Queyras - Sommet du Grand Vallon
- Le 22/09/2022
- Dans Séjour Le Laus - Cervières
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Cinquième jour de notre séjour dans le Massif du Queyras avec l'association RSVNat. Aujourd'hui, nous retournons dans le secteur des Fonts de Cervières, où il nous faut choisir entre deux itinéraires. D'un côté, nous reprendrions le début de l'itinéraire du Pic du Vallon Crouzet avant de bifurquer vers le Col de Péas. De l'autre, ce serait direction le Pic du Malrif qui surplombe les lacs éponymes.
En attendant de prendre la décision finale, nous nous garons sur le grand parking à l'entrée du hameau des Fonts.
Le Pic de Malrif a ma préférence, mais Bruno craint que nous subissions l'ombre du Pic Lombard sur une partie du trajet. Comme il ne fait déjà pas bien chaud au soleil, décision est prise de reprendre le même trajet qu'il y a trois jours.
Pas de quoi être trop ronchon, tout de même, la vue est toujours aussi belle et le sentier plaisant !
Bien que le soleil soit toujours aussi présent, les frimas sont à nos trousses, les quelques flaques d'eau encore à l'ombre sont bien gelées.
Nous avons tôt fait de retrouver ce grand alpage…
… ses vaches…
… ses ânes, ses chevaux…
… et ses randonneurs cul-nu !
Les uns s'en allant même conter fleurette aux autres…
Il faut bien reconnaître qu'elles vivent dans un bel écrin !
Et pour notre part, nous savons l'apprécier à sa juste valeur.
Il faut dire que la Nature est bien généreuse avec nous, où que porte notre regard, y compris dans le ciel :
Nous retrouvons ici le côté volcanique qui nous avait déjà marqué au Mont Chenaillet :
Ces barres rocheuses sont toujours aussi impressionnantes. Elle nous surplombent d'une telle hauteur que j'ai bien du mal à trouver une position adaptée pour poser mon appareil photo !
Au pied d'un gros rocher, une stèle avec un message écrit en Italien (nous ne sommes qu'à quelques petits kilomètres de la frontière) honore, de façon touchante, la mémoire d'une personne que l'on imagine amoureuse de ces lieux.
Je dépasse légèrement le Col de Péas pour profiter d'un point de vue dégagé sur ces crêtes noires déchiquetée qui tranchent tant avec la prairie jaunie par le soleil :
Je retourne au col et entame la montée à bon rythme avec Pierre et Stéphane. Rapidement, le relief du Pic de Rochebrune prend encore plus d'ampleur.
Dans le ciel, à nouveau, un vautour observe son domaine :
La montée est un peu physique et nécessite d'être attentif, la roche étant assez friable sous les pieds. Mais quelle claque visuelle au sommet !
Guillaume et Bruno nous rejoignent assez rapidement. Je profite de la présence de Bruno pour m'enquérir de quelques explications sur l'envoutante géologie des lieux.
Difficile de tout comprendre pour le béotien que je suis en la matière. Au moins apprendrais-je que ces inclusions de roches blanches sont du marbre issu de la transformation du calcaire, en lien avec la pression exercée par le magma (enfin, un truc du genre ; désolé si je n'ai tout bien retenu, ça relève presque de la science-fiction pour moi).
Ce qui est bien plus concret, en revanche, c'est le "petit" vent frais… Etant donné que je dois participer à une course trail dans une semaine, je préfère jouer la prudence et me couvrir le haut du corps (photo de Stéphane) :
C'est dans ce drôle d'accoutrement que j'attends que tout le monde soit hors champs pour effectuer un dernier panoramique de cette fascinante planète :
Ne serait-ce que ces contrastes entre les différentes natures de roches mérite que l'on y prête attention.
Le nez dans les cailloux, à observer le terrain, on sent bien que le géologue est dans son milieu :
Nouvelle explication sur cette formation rare où, si j'ai tout bien compris et retenu, on peut observer une couche supérieure qui a subi une poussée magmatique sans que celle-ci ne la traverse, d'où la présence de ces différentes strates :
Tout ici me parait tellement grandiose qu'il est bien difficile de nous situer, éphémères petits humain, dans cet univers…
Une partie du groupe est restée au pied de la montée finale. Nous nous retrouvons petit à petit et finissons par nous regrouper au niveau du col dans un creux légèrement abrité du vent toujours frais.
Pendant notre repas, nous avons la surprise de voir débarquer à seulement quelques mètres de nous une marmotte bien peu farouche !
Elle aussi fait des réserves de foin qu'elle va entreposer dans ses galeries en prévision de l'hiver :
Et pendant que la marmotte-fourmi vaque à son labeur, l'humain-cigale s'enivre d'oisiveté avec une évidente béatitude…
Il fallait bien en profiter car il est maintenant temps de se lancer dans la descente :
Avec le soleil de l'après-midi, le relief se redécouvre sous une nouvelle dimension :
Un dernier regard dans le rétroviseur sur notre sommet du jour :
Certains passages sont assez délicats dans cette descente : pentue et avec des pierres qui se dérobent sous les pieds, la chute n'est jamais bien loin. Faisons donc nôtre la devise "chi va piano, va sano e va lontano".
Dans le creux du vallon, chevaux et ânes vivent tranquillement leur petite vie. Qu'ils en profitent, eux aussi, car d'ici quelques semaines la neige les contraindra à redescendre dans la vallée et ainsi perdre cette luxueuse liberté.
Difficile sur une simple photo, si l'on n'y a pas mis les pieds, de se rendre compte des distances, des volumes et même, dans une moindre mesure, de la lumière et des couleurs réelles. Sans parler du ressenti personnel, de l'effort, de la fatigue, des douleurs comme du bien-être ressenti, voire parfois d'une certaine forme d'euphorie. Mais, promis, c'est encore mieux que ce que j'essaie d'exprimer !
Et puis, même si j'ai bien conscience de ne pas l'avoir suffisamment évoqué, il y a les copains et copines, les discussions, et tout ce qui va avec.
Tout ceci concours à faire de ces séjours une expérience humaine, tant au sein du groupe que de façon individuelle, qu'aucun discours ne saura retranscrire formellement.
A cette heure-ci, nous avons une sorte de négatif de la vue de ce matin, torrent de la Cerveyrette au soleil et Pic de Rochebrune à contre-jour :
Nous voici bientôt aux portes des Fonts de Cervières. Comme à chaque fois, il faut presque se conditionner psychologiquement à la corvée de rhabillage. Heureusement, sitôt de retour au gîte, nous pourrons nous retrouver à nouveau dans notre tenue favorite !
Avant de retraverser le hameau, je jette un dernier regard en direction du Pic du Malrif. Je ne saurais dire si l'itinéraire aurait été plus plaisant, mais je n'ai aucun regret concernant celui que nous venons de parcourir !
Malgré un parcours en aller-retour (le seul du séjour) et le fait que nous en connaissions déjà une partie, je suis encore une fois enchanté, les yeux brillants et le cœur léger de toutes ces beautés que nous avons eu le privilège de côtoyer durant cette journée. Côté chiffres, nous restons dans la moyenne des jours précédents avec 10,6 km et 850 m de dénivelée parcourus en 6h00.
Si vous souhaitez poursuivre la balade, n'hésitez pas à découvrir les récits de Bruno et Jacques-Marie, en attendant celui de demain.
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