Dévoluy - Col des Aiguilles
- Le 22/03/2023
- Dans Séjour Le Dévoluy
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Après une journée de travail, je retrouve le groupe constitué autour de Bruno, l'organisateur du séjour et président de l'association RSVNat. Aujourd'hui, le point de rendez-vous est fixé au Col du Festre. Pour l'occasion, Yves, un autre Haut-Alpin se joint à nous. Comme nous sommes légèrement en avance, nous faisons connaissance avant l'arrivée des copains.
Je connais bien le parcours du jour pour l'avoir effectué en situation "estivale" comme hivernale. La météo s'annonce idéale, la journée devrait être mémorable !
Il ne nous faut que quelques centaines de mètres pour nous échapper à la vue, et guère plus de temps pour nous débarrasser des vêtements, inutiles avec un tel temps !
Nous avançons à bonne allure sur un sentier en pente régulière.
Nous arrivons assez rapidement à la cabane de berger de Bachassous où nous marquons une pause pour attendre ceux qui privilégient une allure plus douce. C'est aussi l'occasion de reprendre des forces pour ceux qui en ont besoin et, surtout, d'enfiler les raquettes pour la suite du parcours…
Car d'un seul coup, fini la terre, il n'y a plus que de la neige devant nous.
Après un démarrage un peu délicat sur une trace étroite et en dévers, il faut affronter quelques passages où la pente se montre plus exigeante pour les organismes.
Chacun progresse à son rythme, l'important étant avant tout de se faire plaisir.
Quel que soit notre niveau, l'effort nous impose de nous reposer régulièrement. C'est aussi l'occasion de savourer le paysage, avec ses contrastes saisissants entre les grandes courbes douces des champs de neige et les arêtes escarpées des sommets.
A l'occasion d'une autre pause, je profite d'avoir emporté avec moi l'appareil photo de mon épouse pour faire quelques portraits (mon compact n'est naturellement pas très à l'aise dans cet exercice) :
Nous voici maintenant arrivés au Collet, point central de l'itinéraire complet que j'avais prévu. Sachant la difficulté que représente l'intégralité du parcours, j'avais prévu qu'une partie du groupe puisse s'arrêter ici et profiter des points de vue qu'offrent les deux promontoires à proximité. D'un côté, la Tête du Jas des Arres sur le Vallon des Aiguilles, et de l'autre la Tête de Merlant sur le cirque de Chazal où le torrent Abéou prend sa source.
Nous ne sommes donc que cinq à poursuivre l'aventure direction le Col des Aiguilles.
Après notre montée au Collet, nous apprécions la grande descente dans le vallon. Mais attention, il faut bien garder en tête qu'au retour ça ne sera pas la même musique…
Globalement, la neige porte bien, mais par moment, compte-tenu de la chaleur il nous arrive de nous enfoncer de 20-30 cm, ce qui augmente sensiblement la fatigue. Là aussi, c'est un élément à prendre en compte pour le retour puisque les conditions devraient se dégrader au fur et à mesure que la chaleur augmente…
Jusqu'à présent, nous sommes hors sentier. Avec le manteau neigeux, on ne s'en rend pas compte, mais je sais qu'il nous faut traverser le torrent pour rejoindre la trace de moindre effort.
Ça nous contraint à un léger détour, mais nous évitons ainsi de passer sur un pont de neige qui pourrait s'effondrer sous notre poids.
Chemin faisant, je suis surpris de voir plusieurs insectes affairés dans la neige, y compris une bonne douzaine de coccinelles dont je me demande bien ce qu'elles font ici !
Hormis Bruno qui a préféré poursuivre en rive droite, nous voici maintenant sur la trace du sentier. Mais ce n'est pas forcément plus simple, notamment sur un passage en dévers où la neige se dérobe sous nos raquettes ! Prudence et puissance auront raison de cet obstacle !
Depuis le Collet, Bruno est "premier de cordée" : c'est lui qui fait la trace et qui doit donc fournir le plus d'effort. Alors que nous entamons la montée finale, je force le pas pour le rattraper et assurer ce rôle.
Les derniers mètres pour atteindre le col nécessitent de se faire un passage dans une corniche formée par le vent. A grands coups de raquettes, il faut former des sortes de marches, mais la neige ne colle pas assez pour faire un passage propre. Pas grave, ça passe quand même !
