Bochaine - Les corniches de Céüse
- Le 23/05/2020
- Dans 2020
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Comme prévu, deux jours après ma précédente randonnue, je me dirige vers la montagne de Céüse. Pour une fois, je me gare presque de bonne heure car des orages sont annoncés pour le début d'après-midi. Je laisse la voiture à mon point de retour, comme je l'avais fait en février 2019 sur un parcours raccourci en raquettes à neige.
Aujourd'hui, l'itinéraire sera donc plus long et, pour cela, je redescends la route à pieds jusqu'à une bergerie que je contourne.
Une bonne centaine de mètres plus loin, comme il n'y a personne alentours, j'enlève bien vite mes vêtements avant de me faire déloger par les moustiques en nombre dans ce sous-bois...
Le sentier monte assez vite en pente régulière jusqu'au Haut Col. Ayant repéré une personne devant moi, j'envisage une rencontre au col en me couvrant de mon short. Et j'ai bien fait d'anticiper puisque, effectivement, je le double à ce niveau-là.
Chemin faisant, je profite de la vue et observe une partie de mon chemin de retour sur la crête en face :
Mon poursuivant me dépasse pendant que je fais mes photos. Je profite d'un joli point de vue sur le rocher de Choumon pour lui laisser de l'avance et retrouver ma tenue favorite :
Souhaitant faire un autre cliché dans le Rocher de Caillou, j'y retrouve la même personne installée dans les rochers où il restera jusqu'à ce que je le perde de vue. Je renfile une nouvelle fois le short avant de continuer mon chemin fleuri :
Au delà d'admirer leur beauté, les photographier me permet de souffler un peu dans cette pente à 20% depuis plus de deux kilomètres.
L'approche du Rocher de Choumon est synonyme de pente plus douce.
Longeant le sentier, ce parterre de trolles d'Europe fait son petit effet :
Coup d’œil en arrière sur la barrière Sud du Dévoluy :
Un peu plus loin, sur la crête à proximité de La Manche, j'aperçois un groupe de trois personnes. Rien d'étonnant, Céüse est une montagne appréciée des Gapençais et je m'attendais à y croiser du monde. Mais par chance, ils vont dans la même direction que moi. Et même si je marche plus vite, je fais plus de pauses photo, ce qui me permet de rester tranquillement nu à bonne distance.
De mi-mai à mi-juillet, c'est vraiment ma période préférée avec cette débauche de fleurs sauvages :
Après avoir été un temps sur une partie d'un itinéraire de 2018, j'en retrouve un autre de 2011 !
J'aime toujours autant ces tulipes australes :
Tout comme j'aime particulièrement cette partie du sentier en balcon dont je garde un excellent souvenir, quoiqu'un peu diffus par le temps qui passe...
Ici, c'est du pur bonheur ! Si les photos ne lui rendent pas bien hommage, j'adore vraiment ce type de sentier sur un replat au pied d'une barre rocheuse :
Et allez ! Maintenant, ce sont des narcisses jolies comme je les aime !
Et puis des orchis pourpres !
Sans parler des classiques gentianes printanières et des globulaires :
Bref, je me régale tout autant de cette foultitude de fleurs que du paysage, tant proche que lointain.
A gauche, la Petite Céüse (ou Céüsette) et sur la droite la montagne d'Aujour :
Pour le fun, comme je suis ici sur le même itinéraire que lors de ma sortie raquette, il est intéressant de comparer le paysage :
Tient, des fleurs (des véroniques, mais difficile de dire lesquelles)...
Au pied de la falaise, un groupe qui n'a pas dû écouter les actualités depuis longtemps s’entraîne à l'escalade...
Petit à petit, le ciel se couvre et on commence à sentir la tendance orageuse au dessus du Plateau de Bure :
Comme je n'ai ni le temps ni le courage, je n'essaie même pas de poursuivre sur la crête. Et puis ce petit vallon est vraiment trop tentant :
Je me recouvre encore une fois quelques minutes, le temps de croiser un groupe de jeunes.
