Bochaine - Céüse (Crête de Lumineuse)

Sous cet angle, on peut voir le sentier par lequel je reviendrai dans quelques heures et imaginer, à l'extrême gauche, le sentier qui me permettra d'accéder à la crête de Lumineuse :

Le douceur de ces dernière semaines, en plus de faire disparaître la neige, est propice à l'apparition des premières fleurs, telles ces Hépatiques nobles en formation :

J'ai choisi de faire un itinéraire en boucle avec une première partie en montée assez raide qui me permet d'atteindre la piste forestière des Breniers en moins de trente minutes. La température est toujours bien fraîche, mais je commence à enlever polaire et T-shirt. Au moment d'enlever le pantalon, j'entends un groupe arriver. Je reporte donc l'effeuillage intégral…

La vue sur la Petite Céüse me rappelle de bons souvenirs. On peut constater que la piste est encore bien enneigée sur ce versant Est alors qu'ici il n'y a pas trace du moindre flocon sur la roche.

A dessus de moi s'écoule les eaux de fonte du plateau de Céüse. Entre deux photos, un gros bloc de neige sur la gauche se détache et se fracasse quelques dizaines de mètres en contrebas dans un grand vacarme. Quelle chance d'avoir les yeux rivés sur la cascade, sans quoi je me demanderais bien d'où vient le bruit !

Régulièrement, je traverse de petits torrents. Ici, avec ce point de vue, j'ai même l'impression que l'eau provient directement de la cascade :

La température est toujours bien en dessous de zéro, si l'on en juge les sculptures de glace formées dans les torrents. Alors quand la brise vient jouer en plus les éléments perturbateurs, je préfère renfiler le T-shirt technique…

C'est donc couvert que je retrouve le rocher depuis lequel j'avais déjà fait un cliché en 2017 :

Photo souvenir qui me permet d'apprécier les kilos perdus ces dernières années…

Je quitte la piste forestière pour un petit sentier bien plus sympathique avec ses innombrables crocus :

La neige commence timidement à faire son apparition vers 1650m mais sans nécessité de chausser les raquettes, y compris sur la dernière montée vers la crête de Lumineuse. Je sens qu'elles vont faire tout le voyage sur mon dos !

Peu importe, pour l'instant, je suis surtout absorbé par la vue sur les sommets du Sud Dévoluy :

Je fais un petit détour sur cette crête pour allonger la balade et me trouve un sympathique petit coin pour déjeuner confortablement. J'avale rapidement mon repas car, malgré la fraîcheur toujours présente, il me tarde de bazarder mes vêtements dans le sac à dos. Ce que je ne tarde pas à faire, sitôt que j'entame mon itinéraire de retour :

Je quitte rapidement la zone enneigée. En tout et pour tout, je n'aurais marché que quelques centaines de mètres dans la neige. Avec la succession de dégel/regel et la température négative, la portance est très bonne, je n'ai eu besoin ni des raquettes, ni des guêtres.

Je retrouve alors la zone de transition, bien boueuse… Je progresse donc lentement de façon à éviter toute glissade et de me mettre de la boue partout !

Le soleil, toujours aussi généreux depuis le départ, compense bien la température de l'air. Quelle belle sensation que d'évoluer ainsi, nu, en ressentant si intensément ces éléments contradictoires.

Fin du sentier, je retrouve ma route forestière du matin. La logique serait de revenir sur mes pas et de redescendre par le sentier du Désert. Mais ça serait bien trop court et je n'ai pas eu ma dose ! Je me dirige donc, comme je l'avais envisagé, vers un grand détour qui va me mener de cette route forestière des Breniers à celle de Châtillon le Désert.

Comme bien souvent, ce type de piste est monotone. Mais quelques passages valent quand même le détour, notamment au milieu de ces bois, avec la vue sur les falaises de Céüse :

Et puis cette superbe vue sur (de gauche à droite) la montagne Durbonas, Charajaille et Goueyran, Chamousset, la Tête et le Roc de Garnesier et, enfin, la Tête des Ormans. Je me régale !

La végétation est bien tristoune en cette fin d'hiver mais, l'œil aux aguets, je me régale également des petites fleurs, certes limitées essentiellement aux crocus, qui égaient le chemin. Il y a bien quelques hellébores fétides, mais comme elles sont presqu'aussi moches que leur nom, je vous en fait grâce…

Je dois bien le concéder, la piste est monotone, mais c'est l'occasion de faire une bonne cure de vitamine D !

En tout cas, j'en profite un maximum. Je ne regrette pas le choix de cet itinéraire qui, à défaut, de présenter un intérêt visuel évident, me permet de retrouver cette délicieuse sensation des éléments sur la peau. Le bonheur, c'est simple comme une randonnue !

Comme en 2017, je fais une petite pause à cette belle fontaine. Le débit est bien plus important qu'en été et l'eau bien plus froide !

Je poursuis nu encore quelques centaines de mètres mais, me rapprochant du parking, je préfère anticiper mon rhabillage. Bonne intuition, alors que je n'ai vu personne depuis des heures, je croise ces dernières minutes une bonne dizaine de personnes à pieds ou à vélo.

Initialement prévue pour être une raquettenue, cette sortie s'est finalement transformée en randonnue. J'aurais donc dû porter les raquettes sur le dos tout au long de ces 16 km et 680 m de dénivelée. Et malgré la froideur ambiante, j'ai pu largement apprécier d'être nu pendant la moitié des 5h30 de cette revigorante sortie.