Diois - Source de la Drôme

15h10, c'est l'heure à laquelle nous nous garons à quelques encablures du village de Valdrôme. Je crois n'être jamais parti randonner aussi tardivement, mais Bernard avait anticipé le coup et nous propose donc une sortie très facile et relativement courte. Nous traversons un pont qui enjambe un petit torrent, la Drôme elle-même, que nous allons remonter tout du long jusqu'à sa source :

Le vent est assez fort aujourd'hui et la température un peu fraîche. Par chance, nous sommes bien épargnés dans ce vallon et nous profitons du soleil assez généreux pour que la balade soit extrêmement agréable.

L'essentiel du sentier serpente dans un sous-bois qui, s'il n'offre pas vraiment de vue sur le paysage, nous propose quelques originalités à l'image de ce tronc "éventré" :

Bernard, qui a su garder son âme d'enfant, ne résiste pas à y grimper ! 

Bien qu'il en soit clairement isolé, le sentier longe en grande partie la route qui mène au col de Carabès et nous devons même l’emprunter sur une vingtaine de mètres. Par chance, la circulation y est quasi inexistante et les véhicules s'entendent d'assez loin pour nous permettre cette rapide incursion :

Deuxième bizarrerie naturelle, ce vieux tronc en état de décomposition avancée sur lequel j'aime à deviner, à l'instar des personnages que l'on imagine dans les nuages, deux ents (arbres vivants imaginaires des romans de J.R.R Tolkien), celui du haut écrasé (bouche grande ouverte) par celui du bas qui me rappelle certaines représentations de Sylvebarbe.

Bon, trêve d'imaginaire, il nous reste encore un peu de chemin.

Depuis le départ, nous avons traversé à plusieurs reprises la Drôme sur différentes passerelles, mais celle-ci est de loin la plus belle. Peut-être même l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de traverser : un simple tronc couché dont les branches verticales nous permettent d'assurer notre équilibre. Encore un petit bonheur offert par la Nature !

Le torrent n'est maintenant plus qu'un petit ruisseau qu'il nous est possible d'enjamber !

Et nous approchons bien rapidement à la Bâtie-des-Fonds où nous allons renfiler nos shorts et jupettes.

Bernard nous conte l'histoire de ce village pour moitié emporté par un glissement de terrain en 1936. Initialement prévu d'être reconstruit, le projet n'aboutit jamais, faute à la seconde Guerre Mondiale et à l'exode qui s'ensuivit.

Néanmoins, pour conserver la mémoire de ce lieu, un parcours "initiatique" a été créé pour comprendre ce que fut le village :

En plus de panneaux explicatifs, de petites boites métalliques binoculaires qui accusent leur âge avec une vitre imprimée nous permettent de nous projeter dans le temps et l'espace. Des lunettes de réalité virtuelle avant l'heure, en quelque sorte...

J'aime beaucoup cet aménagement tout en courbes qui respecte et s'intègre intelligemment à la nature du terrain :

Nous touchons à notre but, la Drôme ne tient plus que dans un caniveau !

Et de l'autre côté de la route, sur le secteur épargné par le glissement de terrain, voici la source officielle :

Bernard, ce sacré bavard, engage la discussion avec l'un des derniers habitants du hameau, lui expliquant la raison de nos étranges tenues, l'association, toussa... L'occasion pour le reste de l'équipe de s'imprégner de l'histoire des lieux ou de chercher une géocache. Et puis vient le temps du retour où nous pouvons retrouver notre liberté vestimentaire.

Nous retrouvons nos passerelles, dont la longueur croît proportionnellement à la largeur du lit de notre compagnon du jour.

Et puis notre fameux tronc, que les plus sages esquivent par en-dessous...

... quand les plus aventureux n'hésitent pas à y jouer les acrobates !

Quand on connait leur âge cumulé, on se demande s'il n'y a pas un chiffre en trop ... Vous m'éclatez les gars !

Nous approchons maintenant de notre point de départ.

Comme toujours, c'est avec regret que je retrouve la voiture. Double regret de quitter à la fois cet environnement et mes compagnons du jour. Mais ce n'est que partie remise, les occasions seront maintenant plus nombreuses grâce à l'association.

Côté chiffres, comme évoqué dès le début, ce fut une petite randonnée accessible à tout le monde avec seulement 10km et 230m de dénivelée parcourus en 2h45, nus sur la quasi totalité du parcours en dehors du hameau de la Bâtie-des-Fonds.

Alors que nos chemins viennent de se séparer, je fais une rapide halte sur le bord de la route pour immortaliser ce coucher de soleil sur un paysage qui ne m'est pas inconnu puisque j'en ai parcouru les crêtes il y a seulement quelques semaines, de l'Aup Froid (à gauche) au Duffre (à droite) et au delà :

Cette petite virée m'a donné bien envie de poursuivre, à la belle saison, ma découverte de ce territoire autour du col de Carabès, que ce soit en direction de Banne ou de l'Aup Froid.

Si la visite vous a plu, je vous invite à profiter également des comptes-rendus et des photos de Jacques-Marie et de Bernard.