Champsaur - Haute Rouanne
- Le 29/09/2016
- Dans 2016
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Aujourd'hui, je me lance enfin à l'assaut de ma première "via-ferrata-nue" ! C'est une idée qui peut sembler un peu incongrue au premier abord, mais après avoir vu quelques-uns des exploits en vianue de mon ami Jac, ça me tentait de plus en plus. Alors, lorsque enfin une journée de ce triste mois de septembre s'est trouvée propice, direction le Champsaur pour reprendre un itinéraire parcouru l'an passé.
Moi qui pensais être seul au monde en ce frais jour de semaine, je constate qu'il y a quelques voitures garées. J'enfile donc mon baudrier un peu maladroitement sous mon pagne et me dirige vers le départ de la via. Personne à l'horizon, je replie le pagne et le coince dans la ceinture abdominale de mon sac à dos, prêt à être dégainé en cas de rencontre. Clic ! Clac ! Les mousquetons de mes longes passés dans la ligne de vie, je m'engage dans l'ascension.
Dans un premier temps, je dois bien avouer ne pas trouver de plaisir particulier à être nu, le contact du baudrier sur la peau n'étant pas des plus agréables. Mais au bout de quelques minutes, je finis par ne plus y penser et, sans toutefois retrouver le même bonheur que pour la randonnue, l'évolution sur le rocher est tout de même fort agréable :
Ayant privilégié la randonnue à d'autres activités, c'est en fait ma première via ferrata de l'année et je sens que je manque d'entrainement. Les bras chauffent assez vite sur les dévers et passages de dièdres alors je prends mon temps.
Légèrement en contre-bas, j’aperçois un couple sur un itinéraire plus facile et je me dis qu'ils doivent être surpris de me voir pareillement accoutré, hihi ! Pas grave, au pire, si on arrive au sommet au même moment, je renfilerai mon pagne. Et c'est là que je me rends compte que mon pagne, conçu et réalisé avec amour par mon épouse, a disparu ! Snirf...
Du coup, je presse un peu le pas et arrive bien avant le couple, ce qui me laisse le temps de me déséquiper, sortir mon short de secours et entamer le début de la randonnue. A peine suis-je hors de vue que j'entends un gros bourdonnement approcher à vive allure ; il s'agit d'un Transall volant à très basse altitude, virant dans ce cirque sous la ligne de crêtes. Impressionnant !
Enfin, à peine plus que le paysage qui s'offre à moi à cet instant :
Ici, point de sentier, alors je puise dans mes souvenirs pour retrouver approximativement le bon trajet. Ça grimpe un peu, mais moins que dans mon souvenir, l'entrainement a donc du bon.
Encore un passage un peu raide, léger détour que je corrige rapidement ; comme il est plaisant de naviguer à l'estime dans ce paysage ! A l'approche de la cabane de Maupertus, je découvre une brebis isolée avec son agneau. J'espère que le berger les retrouvera avant les canidés...
De la cabane, je rattrape en quelques minutes le sentier en balcon qui va m'offrir pendant près de deux heures un paysage magnifique et sans cesse changeant :
A l'Ouest, à l'extrémité de la vallée de la Rouanne, on peut voir une partie du village d'Ancelle et, au fond, le sud du Dévoluy avec les montagnes de Charance et d'Aurouze :
Le sentier, bien qu'un peu sauvage, est nettement tracé et on peut apprécier la suite de l'itinéraire :
A plus de 2100m, la température ne doit pas dépasser les 10-12°C mais le soleil et l'effort permettent de ne pas ressentir cette fraicheur.
Un regard en arrière permet de suivre le sentier dans l'autre sens. Pour un peu, je serais déçu de ne pas retrouver les névés du printemps car je progresse presque trop vite ! Bon, en vrai, je préfère quand même la traversée sans névés...
Alors que j'arrive à une intersection avec un autre itinéraire, je constate qu'un groupe d'une vingtaine de personnes me précède. Comme ils progressent à bonne allure, je les laisse prendre un peu d'avance le temps de faire un autre panoramique :
Alors que je reprend la descente, j'ai a peine le temps d'entendre un bruit derrière moi que je suis doublé par un VTTiste avec qui j'échange un très bref bonjour ; je ne suis même pas sûr qu'il ait remarqué que j'étais nu...
Avant d'entamer la dernière partie, étant en avance, je décide de faire un détour jusqu'à la via ferrata en espérant retrouver mon pagne, bien que l'espoir soit plus que mince compte-tenu du relief...
Comme il y a du monde sur la parois, je mets mon short car il ne me sera pas possible de l'enfiler par dessus mon baudrier. Traversée de la Rouanne avant d'entamer l'ascension :
Je regarde tout autour de moi, rien. Et à environ un tiers de la montée, je l’aperçois mais impossible de l'atteindre sans prendre de risques insensés. Re-snirf ! Enfin, au moins, j'aurais essayé... Du coup, je termine la via un peu fatigué avant de prendre le sentier de retour, toujours aussi désagréable. A l'approche du parking, je me laisserais bien tenter par une toilette de chat dans la vasque, mais il est largement l'heure de rentrer pour récupérer ma pitchoune à l'école.
Et voilà, encore une belle sortie, un peu sportive malgré ses seulement 12,8km et 750m de dénivelée en 5h45 (dont plus de 4h00 nu). Et finalement, je pense que j'en ferai d'autres, des via ferrata nu...
Via ferrata Champsaur Randonnue
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