Face à nous, direction Ouest, on comprend bien le nom de Col de Aiguilles avec ces grandes lames sur la droite. Tout en bas se trouve la station de Lus-la-Jarjatte et, au-delà, quelques sommets bien connus du Diois et du Sud-Vercors, comme les Trois Becs ou le Dôme du Glandasse :
Et derrière nous, ce magnifique vallon marqué par nos seules empreintes :
Nous n'avons malheureusement pas beaucoup de temps devant nous car le retour sera long... Il faut donc déjà redescendre prudemment la corniche :
Et ensuite, la longue descente où je m'amuse, comme toujours en pareilles circonstances, à faire de grandes enjambées en glissades !
Nous nous accordons tout de même une courte pause déjeuner sur un petit promontoire au sec. Au loin, il me semble apercevoir quelqu'un. Je sors l'appareil photo, zoome au maximum (600 mm) et me rend compte qu'il s'agit de notre ami Yannick qui a eu le courage de nous suivre, mais dont le temps a manqué pour atteindre le col.
Le repas tout juste avalé, nous repartons de plus belle. Stéphane rejoint Yannick afin de constituer un binôme pour le retour. En cas pépin, il est toujours plus rassurant de se savoir accompagné.
Bruno, quant à lui, est toujours en tête, à un rythme soutenu que je finis par lâcher… Par chance, la neige n'a pas trop évolué depuis notre premier passage malgré la chaleur qui règne dans ce "four".
Dans la montée vers le Collet, le rythme s'essouffle un peu. Peut-être arriverons-nous à le rattraper avant d'arriver en haut…
Ça y est, nous y sommes, le plus gros de l'effort est fait. Maintenant, il nous reste toute la descente…
Enfin, presque, puisque je ne résiste pas à l'envie d'aller admirer la vue depuis la Tête de Merlant, 60 m plus haut. Une première partie légèrement en dévers nécessite un peu d'attention, puis la fin se fait à pieds. Et en parlant de pied, que dire de cette vue à 360° ?
Comme à chaque fois, je suis absorbé par la beauté de ce cirque dominé par le Roc et la Tête de Garnesier :
De retour au Collet, je m'assure que tout se passe bien pour Stéphane et Yannick.
Apparemment, si l'on fait abstraction de l'effort que demande cette côte, ils ont l'air de parfaitement s'en sortir.
De l'autre côté, je retrouve mes trois autres compagnons ainsi que Jacques-Marie et Yves qui ont opté pour un après-midi farniente, doigts de pieds en éventail à se faire dorer la pilule au soleil ! Une autre partie du groupe qui était resté au collet ayant préféré aller découvrir un autre secteur, nous entamons à huit cette dernière partie enneigée avec des styles pour le moins variés et originaux…
L'arrivée à la cabane du berger est synonyme de rangement des raquettes.
Ce n'est qu'à l'approche du Col du Festre que nous nous soumettons à la nécessité de remettre des vêtements. Mais ne nous plaignons pas, nous aurons pu être nus sur la quasi totalité du parcours.
Peu de temps après notre arrivée au parking, nous sommes rejoints par le reste du groupe qui a fait une petite boucle passant à proximité de la cascade de Saute-Aure. Je l'avais faite il y a quelques années en juin en sortie familiale ; rien d'extraordinaire, mais j'en gardais un bon souvenir, à la faveur de la quantité, de la diversité et de la beauté des milliers de fleurs qui embellissaient le paysage. Hors, aujourd'hui, point de fleurs, leur balade fut pour le moins banale…
Mais pour ce qui concerne notre itinéraire en aller-retour jusqu'au col des Aiguilles, si j'y ajoute le petit crochet jusqu'à la Tête de Merlant, nous avons parcouru environ 11,6 km avec 900 m de dénivelée en 6h30. Pour un itinéraire raquette, on peut considérer ces chiffres comme tout à fait honorables !
Comme lors de ma précédente sortie, j'avais emprunté l'appareil photo de mon épouse et j'en ai profité pour filmer un peu. D'un point de vue qualitatif, on retrouve les mêmes écueils que sur la vidéo précédente, mais le résultat est avant tout un aperçu de notre journée, sans prétention artistique…
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