Dévoluy - Col de Rabou

Depuis quelques années, fin mars est devenu synonyme de semaine "raquettenue". Par chance, le séjour organisé par l'association RSVNat se déroule non loin de chez moi dans le Dévoluy, ce qui me permet de pouvoir participer à quelques sorties malgré mes contraintes professionnelles.

Ma première virée avec le groupe ne m'est pas inconnue puisque je l'ai effectuée quasi à l'identique mi-décembre. Rendez-vous est fixé à proximité de la via ferrata des Étroits où je retrouve des têtes bien connues et fais la connaissance de participants que je n'ai pas encore eu le plaisir de rencontrer.

Après avoir garé les voitures au Pont du Villard, nous progressons sur la route forestière du Bois Rond jusqu'à la fontaine d'Hurtillier après laquelle nous bifurquons sur une sentier plus intimiste. Entre la température bien fraîche et la canopée qui masque le soleil, seuls les plus aguerris ont osé enfiler leur tenue de peau :

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La traversée de grandes plaques de neige demande un minimum d'attention, mais ce n'est qu'après avoir atteint la route forestière de la Cabane de l'Avalanche que nous décidons, tout à la fois, de nous dénuder à la faveur d'un soleil généreux, et d'enfiler les raquettes à neige pour ceux qui préfèrent les avoir aux pieds plutôt que sur le dos :

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Bien qu'il reste une couche nuageuse éparse, nous sommes bien favorisés dans notre écrin illuminé.

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Compte-tenu du faible enneigement durant l'hiver, nous naviguons dans certaines zones entre neige et terre :

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Par chance, nous évoluons sur un versant Nord qui a pu conserver une couche de neige suffisante pour que la progression en raquettes ne soit pas trop désagréable.

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Nous nous accordons régulièrement de petites pauses pour permettre à ceux qui privilégient un rythme tranquille de rattraper les plus pressés !

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C'est aussi l'occasion de prendre un petit encas ou d'ajuster sa tenue en fonction de son ressenti, entre l'effort et la température ambiante.

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Après avoir dépassé la bergerie des Bruyères, nous n'avons plus qu'un immense champs de neige devant nous à franchir pour atteindre le col de Rabou.

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Assez loin derrière nous, Yannick suit nos traces à son rythme, comme lors de notre séjour dans le Queyras en septembre dernier :

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Compte-tenu de la couche de neige et du relief, nous ne suivons pas exactement la trace du sentier estival, ce qui nous oblige à franchir quelques lapiaz en faisant attention à bien placer nos pas.

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Malgré tout, Jean-Paul chute dans un trou de neige, par chance sans gravité, mais il est quand même bien éraflé !

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Nous rejoignons finalement le tracé qui longe la ligne électrique.

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À mon tour, j'ai aussi une jambe qui traverse totalement un pont de neige ! Par chance, je n'ai aucun bobo et Jacques-Marie m'aide à sortir de ce mauvais pas !

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Nous nous écartons alors légèrement du lit du torrent de la Souloise et poursuivons notre montée jusqu'au col maintenant tout proche.

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Notre but atteint, je m'empresse de photographier le vallon du Petit Buëch avant que les nuages ne nous absorbent...

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Derrière nous, ils ont eu raison de notre astre et de la vue, d'une manière générale !

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En décembre, bien que n'ayant pu me déshabiller pour cause de froid intense, j'avais pu profiter d'un ciel extrêmement clément pour pousser la balade jusqu'à l'éperon situé au-delà des antennes qui surplombent le col. Dans un premier temps, j'ai pu profiter d'un point de vue exceptionnel : 

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Mais bien mieux encore, j'ai eu le privilège d'être observé de très près par un rapace que je n'ai su reconnaître dans un premier temps :

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Ce n'est qu'en observant mes photos sur ordinateur que l'identification est devenue évidente, il s'agissait d'un gypaète barbu juvénile reconnaissable à ses "moustaches" et à la coloration de son plumage.

