Bochaine - Montagne de St-Genis (Nord)
- Le 16/05/2017
- Dans 2017
- 3 commentaires
Après un week-end à la fois pluvieux et studieux, je profite de la promesse d'une journée ensoleillée et chaude pour aller enfin découvrir une montagne qui me fait envie depuis longtemps. Cette montagne de Saint-Genis (ou de l'Aup) est une cuvette structurale dont le synclinal perché n'est pas sans rappeler celui de la montagne de Céüse.
Compte-tenu de sa taille, je prévois entre deux et quatre randonnues sur cette montagne et aujourd'hui j'attaque par le secteur Nord à l'adret, avec en ligne de mire le Roc de l'Esculier, point culminant que l'on aperçoit sur la crête à droite sur cette vue "aérienne" Google Earth :
Fidèle à mes mauvaises habitudes, je me gare bien tard au parking de Jubéo, dans une belle pinède où se trouvent quelques véhicules, et entame rapidement la randonnée sur une large piste forestière :
La vue à l'Ouest permet d'apprécier à la fois la falaise du Roc Taillefer qui masque Revuaire et le début des gorges du Riou avec, en arrière plan, les premiers contreforts des Baronnies Provençales :
Il ne me faut qu'une dizaine de minutes pour quitter la piste forestière, en même temps que le short, et poursuivre sur un petit sentier qui me fera sentir bien vite qu'il n'est guère emprunté...
La végétation est assez particulière sur cette montagne. Je serais bien incapable de dire si cela est dû à une ancienne exploitation sylvicole, agropastorale ou à des incendies, mais on distingue clairement des zones de (re)boisement distincts. Parfois d'apparence sauvages, parfois ordonnés par la main de l'homme, ces bois offrent une intéressante diversité.
Mais pour l'instant, je progresse à une allure très variable, selon que je traverse une petite chênaie ou une garrigue où se côtoient buissons agressifs, et fleurs plus sympathiques comme cette belle Centaurée semidécurente :
La montée est relativement douce et régulière, mais je suis parti fatigué et les jambes sont bien lourdes aujourd'hui, alors je multiplie un peu les pauses photo...
Je profite des ces passages en balcon pour étudier mon itinéraire de retour dans ce dédale de pistes forestières :
Quelques passages en sous-bois qui fleurent bon les pins précèdent la montée finale sur la crête au Pas de l'Aup. Ici aussi la progression est ralentie car le sentier est quasi inexistant.
Mais quel plaisir, en atteignant le Roc de l’Esculier, de contempler ce paysage :
J'aurais pu rester là des heures, mais il est relativement tard et je préfère déjeuner plus bas, au Col du Colombier, où j'ai repéré de loin un coin à l'ombre.
Un dernier regard sur la montagne d'Aujour au profil si caractéristique avec cette succession de plis :
A la descente, je croise un couple et me recouvre le temps d'échanger rapidement quelques amabilités. Moins d'une minute plus tard, je suis à nouveau nu, direction le Col du Colombier où je découvre mon espace détente...
Et je dois avouer que, même si la vue est un peu limitée, je suis quand même drôlement bien installé, aussi bien pour manger que pour la petite sieste digestive !
C'est aussi l'occasion d'admirer les fleurs environnantes comme ces gentianes à feuilles étroites
Il est déjà 15h45 lorsque je reprends la piste forestière. Sur la droite j'essaie en vain de retrouver la trace du sentier que j'ai emprunté plus tôt pour accéder à la crête.
Il commence à faire vraiment chaud et, compte-tenu de la largeur de la piste, les secteurs ombragés sont rares mais appréciés comme ici, à proximité des ruines du vieux village de Saint-Genis :
Je me doutais un peu que cette piste principale serait monotone alors je m'étais prévu un léger détour par une autre piste plus sauvage :
Rien d'extraordinaire toutefois, la vue étant bouchée la plupart du temps. Reste quand même le plaisir de marcher nu sereinement en pleine nature, à des lieues de la civilisation. Et puis, comme tout au long de cet itinéraire, la flore offre de superbes touches colorées, à l'image de cette orchis pourpre :
Çà et là, des froufrous se font entendre sur les bas-côtés à chaque fois que je dérange un lézard. Plus rarement, j'entends des animaux de taille plus conséquente s’enfuir dans les bois, ce qui n'a rien d'étonnant compte-tenu du nombre d'empreintes d'ongulés que l'on peut observer dans la boue séchée. J'ai même entraperçu un animal au pelage sombre, de la taille d'un jeune chat et très agile ; peut-être une martre ou un putois.
