Dévoluy - (Presque) les Teyssonnières
- Le 15/12/2019
- Dans 2019
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Le mauvais temps ne nous a pas épargné depuis un mois et demi mais aujourd'hui, quelques jours après de belles chutes de neige, se présente une belle journée ensoleillée. A quelques jours du solstice d'hiver, il faut bien ça pour assurer une agréable sortie. D'ailleurs, je pars assez tard et rencontre quelques difficultés pour avancer avec la voiture sur la route forestière de Matacharre recouverte d'une épaisse couche de neige.
Une fois garé à l'endroit habituel, au soleil et à l'abri du vent, la température est vraiment très agréable. Mais, sachant que je vais progresser majoritairement à l'ombre pendant environ une heure, je préfère conserver pantalon léger et T-shirt technique.
La "route" forestière est, je le sais bien, assez monotone sur cette portion où je profite dans un premier temps des traces fraîches de 4x4 puis de celles un peu plus anciennes d'un autre raquettiste. Ce n'est qu'après avoir dépassé la barrière des Jacquerons que je retrouve une bonne exposition au soleil qui m'offre le luxe de pouvoir me débarrasser de mes vêtements :
Derrière moi, au Sud, se trouve la montagne de Céüse sur laquelle j'ai hésité à sortir aujourd'hui. Mais alors que je suis seul au monde ici, j'aurais sûrement croisé beaucoup plus de monde là-bas.
Je quitte la route du col de Conode pour entamer la courte montée vers la col de Garcinel. La neige est un peu lourde (les connaisseurs reconnaîtront les marques provoquées par le redoux et la pluie) mais, par chance, pas collante. Il n'y a maintenant plus de traces à suivre et je m'enfonce d'une vingtaine de centimètres à chaque pas. Après plusieurs semaines d'activité physique réduite, je ressent un peu de fatigue dans cette montée mais sans difficulté majeure.
Et puis comment ne pas être revigoré par cette vue sur la Dent d'Aurouze et le Pic de Bure ; quel régal !
Quand je pense que, seulement quelques années en arrière, je ne me serais jamais imaginé nu en telle circonstance, j'esquisse un large sourire. Quel bonheur, dans cet environnement sauvage à bien des égards, de savourer le subtile contraste que constitue la fraîcheur de l'air avec la sensuelle chaleur du soleil sur la peau !
Ici, la morosité n'a pas sa place ; je suis quasi euphorique devant ce spectacle d'une indicible beauté dont je savoure chaque détail avec un plaisir non feint. Je me sens immensément privilégié de pouvoir vivre et ressentir de telles expériences.
Au col de Garcinel, deux possibilités s'offrent à moi. Première possibilité, poursuivre sur une large piste en légère descente à flanc, mais avec un court passage traversant une pente un peu limite compte-tenu du risque d'avalanche 4/5. Autre possibilité que je privilégie, poursuivre sur la crête en légère montée, cette fois.
Malgré l'absence de marquage, je chemine sans problème en suivant la trace d'un canidé. L'arête, initialement bien arrondie et rassurante, devient de plus en plus étroite et commence à présenter un risque compte-tenu de la pente trop forte avec cet enneigement. J'estime donc raisonnable de m'arrêter ici, à mi-chemin du sommet des Teyssonnières :
Et même si je n'ai pas atteint le but, je ne regrette pas mon choix d'itinéraire tant la vue est extraordinaire ! Et puis cette première approche me donne quelques idées de sortie rando/trail nu au printemps prochain...
Rebroussant chemin, je retrouve la tranquillité de la crête émoussée sur laquelle je flâne, toujours émerveillé par le paysage.
Et bon sang de p'tit bois, que j'aime cette montagne d'Aurouze !
De retour au col de Garcinel, comme il n'est pas trop tard, je m'accorde pour une fois une pause.
En face, dans les combes, dévalent les torrents qui alimentent le Rif de l'Arc dans le vallon. Il fait à ce point doux que leur bruit me parvient largement, de façon assez impressionnante. Pas sûr que la neige tienne très longtemps à ce rythme-là...
Allez, petite pause casse-croûte en plein soleil, histoire de reprendre des forces en plus d'un petit complément en vitamine D !
Je pourrais rester ici des heures, mais le vent s'est levé et les journées sont particulièrement courtes en ce moment, alors je dois bien me résigner à entamer le chemin du retour.
Au croisement des routes des deux cols, le vent ne se fait guère plus sentir et, au risque de me répéter, c'est vraiment l’éclate !
C'est reparti pour la partie de route "monotone", guètres remontées pour limiter l'impact des paquets de neige propulsés par les raquettes sur les mollets. À cette heure-ci, le soleil a tourné et, mieux exposé au soleil, je savoure tout tranquillement la balade.
J'alterne ainsi entre ombre et soleil avec Céüse en ligne de mire :
Toutes les meilleures choses ayant une fin, c'est toujours nu que je retrouve la voiture, à la fois triste de voir s'achever cette idyllique journée et enchanté de cette courte mais tellement exaltante sortie.
Bilan de l'itinéraire, une bonne dizaine de kilomètres avec 450m de dénivelée parcourus en 4h45 dont plus de 3h30 nu.
En bonus, une courte vidéo réalisée à proximité du col de Garcinel :
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