Champsaur - Croix de Combeau

Du coup, pour la quatrième fois cette année, je décide de retrouver les alpages de Combeau situés entre les stations de Saint-Léger-les-Mélèzes et de Serre-Eyraud. Un samedi, pendant le chassé-croisé, je suis quasi certain de ne rencontrer personne. Seul hic, en arrivant, la station est dans les nuages et il fait -3°C. Pas très engageant, mais je suis quasi certain de passer au dessus des nuages et ça me permet d'apprécier les arbres encore plus givrés que moi...

Compte-tenu de la faible épaisseur de neige, les raquettes ne présentent guère d'intérêt et restent accrochées au sac à dos. Mais avec la météo un peu folle de ces dernières semaines, à coups de dégel et de regel, certaines portions sont totalement glacées, au point que je fais un "joli" vol pas franchement plané, heureusement sans bobo...

Je passe de la piste verte de Libouze à celle des Chamois, toutes deux totalement impraticables en ski et donc désertes. Mais si je me décide à chausser les raquettes au croisement de la piste forestière de Coste-Belle, je vais devoir encore passer quelques zones, heureusement de plus en plus rares, "à sec".

Passé au dessus de la mer de nuages, j'ai l'impression qu'elle se dissipe un peu, phénomène assez habituel en cours de journée.

On peut remarquer ici, à 1750m d'altitude, que là où le soleil tape, il ne laisse que peu de répit à la neige ! Ceux qui ont une bonne vue noteront sur le panneau du milieu que ne sont pas bienvenus les chiens et motos, sans parler de quelques ajouts "sauvages" mentionnant les 4x4 et les loups...

Je suis sorti depuis un bon moment de la couche nuageuse mais, en toute logique, cet ubac n'offre que de très rares zones ensoleillées. Et bien que l'effort et la température ambiante m'aient permis de retirer la veste polaire et les gants, le pantalon et le T-shirt technique me semblent encore nécessaires.

Ce n'est qu'au-delà de 7km, à l'approche de la Croix de Combeau, que je peux enfin me débarrasser de tous mes vêtements, yes !!! Avec ce soleil généreux, la température est douce ; et même sans bouger je ne ressent absolument pas le froid et c'est comme à chaque fois extrêmement agréable.

La vue sur le cirque de Combeau dominé par les deux Autane est toujours aussi magnifique. Quel régal ! Quelle chance !!!

Je poursuis sur quelques centaines de mètres en direction des cabanes éponymes.

Histoire d'avoir une vue plus centrale sur le versant opposé, de l'autre côté du Drac :

Ça change un peu de cet été...

Parti relativement tard pour ne pas trop souffrir du froid de la matinée, je ne m'éternise pas pour éviter le froid du soir ! Et oui, les jours sont bien courts en ce moment...

Je ne résiste toutefois pas au petit détour par la Croix de Combeau. Là aussi, la différence d'épaisseur de neige avec le printemps dernier est saisissante !

Contemplatif de nature, je reste encore une fois plusieurs minutes à me régaler du paysage :

La mer de nuages semble, tout compte fait, vouloir se maintenir sur le bas Champsaur et la vallée du Drac en direction de l'Isère :

La vue donnant à l'Ouest parait quasi surréaliste, on s'imaginerait presque pouvoir se déplacer sur cette masse cotonneuse pour se rendre directement dans le Dévoluy :

Petite pensée pour les "Doudous" et nos discussions ; ici, on parlait kayak.

Retrouvant la piste de ski des Chamois, bien qu'elle soit par endroits inexploitable en ski, je redeviens un peu plus attentif aux bruits alentours. Mais de toute évidence, je suis ici seul au monde.

Ce n'est qu'au croisement de la piste de Coste-Belle où j'ai chaussé les raquettes ce matin et qui, accessoirement, est l'un des derniers endroits ensoleillé avant la station, que je me décide à me recouvrir.

Et je ne m'y attendais pas, mais j'ai eu ô combien raison de le faire à ce moment-là juste avant de retrouver, à peine quelques minutes plus tard, les nuages et le froid glacial qui les accompagne. La température a chuté brutalement de plusieurs degrés, au point que je suis contraint de remettre les gants ! Sans parler de la perte de visibilité sur un raccourcis hors piste que je connais heureusement assez bien pour m'y aventurer :

A la vue de ces arbres encore givrés à l'approche de la station, je me rend compte qu'ici il a dû geler toute la journée (et, non, ce ne sont pas des photos en noir et blanc)... Décidément, quelle chance j'ai eu de pouvoir profiter d'une aussi belle journée !

J'arrive finalement assez fatigué mais tellement plein de bonheur et de gratitude à la voiture avec plus de 15km et 700m de dénivelée dans les jambes. Sur les 5h30 de cette sortie, j'ai pu rester nu 2h15, ce qui n'est quand même pas si mal en cet endroit et cette saison...

C'est ainsi que se termine cette année de randonnue, comme elle a commencé, raquettes aux pieds. 2018 aura été l'année de tous les records pour moi : 24 randonnues dont 10 en raquettes, ça fait une belle moyenne de deux par mois. 2019 ne devrait pas être en reste puisque, en plus des week-ends où je n'aurai pas d'obligations, je vais bénéficier de quelques jours de disponibilité en semaine pour poursuivre ce bel élan.