Dévoluy - Charajaille & Goueyran
- Le 22/04/2017
- Dans 2017
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Lors de ma dernière randonnue autour de Glaise, je me disais que ça pourrait être sympa de décourvrir la vue du sommet de Charajaille. Vous vous doutez de la suite...
La semaine fut fraîche, aussi décidé-je de partir relativement tard. Mais même en quittant la voiture vers onze heures, la température n'est que de 12°C. Je conserve le short et le T-shirt quelques minutes, le temps de me réchauffer à la faveur de la montée et des doux rayons du soleil. Je profite d'emprunter une partie de mon dernier itinéraire pour constater l'évolution de la végétation en seulement deux semaines (passer la souris sur la photo pour comparer) :
Cette partie étant en pente modérée, il me faut moins de quarante minutes pour atteindre la partie de l'itinéraire que je n'ai encore jamais foulé, toujours en sous-bois au pied de la falaise.
Encore un peu de sous-bois à plat avant d'entamer la montée plus raide, tout d'abord en zigzag dans un pierrier, puis tout droit sur un bon sentier au milieu d'une forêt d'apparence sauvage.
J'arrive alors sur la crête qui mène au sommet par un beau sentier original qui offre bien des surprises dont ces gentianes printanières, mes premières de la saison :
Par endroits, des arbres morts donnent au sentier un aspect quasi surréaliste, me faisant même penser aux Ents de la Terre du Milieu...
Et dès que la vue s'ouvre au regard...
... il ne faut vraiment pas bouder son plaisir !
Encore quelques squelettes étranges, limite inquiétants...
Lorsque j'atteint le sommet de Charajaille, je suis accueilli par deux planeurs qui tournent en rond, profitant des ascendances thermiques pour s'élever plus haut encore. A un moment, le pilote de l'un des planeurs, m'ayant aperçu, passe à proximité et me salue en s'inclinant d'un bord à l'autre.
Bon, là, y a plus grand chose à dire, juste apprécier humblement le spectacle.
Ce panorama à 360° est vraiment extraordinaire et me permet de retrouver un grand nombre de pistes, sentiers, cols, sommets, etc. parcourus tout autour ces dernières années. Je ne vous cache pas une certaine émotion...
Je pourrais rester là des heures à observer tous les détails du paysage mais je me suis prévu un petit détour sur cet itinéraire normalement classique et il me faut entamer la descente sans trop tarder si je ne veux pas déjeuner à l'heure du goûter... La descente est bien raide mais encore une fois mon regard est attiré par une touche de couleur vive, ces superbes anémones que je suis incapable d'identifier précisément (pulsatille des montagnes, de Haller ou commune) car elles ne remplissent pas tous les critères de sélection (couleur, altitude, période de floraison).
Un peu plus bas, à la faveur de l'inclinaison à l'ubac, je retrouve encore ça et là quelques tas de neige.
Arrivé à une clairière, le sentier "normal" poursuit sa descente mais j'ai prévu de poursuivre, comme l'indique le panneau ci-dessous, sur la crête pour atteindre le deuxième sommet de cette montagne. Alors que le balisage était jusqu'ici particulièrement remarquable (un grand merci aux baliseurs pour leur superbe travail), il me faut maintenant avancer à l'estime, d'autant que même les cartes n'indiquent aucune piste. Globalement, la trace est lisible presqu'en continu et, à deux exceptions évidentes près, il faut toujours marcher sur la crête ou légèrement sur son versant Est.
A l'approche de la Tête de Jarret, j'aperçois à une petite cinquantaine de mètres de moi un loup (mon premier loup sauvage !!!) avec une robe relativement sombre tirant vers le brun et le gris. Il s'en va nonchalamment, sans bruit et disparaît en deux secondes derrière le relief. Encore une sacré émotion ! Mais je ne fais quand même pas trop le fier, craignant que ce ne soit une femelle qui aurait laissé sa portée à mon approche. Je surveille donc mes arrières, au cas où...
A la Tête du Jarret, je peine à trouver un point de vue intéressant.
Je tourne un peu en rond jusqu'à trouver ce fameux Rocher de Goueyran, magnifique éperon qui me servira de table de pic-nique :
Ici aussi, la vue vaut son pesant de cacahuètes !
Il faut avouer que le panorama, en plus d'être superbe, me permet encore une fois de retrouver tout un tas d'endroits que j'ai eu la chance de parcourir seul ou avec de bons amis, comme le Col de Recours il y a quelques semaines, la Tête des Ormans ou encore la grande boucle de La Cluse.
Un dernier regard sur le Mont-Aiguille au loin, la Tête et le Roc de Garnesier, le Grand Ferrand et le Rocher Rond avant d'entamer, à regret, le chemin du retour.
C'est parti pour les presque deux kilomètres de crête qui me séparent de mon point de bifurcation d'où je reprend mon itinéraire de descente, sympa dans un premier temps mais qui devient vite raide et monotone dans la forêt. Chevilles et genoux apprécient peu, mais je retrouve finalement assez vite la piste "horizontale" empruntée l'année dernière pour faire le tour de Charajaille :
A partir de là, la piste est plus large, la pente plus douce et c'est paisiblement, l'esprit léger, que je retrouve le semblant de civilisation du hameau de Glaise où il me faut renfiler le short juste avant d'arriver à la voiture.
Au risque de me répéter, ce fut encore une fois une superbe sortie, certes un peu soutenue malgré le peu de distance (11 km) car l'essentiel de la dénivelée (600m sur les 770m au total) était répartie sur une boucle de 7,5km. Et encore une fois, je n'aurais vu personne pendant les 6h15 (dont 6h00 nu) de cette randonnue.
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