau des Richards, c'est bien malheureux que nous nous contraignons à renfiler quelque habit. Nous rejoignons finalement le parking par la route qui nous offre malgré tout ce joli point de vue sur une grande partie de notre itinéraire. Cerise sur gâteau, nous sommes survolés par un aigle royal (facilement reconnaissable à ses plûmes blanches aux poignets).

Quelle journée ! Nous nous sommes régalés de chaque instant, de ces paysages si changeants et de cette faune qui nous a gâté.
Avec une bonne moitié de l'itinéraire hors sentiers balisés (voire hors sentiers tout court), ce fut une rando un peu exigeante : 13,2 km avec 1080m de dénivelée parcourus en 7h45 dont environ 7h15 nus, ça fait une journée bien remplie !

Un grand merci à toi, Fred, de m'avoir accompagné et on remet ça dès que possible !