Dévoluy - Pierre Baudinard
- Le 23/03/2023
- Dans Séjour Le Dévoluy
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Après avoir joué le rôle de guide pendant mes deux premières raquettenues dans le Dévoluy avec le groupe RSVNat, c'est Bruno qui va mener la danse aujourd'hui puisqu'il nous emmène au Nord du massif, dans un secteur que je n'ai pas encore exploré. Rendez-vous est fixé au hameau du Mas, au dessus de Saint-Disdier.
Le ciel est bien voilé et il n'est pas prévu d'embellie en cours de journée. J'espère que nous pourrons tout de même évoluer confortablement en toute nudité.
Par chance, la température est assez douce pour la saison. Mais si nous quittons le hameau habillés…
… à la faveur de l'effort de la montée, les vêtements quittent rapidement les corps pour finir dans les sacs à dos.
Après avoir grimpé sur de grandes dalles de pierres, nous apprécions la douceur d'un sentier évoluant dorénavant entre sous-bois et prairies.
Car s'il ne s'agit pour moi que de la troisième sortie, mes camarades en sont déjà à leur cinquième et les corps commencent à être marqués par la fatigue. Nous faisons donc régulièrement de petites pauses pour rassembler le groupe.
C'est d'autant plus important qu'une partie de notre itinéraire en boucle sera hors sentier ; il est donc primordial de ne perdre personne !
À propos de se perdre, c'est pour l'instant quasi impossible : je n'ai jamais vu un itinéraire autant balisé ! Il y a des marques au sol, sur les rochers et les arbres tous les 20 à 30 mètres, parfois même moins… Surprenant et amusant !
Comme toujours, je me régale du paysage et notre allure douce contribue à profiter au maximum de toutes les sensations exacerbées que peut procurer la randonnée naturiste.
La cabane de la Pierre Baudinard est maintenant en vue :
Compte tenu de l'altitude et de l'exposition, nous avons fait le choix de ne pas prendre les raquettes aujourd'hui. D'un côté, c'est dommage, mais de l'autre, personne ne se plaint de ne pas avoir à les porter ! Et il faut bien reconnaître qu'en dehors de de ce court passage, il ne reste pratiquement plus de neige sur ce versant.
Le sentier, s'il contourne de gros rochers que l'on devine détachés des falaises qui nous dominent, nous fait ici passer entre deux de ces énormes blocs :
La photo ne rend pas bien hommage aux lieux, mais on se croirait franchir une faille, tant les dimensions sont impressionnantes :
La Pierre Baudinard franchie, nous nous regroupons une nouvelle fois au pied de la cabane éponyme.
Comme je l'ai indiqué au début de ce récit, c'est un secteur où je n'ai pas encore eu l'occasion de randonner. J'en profite donc pour admirer le paysage sous ce nouvel angle :
Nous ne laissons malheureusement pas beaucoup de temps à ceux qui ferment la marche de se reposer car une petite brise rafraîchi rapidement les corps au repos !
Nous repartons donc de bonne allure sur un sentier plus horizontal, mais plus accidenté, serpentant entre ces blocs de pierres.
Face à nous, en versant Nord, nous reconnaissons bien à gauche le Col de Rabou où nous étions lundi et la Montagne d'Aurouze sur la moitié droite :
Nous arrivons assez rapidement à une autre cabane à l'aplomb de la crête d'oriol, mais nous attendons assez longtemps le reste du groupe, au point que nous sommes presque tous contraints à nous rhabiller.
Bruno ayant prévu un détour pour nous faire découvrir l'une des particularité du massif, le groupe se scinde en deux ; nous retrouverons nos camarades non loin de là pour la pause déjeuner.
Nous entamons maintenant notre ascension hors sentier dans le vallon de Truchière pour aller découvrir le chourum (prononcer "chouroume") de la Parza. Une trace légèrement visible au sol nous mène sans grande difficulté à notre impressionnant but :
Les chourums (que l'on appelle avens ou tout simplement gouffres en d'autres contrées) sont des cavités naturelles creusées par l'infiltration de l'eau dans la roche calcaire. On en dénombrerait plus de 500 dans le massif du Dévoluy. Certains forment même de véritables glaciers souterrains.
Alors que la montée nous a bien réchauffé, nous ne nous attardons pas trop afin de ne pas trop nous refroidir.
Et puis il faut bien retrouver les copains et casser une petite graine, parce que toutes ces émotions, ça ouvre l'appétit !
Nous avons la chance d'être accueillis, non seulement par nos camarades, mais également par un petit rayon de soleil salutaire qui permet aux moins frileux de pouvoir rester (quasi) nus pendant la pause.
Le frugal repas avalé, nous repartons de plus belle. Toujours hors sentier, Bruno nous guide à l'estime dans ce dédale de rochers et d'arbustes. La progression est lente du fait de la nature accidentée du terrain.
Nous parvenons tout de même à rallier le chourum Martin que visait Bruno. Bien moins impressionnant que celui de la Parza, il permet néanmoins de découvrir une toute autre topologie.
Nous rejoignons maintenant la troisième cabane de notre périple, celle du Camarguier pour une nouvelle pause collation.
Nous retrouvons maintenant de très sympathiques sentiers qui, de prairies en forêts, nous ramènent petit à petit à notre point de départ.
Comme sur la première partie de notre parcours, nous retrouvons ici un balisage que l'on pourrait qualifier d'excessif ! Au moins est-on sûr de ne pas nous égarer…
Nous prenons soin de nous recouvrir lors de la traversée du Villard Joli pour, finalement, nous rhabiller complètement à quelques mètres seulement de notre parking.
Après nos sorties raquettenues, cette randonnue nous a offert un aperçu des sorties à venir à la "belle saison". J'ai beaucoup apprécié les points de vue qu'offre cet itinéraire et j'imagine déjà comment le printemps saura les magnifier. Ce pourrait être, tout comme à l'automne, l'occasion de redécouvrir ces paysages. Mais pour en revenir à aujourd'hui, nous avons parcouru 11,4 km avec 720 m de dénivelée en 6h50.
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