Bochaine - La Manche (Céüse)
- Le 15/08/2018
- Dans 2018
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En cette année 2018 la météo, sans toutefois être exceptionnelle, est assez particulière. Après un hiver très enneigé, un printemps bien ensoleillé, nous avons droit à un été plutôt chaud et humide avec des orages à répétitions, notamment le week-end ! Du coup, lorsqu'une belle journée se présente, je ne résiste pas à l'envie d'une bonne sortie. Mais comme les vacanciers sont toujours nombreux, il me faut trouver un itinéraire où j'aurai le moins de chances d'en rencontrer.
Je décide donc de reprendre une randonnue écourtée l'année dernière où, trop fatigué, j'ai dû rebrousser chemin au Fays sans faire la boucle initialement prévue. Histoire de changer un peu le parcours, je me gare au hameau du Villard, dans le vallon du torrent de Sigaud et entame la montée vers le Fays, col que l'on aperçoit vers la droite :
Une large piste forestière monte en lacets mais je préfère tenter un sentier tracé sur la carte IGN. C'est généralement une bonne idée, mais pas aujourd'hui... Croyant être sur ce sentier, j'avance sur quelques centaines de mètres et, par acquis de conscience, je vérifie ma position sur le GPS. Trop à l'ouest, je dois traverser le pré ci-dessous pour tomber sur l'endroit où un genre de sentier a peut-être existé un jour fort fort lointain... Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un amas linéaire de grosses pierres recouvertes de branches mortes, ronces et orties ! Du coup, je perds un bon kilomètre et plus de vingt minutes dès le départ.
Sans compter que, du coup, je me retrouve sur la piste forestière peu agréable à fouler avec ses gros cailloux de la taille du poing. Par chance, dès que la végétation s'ouvre un peu, la vue sur le Sud Dévoluy fait largement oublier ce petit désagrément.
La douce chaleur du soleil contraste délicieusement avec l'air encore frais des orages de la veille. Avec cette vue magnifique, la montée défile rapidement jusqu'à retrouver la piste de l'an passé.
De là, je retrouve avec plaisir le petit sentier qui monte dans les alpages. Je le sais assez raide, surtout sur la dernière partie, mais j'ai la forme cette année alors pas de problème. Et pour reprendre des forces, je savoure mes premières framboises sauvages de la saison, un régal !
Arrivé au Fays, je fais un petit détour à l'Ouest jusqu'à un promontoire qui offre une vue extraordinaire à 360° que je contemple de longues minutes durant :
Je repère quelques-uns des sommets qu'il me reste à découvrir comme celui de la montagne d'Aujour, sur la gauche :
Mais aussi ceux déjà fait comme Céüsette, à gauche également :
Pour ceux qui en douteraient encore, oui, je suis bien un contemplatif !
Allez, il me faut repartir vers les alpages de Céüse, tout droit vers le petit sommet, La Manche, en face à gauche. On peut remarquer, s'il en était encore besoin, que l'été a été bien humide : la végétation habituellement grillée en cette mi-août est toujours bien verte :
En fonction de mon état de fraîcheur, j'envisageais un léger détour jusqu'au petit sommet situé derrière moi. Et là, j'ai la caisse, alors direction cette Tête de Combe Noire :
Et me voici arrivé sur l'un des principaux sentiers de Céüse. Même si je ne vois personne à l'horizon, j'entends des voix au loin qui m'incitent à renfiler mon short le temps de réaliser ce panoramique :
Et finalement, à peine reparti, une personne arrive face à moi. Le seul être humain que je croiserais de la journée... Mais pas le seul être vivant ! Entre les taons agressifs (mais c'est moi qui ait gagné, haha !), les sauterelles, les fourmis et autres araignées comme cette farouche Érèse coccinelle mâle, il y a de quoi faire :
Je ne regrette vraiment pas mon petit détour par la Tête de Combe Noire qui offre en son sommet marqué d'un cairn un très intéressant point de vue sur toute la montagne de Céüse, le Gapençais, le Dévoluy et le reste du Bochaine :
Sur mon application GPS, les cartes IGN ne proposent aucune alternative à mon sentier de montée pour redescendre. Mais sur les cartes OpenStreetMap, une trace semble indiquer un sentier qui me ferait gagner un peu de temps. Comme je suis joueur, j'essaie de trouver cette trace... que je ne trouverai jamais ! Ça descend raide dans des herbes hautes, au point que je pense même avoir perdu du temps avec ce "raccourcis"... Pas grave, l'expérience aidant, je retrouve assez vite mon joli sentier qui me mène à un carrefour où je vais rebasculer vers mon versant initial un peu moins intéressant.
Et je ne saurais si bien dire... Me voici maintenant sur une vieille piste de débardage ostensiblement abandonnée et envahie de grande flaques, arbres morts déracinés, éboulis de pierres et plantes géantes dont les plus grandes feuilles couvriraient largement tout mon tronc, du jamais vu ! Seule consolation, je me régale d'une bonne quarantaine de framboises juteuses, sucrées et acides juste ce qu'il faut, miam !
La piste est ce point accidentée que je progresse bien plus lentement que prévu jusqu'à ce qu'elle semble disparaître totalement... J'hésite même à faire demi-tour et à appeler mon épouse pour qu'elle vienne me récupérer à la station de Céüse quand je me rend compte qu'elle se poursuit vaguement en un étroit sentier sauvage. Après avoir bataillé avec la végétation, quelle n'est pas ma surprise de découvrir ces deux panneaux (assez contradictoire, soit dit en passant). Non seulement, la descente me semble effectivement dangereuse en VTT (pas trop à pieds), mais elle est même totalement impossible tant la végétation et les troncs barrent le sentier !
Engoncé dans la végétation, la progression ne présente pas grand intérêt et j'arrive avec plaisir à une première piste qui me permettrait de rejoindre mon itinéraire de montée. Sur les cartes OpenStreetMap, un autre sentier dans la continuité de celui que je viens de prendre semble permettre d'atteindre une autre piste plus basse qui me ferait gagner une bonne distance. Échaudé par ce que je viens de traverser, j'ai quelques doutes sur la faisabilité mais le sentier existe bien et il est même en meilleur état. Je m'y engage mais je ne trouve pas la piste salvatrice plus bas... Demi-tour, je retrouve un balisage "sauvage", re-demi-tour, je redescends plus bas que la trace indiquée par mon GPS et je découvre enfin la piste, ouf !
Ici aussi, la nature reprend ses droits mais j'avance sans problème et je peux à nouveau profiter du paysage et même imaginer où se trouve ma voiture, dans le petit hameau tout en bas à gauche :
Lorsque je retrouve la large piste de la montée, c'est sans joie démesurée car je sais qu'elle va me faire mal aux chevilles. Mais c'est aussi sans le moindre regret car l'effort est très largement compensé par l'immense plaisir d'avoir eu le privilège de parcourir nu un si beau territoire et d'avoir pu admirer tant de si belles choses !
Résultat des courses, j'ai parcouru plus de 17km (seulement 16 sans mes deux détours) avec 900m de dénivelée en 6h40, dont au moins 6h00 nu.
Au delà de l'itinéraire qui n'est pas forcément le plus intéressant, je retiens avant tout des paysages magnifiques qui sont, certes, plus facilement accessibles depuis la station de Céüse mais avec le risque de croiser plus de monde. Cet itinéraire permet néanmoins de profiter de l'ombre une bonne partie de la journée, ce que ne permet pas l''itinéraire "classique".
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