Dévoluy - Les 4 cols
- Le 31/05/2020
- Dans 2020
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Mon marathon post-déconfinement de randonnues avait fort bien commencé, mais une grosse panne sur notre deuxième voiture (20 ans, bonne pour la casse) vient de mettre un gros coup de frein à toute cette saison déjà mal engagée… Mais comme j'avais proposé aux Marcheurs Nus du Val de Roanne une belle boucle que je prévois de faire depuis plus de deux ans, je termine ce samedi ma série sur une quatrième randonnue au lieu des six ou sept prévues en deux semaines. Snirf !
C'est ainsi que je retrouve Paul, seul participant, à Lus-la-Croix-Haute. Nous finissons la route ensemble jusqu'au parking des Chabottes, au fond des gorges du Rioufroid. Et là, petite déconvenue, nous ne sommes pas seuls… Il doit bien y avoir une vingtaine de véhicules et, bien qu'il s'agisse d'un point de départ pour plusieurs itinéraires, il nous sera sûrement difficile d'être nus. Re-snirf !
Je connais le début de cette boucle pour l'avoir emprunté en raquettes un an et demi plus tôt. Nous entamons par un petit sentier un peu raide pour une entrée en matière, mais qui nous gratifie de ses bonnes odeurs de sous-bois humide. Quelques trouées dans les arbres nous permettent de contempler les sommets environnants, notamment la Tête de Garnesier qui devance le Roc éponyme :
Nous retrouvons la route forestière du Col des Tours et profitons d'une très belle vue sur l'ancienne Chartreuse de Durbon au niveau du Roc de Plate Cuche :
Au Nord, un éperon nommé la Tour Carrée marque le début d'une barre rocheuse assez impressionnante vue de l'autre côté. Derrière, on retrouve la Tête de Garnesier qui domine le Pas l'Agneau et la Tête des Ormans :
Depuis le départ, nous évoluons avec divers petits groupes, au fur et à mesure de la progression et des pauses des uns et des autres. A l'arrivée au premier des quatre cols, le Col des Tours, nous sommes même rejoints par quelques vététistes. La vue donne maintenant sur le Sud, direction les Gorges d'Agnielles dominées par le Rocher de Goueyran :
Si le contournement de la Tête de la Grangette dans un pierrier un peu instable est vaguement technique à pieds, il l'est nettement plus pour les cyclistes. Bravo à eux !
Nous retrouvons maintenant un petit sentier bucolique fort sympathique qui nous mène au deuxième col, le Col du Vallon de l'Aup, avant d'entamer une montée en zigzag. A mi-chemin de cette montée, à l'occasion d'un regard en arrière, nous avons l'infini bonheur d'apercevoir deux superbes biches ! Sans parler de cette vue magistrale…
Voici maintenant un peu plus de deux heures que nous randonnons habillés (bon, d'accord, on n'a pas lourd de vêtements, mais quand même) alors nous profitons de la pause repas pour nous écarter du sentier, tomber les shorts et T-shirts et profiter un peu plus du timide soleil.
Arrêtés juste sous le Col de Lauteret que je connais presque par-cœur, sitôt le repas fini, la vue bascule brusquement à l'Est vers la Montagne d'Aurouze.
Nous empruntons le sentier en balcon passant au pied des Archers :
Derrière nous, au delà du Col de Lauteret, je reconnais sur la gauche le sentier qui permet de se faufiler jusque à la Tête du Rif de l'Are :
Enfin, il n'y a plus personne en vue. Ni une, ni deux, plus de vêtements ! On est quand même bien mieux ainsi !
Mais pas pour très longtemps… Nous apercevons un groupe de cavaliers (probablement du centre équestre Les sabots de Vénus situé à La-Roche-des-Arnauds et déjà rencontré en 2018). Nous montons, ils descendent, nous retrouvons finalement assez rapidement notre absence de tenue naturelle.
Nous voici maintenant à notre quatrième et dernier col, le Col de Plate Contier. Encore une fois, changement de décor avec une vue à l'Ouest dominée par la pointe de Chamousset sur la droite et la Toussière au fond :
Nous longeons l'immense pierrier sous le Pas l'Agneau. On se sent bien petits…
La descente dans le Vallon de Garnesier est de toute beauté ! Je repère, juste avant la barre rocheuse, un sentier bien marqué qui doit permettre de belles variantes isolées entre les nombreux cols du secteur. A étudier devant une carte, histoire de varier les plaisirs à venir :
Avec Paul, nous essayons d'imaginer où se trouve la Tour Carrée derrière cette barre. Pas évident…
Bien que le flore soit particulièrement généreuse en cette saison, je ne m'y suis pas trop attardé aujourd'hui. Il faut dire que je me suis bien lâché à ce sujet lors de ma dernière sortie. Mais ma première marmotte de l'année, je ne pouvais pas la laisser passer :
Petit coup d'œil en arrière vers le Col de Plate Contier et ce rocher sans nom :
Nous nous enfonçons petit à petit dans une forêt de plus en plus dense, alternant entre sentier et piste forestière. Comme au départ ce matin, la partie la plus basse encaissée et boisée n'est pas la plus intéressante. Mais ce n'est pas cher payé en comparaison de la beauté et de la diversité des paysages sur les deux-tiers du parcours.
À l'approche du parking, nous décidons de nous rhabiller, juste avant de nous faire dépasser par deux vététistes. La boucle bouclée, nous aurons parcouru un peu plus de 13 km avec 780 m de dénivelée en 6h00 dont environ 2h45 nus (pauses comprises).
Je reste un peu déçu de ne pas avoir pas pu être davantage nus sur ce si bel itinéraire, mais la sortie fut tout de même extrêmement plaisante avec un super compagnon de route en la personne de Paul que je remercie pour sa gentillesse, nos belles discussions ainsi que pour son aide photographique pour me mettre en scène.
Commentaires
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- 1. Bernard26 Le 12/10/2020
Bonjour Franck,
Encore une très belle balade et un compte-rendu digne du savoir de son auteur. Des photos à ne pas se lasser de les regarder tellement l'environnement et somptueux. Oui bien-sûr, il vaudrait mieux être au milieu de ces montagnes à participer à ces randonnées très épanouissantes. Mais chacun a ses obligations ou ses difficultés. J'espère pouvoir te rejoindre dans quelques temps, après une remise en forme qui s'impose.
Pour les rencontres avec les autres randonneurs, tous amoureux des grands espaces et de la liberté, il suffit souvent de demander si notre nudité les dérange ou non, et on se rend vite compte que l'échange de quelques paroles libère souvent l'acceptation de notre pratique. Évidemment, il est préférable d'être plus nombreux, avec femmes et enfants, ou même avec des participants textiles. Par expérience, des gens nous ont vu de loin, et lorsque nous nous couvrons à leur approche, ils nous demandent pourquoi nous cachons nous, nous faisons partie de la nature. Nous rencontrons bien plus de situations amusantes que des hostilités devenues aujourd'hui pratiquement inexistantes.
D'autre part, nos statuts et l'information de la gendarmerie lors de chacune de nos sorties nous protègent de plaintes abusives. Bien-sûr, il ne faut pas avoir d'attitude provocante et rester attentif aux réactions que pourraient avoir nos amis chaudement vêtus loin d'imaginer notre bien-être. Puis les mentalités évoluent vers moins de rejet et plus de tolérance.
Amitiés,
Bernard.
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