Dévoluy - Col de la Souchière
- Le 14/03/2018
- Dans 2018
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A l'annonce d'une météo exceptionnelle en ce mercredi, je ne résiste pas et pose une journée de RTT pour me faire une belle sortie raquettenue ! La neige étant tombée en abondance la semaine passée, les conditions nivologiques sont délicates alors je m'oriente sur un itinéraire relativement simple et, surtout, sans risque.
C'est ainsi que je me dirige une nouvelle fois vers la montagne de Charajaille. J'avais initialement prévu de me garer à la bergerie de Glaise, mais deux chiens de berger peu sympathiques m'en dissuadent bien vite. J'emprunte donc une partie de la piste forestière en voiture (merci le 4x4, la piste étant bien esquintée par le ruissellement) jusqu'à l'ancienne bergerie d'alpage. Je me prépare sous l’œil inquisiteur du Montagne des Pyrénées resté une bonne cinquantaine de mètres en arrière et démarre habillé, raquettes sur le sac à dos. A ma droite, la vue sur la Montagne d'Aurouze m'émerveille toujours autant :
Sur la piste, je progresse sans difficulté, alternant entre secteurs enneigés avec une bonne portance et piste détrempée mais sans boue. Mon itinéraire prévoit de contourner Charajaille et Goueyran par l'Est pour profiter au maximum de l'ensoleillement car il ne fait pas encore bien chaud mi-mars à cette altitude !
L'épaisseur de neige devenant rapidement plus conséquente, je m'arrête pour chausser les raquettes. Il doit faire à peine 2-3°C mais l'effort de la montée et, surtout, le soleil généreux m'invitent par la même occasion à quitter mes inutiles vêtements :
Une fois passé le Col des Flocardes, je quitte la piste et me retrouve sur un petit "sentier" totalement disparu sous la neige. Je progresse de mémoire et à l'estime, essayant de retrouver le marquage GR sur les arbres... De plus, l'épais manteau neigeux est parfois "éventré" par les eaux de ruissellement qui m'obligent à faire de grandes enjambées ou à contourner les passages délicats. J'avance bien lentement et lorsque je croise une piste parallèle à mon sentier, je n'hésite pas longtemps à l'emprunter même si ce n'est pas mon itinéraire prévu initialement :
Et je ne peux que m'en féliciter ! cette piste est très agréable et offre une meilleure visibilité sur les sommets environnants :
Être nu à ressentir la fraîcheur de l'air, contrasté par la chaleur des rayons du soleil sur la peau, avec sous les yeux un paysage d'une telle beauté, on touche à l'extase !
En bout de piste, je retrouve mon invisible sentier et ses petites galères avec, en plus, quelques dévers que mes chevilles apprécient peu. Fort heureusement, ça ne dure pas bien longtemps et j'arrive avec bonheur au Col de la Souchière :
Je me prépare à changer de versant et c'est un nouveau paysage qui s'offre à mes yeux, à commencer par la Montagne Durbonas :
Du sentier reliant le Col de la Souchière à la "route" forestière de l'Airon, c'est une succession de sommets et de cols qui me fait face. Je reconnais le Col de Recours, bien plus enneigé que l'hiver passé. Le spectacle est non seulement au loin sur cette ligne de crête mais aussi à mes pieds avec ces jeux d'ombres et de lumières sur le relief subtilement vallonné de la neige.
Ça ne se voit pas forcément, comme ça, mais c'est c'est la fête dans ma tête...
Je suis perplexe... Dans mon souvenir, il me semblait que cette piste était longue et fatigante, montant sans cesse. Or, il n'en est rien ! Enfin, pour le moment... Je finis par entamer cette montée qui s'avère finalement n'être pas si difficile que ça. Je traverse quelques grandes zones ombragées qui me rappellent que le fond de l'air est toujours bien frais !