Alors que je suis sensé ne pas trop perdre de temps pour ne pas être pris par l'orage, je ne peux résister à l'envie de photographier encore et encore cette flore si généreuse. Ici, des pensées des Alpes :
Changement de vallon, direction la corniche
Fleur relativement rare et compliquée à photographier, la fritillaire du Dauphiné :
Au bout du sentier se trouve la via ferrata de Céüse. Bien équipée, elle est malheureusement sous exploitée à cause de sa difficulté d'accès (les marches d'approche et de retour sont pour le moins rebutantes).
Petit coup d’œil en arrière :
Le sentier jusqu'ici bien tracé laisse sa place à une traversée un peu plus physique dans les rochers. Avec une pente à plus de 30%, j'avais préféré évité ce passage en raquettes et j'ai maintenant la confirmation d'avoir fait le bon choix à l'époque.
Mais quel bonheur, une fois arrivé en haut, d'admirer la vue sur le chemin parcouru :
D'ici, j'arrive presque à deviner mon itinéraire complet depuis la voiture :
Depuis la corniche, à l'Est, le bassin Gapençais. A fond de zoom, j'arrive même à voir ma résidence !
A quelques centaines de mètres du Pic de Céüse, la présence de plusieurs groupes m'oblige à renfiler le short. Ce n'est pas un soucis, je m'y attendais. Mais dès le Pic passé, le risque de croiser du monde étant quasi nul, je retrouve ma tenue de Nature.
Çà et là, de petits parterres de fleurs, telles ces narcisses, égaient le cheminement :
Je suis maintenant dans le complément de la montée de ce matin : une longue descente de plus de 600m en pente assez régulière parfois encombrée de blocs de calcaire à franchir :
Compte-tenu de sa fréquentation, le synclinal de Céüse est assez pauvre en faune, mais il y a quand même quelques papillons sympas :
Le "sentier" est sauvage par ici. Pourtant, le coin ne manque pas de charme !
Il y a, ici aussi, de belles tulipes australes :
Comme l'orage semble vouloir prendre son temps, j'en fais autant en tentant une photo en "longue" focale (160mm) pour donner une impression de proximité avec le Pic de Bure. Le cadrage et le positionnement ne sont pas évidents et je dois m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir le résultat escompté. Encore une chance que mon appareil photo dispose d'un intervallomètre, sans quoi j'en serais encore essoufflé !
Et comme on peut le voir ci-dessous, il n'est pas tout proche... On peut également apprécier l'aspect tortueux de la route d'accès à la station de Céüse :
Un cairn marque le changement de direction. Je quitte la corniche pour descendre à travers les pâturages, plus ou moins à l'estime, vers le torrent de Manteyer. Pendant ma descente, bien qu'assez éloigné, un groupe de chocards à bec jaune semble dérangé ou intrigué par ma présence et se met à me survoler. Ambiance Les oiseaux d'Hitchcock... Mais en bien plus sympa, quand même !
A proximité du torrent, je retrouve le sentier bien marqué et, surtout, plus facile à suivre sans son manteau neigeux...
Au point le plus bas, je traverse deux gués avant de terminer par une courte remontée vers la route.
Je ne renfile le short qu'à quelques mètres de la route et arrive bien fatigué à la voiture. Je pose les bâtons sur la carrosserie, le sac dans le coffre et me remet en tenue "civile" avant que ne tombent les premières gouttes et que je m'en retourne dans mes pénates ...
La reprise se déroule toujours aussi bien avec ce magnifique itinéraire varié de 14km et 830m de dénivelée parcouru en 6h00 dont près de 5h00 en étant nu.
Pour la petite histoire, deux jours plus tard (à l'issue de ma prochaine randonnue) je me rendrai compte que je suis parti sans mes bâtons Guidetti chéris. J'y suis retourné sans tarder mais, entre temps, quelqu'un se les est approprié ! Je suis trop triste, d'autant que si j'avais fait une très bonne affaire en les achetant, ils sont aujourd'hui bien trop chers pour m'en offrir une nouvelle paire. Je n'ai plus qu'à ressortir mes vieux bâtons Décathlon. Snirf !!!
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