Dévoluy - Tête de Vente-cul

Je profite de traces récentes pour me garer un peu plus loin, au croisement de la piste du col de Conode et de celle de la maison forestière de Matacharre. Toute la première partie se situant à l'ombre, je reste habillé avec pantalon, T-shirt technique, polaire et gants.

Les traces dans la neige m'indiquent qu'au moins trois personnes me précèdent. Malgré l'effort de la montée, je ressens bien la fraîcheur des -5°C. J'ai beau transpirer légèrement, j'hésite longuement à m'arrêter pour enlever la polaire, ce que je ne fais qu'au croisement du col de Garcinel quand je retrouve le soleil :

Dans la montée au col de Garcinel, il ne reste plus qu'une seule trace :

Arrivé au col, j'ai en ligne de mire la montagne de Céüse :

La forêt, comme c'est souvent le cas dans le Gapençais, est composée notamment de hêtres qui produisent des fruits appelés faînes (sortes de mini châtaignes) dont on voit bien ici les cupules :

Contrairement à l'année dernière, je préfère délaisser la crête au profit d'une douce piste qui mène au col de Vente-Cul...

… et du col de Vente-Cul à la Tête éponyme marquée d'un grand cairn polylithique :

Les nuages commencent à se lever…

… et, au gré du vent, bouchent la vue plus…

… ou moins !

Les prévisions météo ne sont pas alarmistes, mais la fraîcheur m'incite à rebrousser chemin. La balade étant courte, et bien que je sois parti tard, je m'accorde un petite pause casse-croûte. Compte-tenu de la température ressentie, de la présence de nuages et de vent, je ne reste pas longtemps nu et renfile bien vite mes vêtements protecteurs.

Et c'est parti pour la descente !

A titre de comparaison, voici sensiblement la même vue l'année dernière où j'avais pu rester nu bien plus longtemps :

La douceur se fait maintenant mieux ressentir et l'on peut trouver ça et là ces étranges serpentins de neige, sortes de langues de belle-mère issues de tas de neige tombés des branches et ayant dévalé les pentes :

Histoire de profiter au maximum de cette sortie, je ralentis le pas pour observer ces petits riens qui font la beauté des choses.

Toute cette végétation qui doit supporter les rigueurs de l'hiver et que l'on retrouvera magnifiquement revigorée au printemps.

Après les faînes des hêtres…

… ce sont les cynorhodons des églantiers…

... et le sorbier des oiseleurs qui nous rappellent que, même pendant l'hiver, la nature ne s'arrête pas et permettra aux quelques espèces encore présentes dans ces rudes conditions de survivre jusqu'aux beaux jours.

Rattrapé par deux groupes pendant que je photographiais la végétation, j'entame la discussion pour apprendre qu'ils sont passés par le col de Conode et la Tête de la Clappe ; une idée à retenir pour une sortie un peu plus sportive. Je les laisse me devancer pour profiter de ce joli soleil rasant :

Je suis finalement de retour à la voiture après moins de 4h30 d'une balade plutôt tranquille (environ 8,5 km avec 470m de dénivelée). Le temps de nudité est plutôt anecdotique, mais je suis tellement content de retrouver la neige et les raquettes que ce n'est vraiment pas le plus important !

Depuis la piste forestière du retour, le soleil maintenant couché offre une vision quasi monochromatique du paysage sur la montagne de Céüse :