Et bien évidemment, après la montée, voici la descente, super agréable malgré la vue quelque peu bouchée par les arbres :
Depuis un moment je suis les traces d'un gros canidé. J'imagine qu'il s'agit de celles de l'un des chiens de berger, compte-tenu de sa voie, mais je ne saurais exclure un loup. À un moment, je distingue la forme sombre d'un quadrupède à une bonne cinquantaine de mètres et je dois bien admettre que je n'en mène pas large, même si le risque est quasi nul... Par habitude, je tape mes bâtons l'un contre l'autre pour effrayer la bête et c'est alors qu'il s'enfuit que je me rend compte qu'il ne s'agit que d'un jeune chamois. Il est rapidement suivi de deux compagnons situés en surplomb dont l'un, sautant sur la piste, s'enfonce dans la neige jusqu'au poitrail avant de poursuivre sa fuite. Superbe spectacle !
A l'approche du Col de Berthaud, l'épaisseur de neige s'amenuise et le vent se fait plus fort. Je décide donc d'enlever les raquettes et de me recouvrir un peu. Mauvais calcul, quelques minutes plus tard, le vent est retombé et la neige est à nouveau plus épaisse ! Du coup, je tente un raccourcis à proximité de la source de la Doux. Résultat mitigé, je me retrouve à la source alors que je pensais arriver plus haut. Du coup, il me faut rechausser alors j'en profite pour me re-déshabiller.
Dans un premier temps, j'alterne entre neige et tapis végétal en sous-bois et je dois à nouveau estimer l'itinéraire ; par chance, même s'il est quasi méconnaissable, je le connais bien et ne perds pas de temps à m'orienter. J'arrive finalement sur une ancienne piste où la nature a, par endroits, su reprendre ses droits. C'est aussi l'occasion de changer d'orientation et donc de paysage :
Pour l'anecdote, j'ai pris la photo ci-dessous en suspendant mon appareil photo, tête en bas, trépied accroché à la branche d'un sapin ; j'avais utilisé la même technique lors de ma dernière raquettenue à Matacharre et j'avais oublié ce trépied dans l'arbre ! Et bien, croyez-le ou pas, je l'ai encore oublié sur ce coup-là ! Fort heureusement, je m'en suis rendu compte assez rapidement et je n'ai pas perdu trop de temps pour le récupérer...
Je ne résiste pas à prendre une nouvelle fois ce cliché de Charajaille, mais surtout de cet arbre, que j'ai déjà photographié au sortir de l'hiver et au printemps. Il ne me manque plus que l'été et l'automne pour boucler la boucle :
Les ombres s’allongent, la température baisse mais le soleil fait toujours son œuvre et le paysage participe, lui aussi, du réchauffement du cœur et de l'esprit :
Derniers hectomètres avant de devoir me rhabiller et de retrouver la voiture. Snirf, je suis si bien dans ma tenue de peau baignée de lumière !
Voilà une journée qu'il ne fallait vraiment pas louper ! D'un itinéraire que je voyais assez monotone (et, il faut bien le reconnaître, il l'est un peu), je me suis régalé de tous ces paysages différents, de ces montées et descentes successives et de tous ces petits bonheurs gratuits que la nature nous offre. Bref, j'ai pris un gros kiff !
Côté chiffres, j'ai parcouru un peu plus de 13km avec 600m de dénivelée en 6h15 (dont environ 5h30 nu). C'est pas bien rapide, mais j'ai fait pas mal de pauses photo et j'avais aussi envie de prendre mon temps pour en profiter un maximum...
Commentaires
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- 1. DEMOMPION Olivier Le 17/03/2018
Adiou,
Elle me parait bien sympa cette rando. C'est vrai que le mariage soleil, neige, raquette est un vrai bonheur.
J'espère que la semaine prochaine, en Espagne avec le groupe de Francis, nous aurons du beau temps sans vent pour randonner en raquettes.
Amicalement,
Olivier
Bonjour Olivier,
Je ne peux que vous le souhaiter car c'est effectivement le cocktail gagnant !
Franck
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