Diois - Gorges de la Roanne

Une fois le groupe au complet sur le parking en amont, nous descendons jusqu'au pont qui enjambe la Roanne et la rejoignons en son lit. Les neuf naturistes dont je suis ont tôt fait de ranger leurs vêtements dans les sacs à dos !

Sans mauvais jeu de mot, nous sommes tout de suite dans le bain...

Le lit de cette petite rivière rivière sauvage n'est absolument pas aménagé.

Nous alternons donc constamment entre marche sur les galets et rochers secs et dans les flots.

Quelques singularités géologiques, faunistiques ou, comme ici ornithologiques, sont l'objet de notre curiosité : mais quelle espèce vient donc nicher ici ? Si j'en crois Bernard, ce serait des cincles plongeurs.

Coutumier des lieux et de ses caractéristiques, il sait nous enrichir de ses connaissances.

Souvent en tête du groupe, Francis est venu équipé de son ébrancheur afin de faciliter notre progression dans les passages encombrés par la végétation.

Il faut dire que nous n'avançons déjà pas bien vite, la marche sur les galets n'autorisant guère les dépassements de vitesse… Et encore moins, les pieds dans l'eau, lorsqu'ils sont glissants !

Par endroits, quelques trous d'eau permettent aux moins frileux de s'essayer à la nage contre le courant :

N'ayant pas de sac étanche ni d'appareil photo amphibie, je prends bien garde à ne pas glisser. Et à quelques reprises, j'étais bien content d'avoir pris les bâtons !

Encore une belle curiosité de la nature que cet arbre qui a réussi à pousser en plein milieu du lit de la rivière :

Alors que je profite d'une petite halte pour observer les très nombreux têtards, je tombe sur cet incongru triolisme entomologique… Sont quand même pas gênés ces gerris lacustris ! 

Nous reprenons tranquillement notre marche. Le soleil est généreux et c'est un vrai plaisir que déambuler ici dans le plus simple appareil !

Rien qu'entre notre journaliste, Jacques-Marie et moi-même, je pense nous avons pris plusieurs centaines de photos, parfois même en nous photographiant les uns les autres.

Comme il convient de rester sur ses gardes dans les passages les plus accidentés, nous avons souvent les yeux rivés juste devant nos pieds…

A chacun son passage : les amateurs d'eau dans les cuvettes, les autres au bord.

Par moments, la roche calcaire creusée par la rivière offre à nos yeux émerveillés d'étonnantes sculptures baroques saupoudrées d'ocre.

Partis relativement tard, nous faisons une courte pause casse-croûte à l'ombre des arbres pendant laquelle les discussions vont bon train.

Davantage habitué aux gros dénivelés, j'apprécie à sa juste valeur cet itinéraire dont seul le flux de l'eau nous fait prendre conscience de la très légère pente.

Bon, des fois, faut quand même un peu pousser sur les jambes ! Et là aussi, à chacun son approche :

Nous arrivons maintenant à ce que je qualifierais de clou du spectacle !

Quelle beauté que cette roche qui, jouant de ses formes et de la lumière, nous fait apparaitre un être fantomatique, grandiose et fascinant !

Encore un joli trou d'eau qui, comme à chaque fois, attire son lot d'amateurs :

Pendant ce temps-là notre Président s'adonne à l'un de ses petits plaisirs en pareils lieux, l'art délicat de l'assemblage de galets en équilibre précaire :

Après trois gros kilomètres, certains commencent à éprouver de la fatigue et notre journaliste a d'autres obligations. Bernard leur indique un passage qui leur permet de retrouver la route en amont et, ainsi, de revenir plus facilement et rapidement aux voitures. Nous échangeons encore un petit moment sur nos blogs respectifs, sur l'association et les fédérations FFRP et FFN avant de finalement les laisser partir.

Nous ne sommes plus que la moitié du groupe initial à reprendre notre périple en sens inverse.

Comme nous sommes parmi les plus aguerris à la randonnée, le rythme est un peu plus soutenu. Ce qui n'empêche pas de continuer à profiter de petites pauses rafraîchissantes !

Ou à photographier les p'tites bestioles comme cette classique mais toujours belle demoiselle…

De retour à la "Tête du fantôme" (appellation inventée par votre serviteur). Le plus surprenant : bien que la route surplombe les gorges, il n'y a aucun moyen d'y voir ces falaises.

Nous sommes vraiment privilégiés et je mesure la chance que nous avons de pouvoir découvrir ce chef d'oeuvre de la Nature.

Encore une fois, au choix, on passe dans l'eau ou au sec. Et parfois, ça peut être un peu sportif…

Comme il s'agit pour ainsi dire de ma première randonnue aquatique, j'avais des doutes sur les chaussures à utiliser. Bien qu'il existe des chaussures conçues pour ce type d'activité, je ne me voyais pas investir pour un usage aussi rare. Bernard m'avait donc recommandé de prendre de vieilles baskets ou chaussures de randonnée. Dans le doute, j'ai également emporté des chaussons de plage. Mais, sans la moindre hésitation, les chaussures de randonnée sont le meilleur choix : il faut une semelle suffisamment rigide pour supporter sans souffrir les rochers et galets.

Alors que nous n'avons vu personne depuis le départ, nous croisons deux couples qui ne semblent pas s'émouvoir de notre tenue. Il faut dire qu'elle est particulièrement adaptée aux lieux : pas de vêtements mouillés qui collent à la peau et refroidissent le corps, et pas besoin de se rhabiller après la baignade ! Sans parler du plaisir des sens, la peau caressée par les rayons du soleil et la bise légère.

Compte-tenu du relief, de la végétation et de la forte luminosité, la prise de photos est souvent délicate. Surtout avec un appareil photo compact équipé d'un capteur de qualité moyenne. Réussir à conserver un peu de luminosité dans les ombres sans cramer les hautes lumières est une gageure ! Dans les situations les plus extrêmes, je suis même contraint à photographier en HDR manuel. Et pour les autres photos, il me faudra souvent pousser assez fort les curseurs en retouche…

Bien que j'ai eu la chance d'apercevoir ce matin deux biches s'abreuvant dans la rivière avant de détaler à notre approche, la faune se fait ici discrète. A moins que ce ne soit nous qui ne le soyons pas assez et qui les faisons fuir…

Néanmoins, çà et là nous trouvons au sol des branches visiblement découpées par les castors, preuve de leur installation dans le secteur.

Nous retrouvons la civilisation à l'approche du pont où sont aglutinés plusieurs groupes. Il est maintenant temps de se conformer à la norme en renfilant quelques bouts de tissus. Snirf !

De retour sur le parking, nous retrouvons pour un court instant quelques-uns de nos amis. Mais il est maintenant temps pour chacun de regagner ses pénates, d'autant que nous sommes plusieurs à venir d'assez loin. Pour ma part, je choisis un itinéraire indirect qui me permet de découvrir de nouveaux paysages et, ainsi, de poursuivre cette parenthèse enchantée.

Car, bien que nous n'ayons parcouru qu'environ 6,5 km presque sans dénivelée, ces six heures de randonnues sont parmi les meilleures que j'ai pu vivre. Notre maître de cérémonie aura réussi le cocktail parfait à base de météo idéale, parcours sans grande difficulté, très bons compagnons, et paysages d'une infinie beauté. Un grand merci à vous tous pour avoir contribué à ce que cette journée soit exceptionnelle !

Pour ceux qui souhaiteraient avoir un autre regard sur cette sortie, je vous invite à lire l'article d'Estelle dans Le Bec ainsi que les récits de Bernard et de Jacques-Marie.