Dévoluy - Chazal

La température étant relativement douce, nous partons pour la plupart nus ou avec le minimum supportable...

Sur la partie basse du parcours, alternant entre ombre et soleil, je constate que la quasi totalité de la neige présente quatre semaines plus tôt a disparu et je crains finalement que les raquettes ne nous soient d'aucune utilité.

Chemin faisant, nous longeons de petites mares où se trouvent plusieurs grappes de frai que je supposais être de crapauds, mais qui proviennent plus vraisemblablement de grenouilles, le frai de crapaud se présentant plutôt en longues guirlandes.

Arrivés au chalet pastoral de Chazal, la neige fait toujours défaut mais les pentes maintenant dégagées offrent de belles ressources à une impressionnante harde de chamois. Quel plaisir de les voir déambuler aussi nombreux et apparemment bien portants au sortir de l'hiver.

Parmi mes camarades, les comptages au pifomètre vont bon train ! Cinquante d'après les syndicats, quarante d'après les forces de l'ordre... Bon, l'analyse des photos permet de constater que c'est en fait plus d'une cinquantaine d'individus que l'on a sous les yeux.

L'accès à l'alpage est barré par la neige, mais elle ne semble pas bien profonde. Nous sommes un petit groupe à chausser malgré tout les raquettes, les autres évoluant en chaussures et guêtres. Mais très honnêtement, on aurait pu s'en passer en prenant garde aux zones les plus enneigées.

Nous nous installons légèrement en contrebas pour pic-niquer à l’abri de la bise. Philippe et Pierre, bien décidés à ne pas avoir trimbalé leurs raquettes pour rien, entament une longue montée sur le versant à l'ubac nous faisant face. Nous les observons presque avec envie pendant le repas où, au fur et à mesure que les nuages s'épaississent, nous enfilons quelques couches de vêtements.

Nous finissons de manger habillés quand nos deux valeureux sportifs nous rejoignent. Ils ont à peine le temps de grignoter un morceau que nous levons le camps, le ciel se faisant de plus en plus menaçant.

De retour à Chazal, les raquettes sur le sac à dos, certains tombent tous les vêtements, d'autres les gardent ou font un subtil mix...

A peine au premier tiers de la descente, quelques gouttes se font déjà sentir.

Sur la dernière partie, en arrivant aux voitures, la pluie commence à être soutenue mais nous avançons à bon rythme et, même avec une protection légère, la fraîcheur est largement supportable.

Une fois de plus, l'encombrante combinaison de ski est restée au fond du sac à dos, mais c'est tant mieux. Seuls le T-shirt technique à manches longues et le surpantalon léger m'auront été utiles et c'est ainsi habillé que je laisse partir, à regret, le groupe.

La météo en ayant décidé ainsi, ce fut une randonnue assez courte : 4h15 pour parcourir les 9km et 470m de dénivelée. Mais quel plaisir de les avoir passé nu en si bonne compagnie. A très bientôt les amis !