Dévoluy - Lac du Lauzon

Nous avions envisagé trois itinéraires différents dans le secteur et, compte-tenu de la météo troublée, c'est celui du lac du Lauzon qui l'emporte. Le col des Aiguilles, ci-dessous à gauche, ce sera pour un autre jour :

Nous rejoignons en voiture le parking des Granges des Forêts où, malgré l'heure, la température est encore basse. Jacques-Marie peu sensible au froid est déjà nu, Bernard entièrement habillé et moi, entre eux deux, je ne conserve que le T-shirt.

Mais il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que l'effort ne nous pousse à ranger nos derniers effets dans les sacs à dos :

Ayant bien étudié la carte avant de partir, je contrôle l'itinéraire... Enfin, c'est ce que je crois parce que ça ne m’empêche pas de louper une bifurcation ! Heureusement, Jacques-Marie qui est déjà venu par ici, s'en rend rapidement compte.

Toujours aux aguets, il remarque également cette adorable petite salamandre tachetée :

A l'approche de la cabane du Fleyrard, nous quittons la piste forestière pour un petit sentier qui monte quasi directement vers le lac. Derrière nous, au Sud, s'étend la longue Crête des Aiguilles dominée par la Tête des Vachères, dans les nuages, à droite :

Et quand je dis qu'il monte, le sentier, il est même assez raide...

A tel point qu'entre les passages dans une terre bien grasse qui colle aux chaussures et les dalles calcaires bien lisses, la prudence est de rigueur sur les grandes enjambées...

Décidément, c'est notre jour de chance côté bestioles ! Nous sommes encore à quelques dizaines de mètres sous le lac lorsque apparaît mon batracien préféré, un triton alpestre. Facilement reconnaissable à son ventre d'un orange vif, le pauvre a malheureusement perdu une patte mais il semble s'en être accommodé puisqu'il se déplace sans difficulté apparente dans la végétation.

Le plafond descend petit à petit et nous sommes à la limite des nuages lorsque nous atteignons le lac du Lauzon :

Lac qui, à cette période de l'année, se résume à une petite mare...

Jacques-Marie et moi profitons de ces conditions météo pour mitrailler à tout-va pendant que Bernard renfile une chemise et se désaltère. Un parfait modèle, digne d'une publicité pour une eau minérale !

Je suis aux anges ! Moi qui m'interdit habituellement de randonner lorsque les conditions climatiques ne sont pas idéales, j'ai aujourd'hui l'opportunité de faire les photos que je rêve de faire depuis des années, avec des nuages d'apparence menaçants (bien qu'ils ne le soient pas). Seul bémol, purement technique, les contrastes sont tellement importants que nos capteurs sont incapables de saisir l'étendue de la luminosité. Les réglages sont délicats et il faut faire des compromis, mais c'est pas grave, je me régale !

Sans parler de cette vue grandiose vers le Col de Charnier avec la Tête des Vautes à droite et l'impressionnante Tête de Lauzon à gauche dans les nuages :

Fouyouyou, quelle ambiance, j'en prend plein les mirettes !

Nous accédons à un petit promontoire idéalement placé pour un de mes panoramiques préférés (même s'il est partiellement cramé) :

Au départ, nous avions envisagé de monter au Col de Charnier, voire à la Tête des Vautes, mais la fraîcheur nous y fait renoncer. Et dans un sens, ça m'arrange presque car ce sera l'occasion de revenir dans cet endroit magique !

Pendant que mes compagnons cherchent un lieu abrité du vent et propice au pic-nique, je descends à la mare pour observer les tritons. A mon approche, plusieurs partent se cacher dans la vase mais j'arrive malgré tout à vaguement en photographier un :

Dès que je relève la tête, c'est dans le ciel que ça s'active avec le vol majestueux d'une demi-douzaine de vautours fauves :

Je rejoins mes amis autour d'une belle dale calcaire posée dans un creux qui convient parfaitement pour nous restaurer. Nous devons tout de même nous résoudre à enfiler des vêtements chauds pour résister au froid.

Alors que nous nous extasions du spectacle des effets d'ombre et de lumière provoqués par les nuages qui filent à toute allure au dessus des falaises, Bernard évoque la possibilité de les photographier en mouvement. Ni une, ni deux, je pose l'appareil photo sur le trépied et lance l'intervallomètre (environ 600 photos à 2 secondes d'interval) qui me permettra, au retour, de faire cette animation (timelapse) :

Nous prenons le temps de bien manger mais ne nous attardons pas pour repartir. Une nouvelle montée et quelques rayons chauds du soleil nous permettent de retrouver notre liberté vestimentaire dans ce décor sauvage.

Sauf pour Bernard qui préfère redescendre un peu avant de tomber la veste :

Non, non, malgré ce panneau, et bien que ce soit tentant, nous ne nous sommes pas encore lancé dans un trail, hihi !

Changement de versant au passage d'un col étonnamment sans nom où nous retrouvons la haute vallée du Büech qui prend sa source ici-même :

Face à nous, la Montagne de Paille s'offre à notre regard et me permet d'imaginer quelques sorties que j'imagine faciles. Tout au fond, nous retrouvons les emblématiques Trois Becs que j'ai découvert en début d'été avec, déjà, les MNVR :

Derrière la montagne de Paille, un peu plus sur le droite, c'est le Jocou qui nous fait... coucou (même pas honte, hihi)... 

Encore plus loin et plus au Nord apparaît la barrière Est du Vercors, Grand Veymont en tête, précédé du Mont-Aiguille dans la lumière :

Au Sud, derrière la Tête de Vachères, c'est au Roc de Garnesier et à Chamousset de nous saluer :

Le regard en arrière au Col des Aurias offre une perspective impressionnante :

Vers le Nord, la vue porte sur tout le Trièves, où je reconnais notamment le Sénépi et, tout au fond, vaguement visible avec ces nuages, la Chartreuse :

En contrebas, deux bergers aidés de leurs chiens font sortir leur troupeau de moutons de leur enclos :

Au Col de la Croix, ce sont les vaches qui sont rassemblées par leurs gardiens :

Au fur et à mesure de la descente, la température a bien grimpé et nous sommes vraiment bien, nus !

Rha là là... Je me répète, mais quel bonheur cette vue ! De gauche à droite, le Grand Ferrand, la Tête de Lauzon et le Rocher Rond :

Après cette courte pause extatique, nous reprenons la descente. C'est bon pour les cuisseaux, ça !

Petit à petit, nous nous enfonçons dans la forêt jusqu'à retrouver la voiture juste avant que ne tombe une petite averse.

Quand je pense que, la veille encore, j'hésitais à annuler la sortie à cause des prévisions météo. Quelle erreur cela aurait été ! J'ai adoré cette sortie et mis à part quelques degrés manquants, sans toutefois que ça ne soit un gros problème, tout a été parfait. Des camardes de qualité, une nature généreuse, de sympathiques bestioles, des paysages à couper le souffle, etc. Ca restera un magnifique souvenir avec une seule envie, y retourner !

Côté chiffres, nous avons parcouru environ 9 km et 830 m de dénivelée en près de 5h00. Et si ce n'est le temps du repas, nous avons pu être nu sur l'intégralité du parcours.

Je vous invite également à profiter des compte-rendus et photos de Jacques-Marie et de Bernard.