Dévoluy - Col de Tournerond
- Le 03/02/2021
- Dans 2021
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Dans l'espoir d'attirer davantage de volontaires, j'anticipe la date de cette sortie de presque une semaine, les prévisions météo semblant favorables. Demi succès pour la participation ; quant à la météo, elle est moins enthousiasmante que ce qui était annoncé ! C'est ainsi que je retrouve Bernard et Jacques-Marie à Lus-la-Croix-Haute sous un ciel chargé, une température douce mais un vent déjà assez fort. Conditions peu engageantes pour se dénuder en plein hiver en altitude…
Nous rejoignons en voiture le hameau des Amayères. Bernard n'ayant pas prévu de vêtements chauds, je préfère partir avec mon blouson de façon à pouvoir lui passer ma doudoune de "secours" en cas de besoin. Le début du parcours suivant la route, les raquettes sont pour le moment fixées aux sacs à dos.
Le but de la sortie est la Pointe Feuillette. Plusieurs itinéraires étant possibles, nous privilégions celui qui monte le plus doucement pour soulager Bernard dont c'est la première sortie depuis plusieurs semaines. Je suis assez surpris du peu de neige qu'il reste par ici, le Gapençais est bien mieux loti ! Après quelques centaines de mètres à marcher de plus en plus difficilement dans la neige, nous enfilons les raquettes avec lesquelles nous alternons encore un moment entre herbe et neige :
Au centre, au bout du vallon, se dresse le Rognon que je proposerai sûrement aux beaux jours, tant le paysage me plait. Mais pour aujourd'hui, notre itinéraire va suivre l'autre vallon que l'on devine sur la droite :
L'ambiance est assez particulière : le soleil ne fait que de courtes apparitions au gré du mouvement rapide des nuages qui, comme nous, sont malmenés par un vent puissant. Malgré tout, la température de l'air n'est pas si froide qu'on pourrait l'imaginer, ce qui permet à Jacques-Marie de se débarrasser de son pantalon :
Bernard et moi, moins téméraires ou davantage frileux, n'avons pas son courage : certes, les blousons sont dans le sac à dos, mais nous concervons polaires et pantalons. Il faut dire que cela fait des années que je n'ai pas été confronté à un vent aussi violent qui n'est pas sans me rappeler les tempêtes finistériennes !
Arrivés sur la crête au Col de la Chante, le vue s'ouvre sur la partie Nord de la barrière Ouest du Dévoluy qui semble être dominée par le Grand Ferrand, l'Obiou étant caché sous les nuages.
Après avoir suivi la ligne de crête complètement soufflée, nous traversons à flan en suivant une ancienne trace :
Problème technique, mon appareil photo a complètement planté, objectif ouvert. Je perds du temps à le réinitialiser. Quant à Bernard, c'est le vent qui le malmène, lui occasionnant des douleurs oculaires qui le retardent également.
Avec Jacques-Marie, nous prenons un peu d'avance et attendons Bernard au dessus du col de Tournerond. Nous en profitons pour analyser le cheminement à suivre pour rejoindre la Pointe Feuillette (le sommet à droite sur la photo ci-dessous). Avec la neige, il ne nous semble pas évident, entre dévers et rochers, de trouver un passage sûr. Lorsque Bernard nous rejoint, il nous fait part de ses craintes de ne pouvoir poursuivre sur un itinéraire exigeant.
Jacques-Marie propose donc de redescendre par le col de Tournerond en contournant Chevalet afin de faire une boucle. Chemin faisant, nous croisons un homme fort surpris et tout aussi heureux et amusé de voir quelqu'un déculotté et démasqué ! Nous discutons un moment, lui signifiant qu'en temps normal, nous aurions été nus tous trois. De son côté, il nous apprend qu'en bon Anglais (quasi sans accent, bravo), il va juste boire son thé au col. Encore une super rencontre qui démontre, une fois de plus, que la montagne convient à toutes les aspirations.
Lors de notre pause repas, de nouvelles rafales de vent me font rapidement abandonner l'idée de me dénuder alors qu'un semblant d'éclaircie m'avait laissé un bref espoir… Nous ne nous éternisons d'ailleurs pas et reprenons notre descente en suivant le lit du ruisseau de Tranchemule. Pour l'anecdote, Jacques-Marie et moi "tombons" tour à tour dedans en rigolant, le pont de neige qui le recouvre cédant sous notre poids !
Au fur et à mesure de notre descente, la neige laisse peu à peu sa place à la terre et l'herbe jusqu'au point où, la tendance s'inversant, les raquettes rerouvent leur place sur les sacs à dos.
Nous sommes maintenant sur l'une des pistes que nous aurions pu prendre à la montée et qui nous aurait mené au col de Jajène, itinéraire plus court pour atteindre la Pointe Feuillette, mais peut-être plus exigeant physiquement. Compte-tenu du manque d'entrainement de Bernard, je pense que nous avons fait le meilleur choix. La Feuillette, on l'envisagera plutôt en été !
Cette fin de parcours n'est d'ailleurs pas dénuée d'intérêt, la traversée des gorges des Amayères étant très belle. Je l'imagine magnifique aux beaux jours. Nous devons juste être attentifs lors des traversées de grandes plaques de glace entretenues par l'humidité du ruisseau et une fraîcheur possiblement due aux vents catabatiques.
La sortie largement raccourcie nous permet d'arriver exceptionnellement tôt aux voitures. Nous aurons tout de même parcouru près de 9 km et 540 m de dénivelée en 4h00. Et même si seul Jacques-Marie a eu le courage d'être nu pendant une grande partie de la journée, nous avons tous trois su profiter de ces superbes paysages que nous aimons tant !
Pour continuer la balade, je vous invite à lire le compte-rendu de Bernard sur le blog de l'association des Marcheurs Nus du Val de Roanne.
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