A l'approche de mon sentier de départ, je repère les pistes à l'ubac de la crête sud ainsi que les gorges du Riou qui seront l'objet d'une prochaine sortie :
Pour agrémenter plus encore la balade, quelques papillons, azurés, ascalaphes soufrés et autres flambés (comme ci-dessous) m'accompagnent, me montrant même parfois le chemin.
Ça y est, j'ai retrouvé ma piste de départ, mais compte-tenu du faible risque de rencontrer qui que ce soit, je reste nu jusqu'à quelques centaines de mètres du parking.
Et jusqu'au dernier moment, la nature est généreuse pour tous les sens. Ici, ce sont des cytises aubour, superbes avec leurs grandes grappes de fleurs jaunes
Arrivé au parking, je retrouve cette douce odeur de pinède qui, toute ma vie, me rappellera le Bois de la Chaise, sur l'île de Noirmoutier, où je découvris pour la première fois cette odeur "magique" à l'age de 4 ou 5 ans.
Je profite de la petite fontaine pour me rafraichir la tête, les bras et les jambes après cette ressourçante sortie de 16km et 660m de dénivelée parcourus en 6h15, dont 6h00 nu.
La route de retour, en passant par le col de Faye constitue elle-même un plaisir pour les yeux. La lumière met vraiment le relief en valeur et j'hésite plusieurs fois à m'arrêter pour immortaliser ces paysages mais il commence à être tard et je préfère rentrer directement pour ne pas inquiéter mes proches.
Commentaires
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- 1. Lubes Le 25/06/2017
Je vois que tu es photographe, amoureux des fleurs et des papillons comme moi. Amoureux de la Nature, naturiste et naturaliste, ça va très bien ensemble !
Robert, de l'ANP
Bonjour Robert,
Effectivement, c'est une base commune qui me semble tellement ... naturelle.
Alors si un jour tu viens te balader un peu plus au nord, n'hésites pas à me faire signe.
Franck -
- 2. Pierre Viaud Le 20/05/2017
Bonjour Franck,
Merci pour ce compte-rendu et ces tres belles photos. On avait randonué ensemble avec Guy et Jean Paul Guido dans les Gorges du Verdon, il y a de cela 5 ou 6 ans.
Bonne continuation. Amicalement,
Pierre
Bonjour Pierre,
Merci pour ton message. Je me souviens bien de cette sortie que j'avais terminée exténué mais tellement ravi par toutes les belles choses que nous avions vu et nos échanges, toujours intéressants.
Le compte-rendu de cette randonnue par Guy se trouve aussi ici : Verdon - Le Grand Margès.
Franck -
- 3. Vittorio VOLPI Le 20/05/2017
Bonjour Franck,
Un site merveilleux, un vrai plaisir de s'enchanter en voyant tes photos, en sachant que ces endroits sont ouverts a tous. Il suffit "seulement" de se donner la peine d'y arriver, la sueur de la montée, la fatigue dans les jambes et le souffle des poumons... Mais après tous ces efforts là, on sent cette osmose avec l'air la lumière, les couleurs... En un mot, la vie, toute simple et naturelle, et la chance d'y être : pas en voiture, seulement par nos pas, l'un après l'autre. C'est vraiment beau de pouvoir vivre comme ça.
Un grand merci, ça suffit comme apéritif...
À bientôt,
Vittorio, Iseo - Italie
Bonjour Vittorio,
Merci pour ce très beau message. Au plaisir de se rencontrer, peut-être un jour, sur un de nos beaux sentiers.
Franck
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