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Mais pour l'heure (celle de déjeuner, qui plus est), il nous faut tout à la fois nous recouvrir pour nous protéger du vent qui souffle fort dans le couloir du col et trouver un endroit abrité pour nous restaurer. Nous finissons par nous poser dans un creux vaguement protégé, le temps d'avaler un frugal repas. Ça laisse toutefois le temps à Yannick de nous rattraper en coupant court et raide avant le col.

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Le pauvre a à peine le temps d'avaler une bricole que nous repartons avec entrain sur le chemin du retour. Exposé Ouest, il ne reste plus beaucoup de neige alors les raquettes finiront le trajet sur les sacs à dos.

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Par chance, le vent faiblit au fur et à mesure que nous nous éloignons du col et nous retrouvons assez rapidement le soleil qui nous permet de nous réchauffer et nous gratifie d'un point de vue magnifique sur le paysage :

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Au centre de la Montagne d'Aurouze, nous pouvons apercevoir la gare de téléphérique et l'extrémité des antennes de l'observatoire NOEMA :

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La vue est vraiment magnifique et nous permet de nous remémorer, avec Jacques-Marie et Patricia, notre randonnue sur la Crête de la Plane, peu de temps après avoir mon emménagement à Gap avec ma petite famille.

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Chemin faisant, j'aperçois une petite bestiole blanche traverser la route forestière et se faufiler dans les rochers en contrebas. De toute évidence, il s'agit d'une hermine dans son manteau d'hiver que, bien difficilement, j'arrive à immortaliser dans un unique cliché :

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Quelques frileux conservent leurs vêtements, mais pour une fois, je n'en fais pas partie et profite pleinement des rayons du soleil, au point de commencer à rougir !

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Lorsque l'on me demande pourquoi j'aime la randonnée, j'explique qu'en tant que contemplatif je me régale du renouvellement continuel des points de vue tout au long du trajet. Cette photo en est un bon exemple en comparaison de l'autre cliché plus haut : on peut maintenant observer la montée le long de Corne, avant d'atteindre Denflairar puis la Combe Ratin qui débouche sur le Plateau de Bure. En regardant attentivement, on voit même les traces des skieurs de randonnée qui ont dû se régaler dans cette magistrale descente !

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Bien plus près de nous, à nos pieds, commencent à apparaître les premières fleurs à l'image de ces tussilages :

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Encore une vue en direction du plateau de Bure afin de tenter d'évaluer la complexité que représenterait le tour de Corne. En été, la montée par la gauche étant plutôt raide, je crains que cela soit risqué pour le groupe. Il resterait bien la montée par la droite sous le téléphérique, mais en aller-retour uniquement. Finalement, nous ne retiendrons pas ce point de chute.

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En décembre, j'avais trouvé très long le retour jusqu'à la voiture. Mais aujourd'hui, sans doute du fait d'être accompagné et de jacasser continuellement avec les uns et les autres, j'ai trouvé cette dernière partie particulièrement agréable. À moins que ce ne soit le fait d'être nu et de profiter davantage des bienfaits de notre Nature…

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Hormis la période passée à proximité du Col de Rabou, nous avons eu la chance d'avoir des conditions quasi idéales pour pratiquer la raquettenue. Nous aurons ainsi parcouru environ 12km avec 580m de dénivelée en 6h30 (compter un surplus de 2 km et 80m D+ pour l'aller-retour à l'éperon au-delà des antennes). Comme toujours, ce fut un superbe moment d'échange et de partage avec tous les membres du groupe qu'il me tarde de retrouver après-demain !

Dans l'espoir de réaliser de plus belle photos, j'ai emprunté l'appareil de mon épouse. Ce fut aussi l'occasion de m'essayer à la vidéo. Le résultat n'est pas à la hauteur de mes attentes, mais ça m'a permis de confirmer les difficultés techniques auxquelles je m'attendais et de mesurer la difficulté de composer avec un groupe en mouvement, surtout lorsque ses propres mouvements sont limités par les contraintes du terrain. Bref, je ne suis pas vraiment mécontent du résultat, compte-tenu de mon inexpérience, mais je crains qu'il ne soit difficile d'obtenir un résultat satisfaisant dans ce telles conditions. Quoi qu'il en soit, voici ce que ça donne :


Raquettenue Dévoluy RSVNat

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