Préalpes de Digne - Montagne de Chine
- Le 25/03/2021
- Dans Séjour Auzet
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Depuis des années, j'ai un soucis avec une cheville extrêmement douloureuse à l'issue de grosses journées de marche. Alors après notre longue sortie de la veille, je craignais devoir déclarer forfait pour aujourd'hui. Mais pour une raison que je ne saurais expliquer, le problème semble avoir disparu ! Ô joie, ô bonheur infini, je peux continuer à profiter à 100 % de nos excursions en tenue de peau !
Je connais assez bien l'itinéraire du jour pour l'avoir parcouru en grande partie en 2017 et 2019. Notre point de départ est identique à celui de notre randonnue aux Cloches de Barles effectuée trois jours plus tôt.
Il fait tellement beau que nous partons presque tous nus depuis les voitures !
La route forestière s'élève tranquillement et régulièrement en grands lacets qui, petit à petit, ouvre les appétits des aficionados de la collation.
Les montagnes bougent au gré du climat et il n'est pas rare de voir de tels éboulis pendant la saison hivernale ou après de fortes précipitations :
La géologie et la végétation de ce versant Sud diffère notablement de ce que nous avons rencontré les jours précédents.
Pour construire cette route forestière, il aura fallu en casser de la pierre ! Cette brèche n'en est qu'un petit exemple :
Changement de versant, changement de décor… C'est assez radical !
Mais quel plaisir de marcher dans cette neige, nu, entre fraîcheur et chaleur.
S'il est vrai que marcher dans la neige demande un peu plus d'efforts et d'attention, nous avons la chance qu'elle ait une assez bonne portance.
Arrivée à la bergerie de Chine avec le sommet des Monges en arrière-plan :
Le lieu semble suffisamment confortable pour que trois de nos amis estiment qu'il s'agit là d'une bonne destination.
Nous ne sommes donc plus que cinq à poursuivre en direction de Rabanu, notre destination à nous !
Après avoir dépassé la butte du Jas Vieux, plusieurs possibilités s'offrent à nous. Mais de toute évidence, pour accéder au sommet, il va falloir monter droit dans la pente. Une combe enneigée semblerait être l'itinéraire idéal, mais nous craignons que le volume de neige ne soit un obstacle. Bruno, Jacques-Marie et Pierre décident de passer à gauche de la combe. J'ai une préférence pour passer par la droite et Guillaume suis ma trace.
Ça grimpe raide, d'un côté comme de l'autre !
Mais de mon côté il y a davantage de neige et, surtout, là où l'épaisseur est la plus fine, elle s'est transformée en glace au gré des dégels et regels… Si je parviens tant bien que mal à trouver des points d'appuis suffisamment fiables, le malheureux Guillaume bloque sur cet obstacle et doit se résoudre à faire demi-tour malgré les indications que j'essaie de lui apporter. Mon manque d'expérience sur ce type de terrain a eu raison de sa volonté et j'étais moi-même à la limite de rebrousser chemin !
Pendant ce temps-là, nos compagnons mieux inspirés poursuivent vers le sommet.
Je finis par les rejoindre, emmitouflés et calés contre les rochers pour se protéger d'un vent fort et froid ! Malgré cette vue que j'aime toujours autant sur les Cloches de Barles, nous ne restons pas là bien longtemps, brrr…
Nous entendons au dessus de nos têtes un sifflement caractéristique : celui d'un planeur. Si son pilote nous a repéré, il doit être bien étonné de nous voir ici à moitié nus !
Initialement, nous avions prévu de rejoindre la bergerie de Chine par le vallon de la Grande Gorge et les Barres de Chine. Mais Guillaume semblant nous attendre au départ de notre ascension de Rabanu, nous jugeons plus prudent de l'y rejoindre.
Pour la descente, nous décidons d'emprunter les pentes enneigées. Dans ce sens, ça demande moins d'effort que sur les rochers.
En plus, je trouve ça nettement plus rigolo : de grandes enjambées en glissades, je dévale la pente comme un gosse !
Et pour couronner le tout, c'est quand même un peu beau !
Non, en vrai c'est super beau ! Gros kif visuel en bonus !
Regard dans le rétroviseur après avoir rejoint Guillaume pour admirer nos itinéraires et le sommet des Monges sur la droite :
Ici plus qu'ailleurs, les premières fleurs à faire leur apparition sitôt la neige fondue sont les colchiques de printemps (ou bulbocode printanier) que l'on croise en grand nombre :
Quel paysage !
Et quelle chance de pouvoir évoluer dans un tel décor, avec de bons camarades, en plus !
Nous retrouvons par moments de grandes plaques de neige. Si nous les évitions à la montée, c'est maintenant un plaisir à dévaler :
Ces fleurs sont pour moi fascinantes. Au-delà de leur beauté, c'est leur capacité à résister aux contraintes de l'hiver et à se développer dans de telles conditions qui m'émerveillent :
Nous rejoignons enfin nos camarades à la bergerie pour partager tous ensemble notre pause repas.
Je traine un peu plus que les autres et suis le dernier à entamer la descente. Arguant d'une pause forcée de mes activités de running (ce qui n'est pas faux), je me lance dans un petit footing dans la neige qui me permet de rattraper et doubler tout le monde ! Je passe un peu pour un zinzin, mais ça me va bien…
Arrivé à l'épingle du Rocher Bouirand, retour à la partie sèche, les guêtres retrouvent leur place dans le sac à dos. J'en profite pour immortaliser cette vue magistrale sur le Blayeul, les clues de Barles et la Grande Cloche :
La fraîcheur rencontrée sur les pentes exposée au Nord a ici disparu et nous profitons en plein de la douceur des rayons du soleil sur notre peau nue.
La route est loonnngueee… Mais par chance, la vue sur les paysages nous met du baume au cœur.
Pour réduire un peu la distance, nous coupons un lacet le long d'un champ et retrouvons la route forestière en contrebas pour les dernières de centaines de mètres qui nous séparent du parking.
Connaissant déjà le secteur et contrarié d'avoir dû laisser Guillaume au pied du sommet, cette sortie n'a pas ma préférence. Néanmoins, entre les paysages, la flore renaissante et les gambadages dans la neige, cela reste une très belle sortie ! Sans compter que nous avons pu nous dénuder dès le départ et jusqu'au retour aux voitures. Nous aurons ainsi parcouru 14,5 km avec 870 m de nivelée en 5h35, pauses comprises.
Si vous souhaitez profiter encore un peu de cette journée, je vous invite à lire les comptes-rendus de Jacques-Marie et de Bruno.
Randonnue Préalpes de Digne RSVNat
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