Bochaine - Céüse (Pas du Loup)

  • Le 06/02/2019
  • Dans 2019
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Contrairement à l'hiver dernier, l'enneigement est extrêmement faible cette année alors il me faut profiter de la moindre opportunité pour sortir les raquettes. Avec les précipitations de ce week-end et un mercredi qui s'annonce exceptionnel, c'est une journée à ne pas manquer pour attaquer ma première raquettenue de l'année ! L'itinéraire du jour consiste en une grande boucle en partie sur les crêtes de notre belle montagne de Céüse.

Pas un nuage, soleil de plomb, il n’empêche qu'en ce début février la température est bien basse et je préfère partir tard pour profiter au mieux du peu de chaleur offerte en cette saison. Je gare la voiture au point le plus bas et entame la montée à pied par l'ancienne route jusqu'au départ du téléski de la Sapie où je dois chausser les raquettes. La trace est déjà bien marquée et je progresse facilement le long du téléski puis jusqu'au sommet de Lumineuse d'où je peux déjà apprécier le chemin parcouru dans la combe.

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Ce "sommet", en fait le point vaguement le plus élevé de la crête éponyme, offre une vue exceptionnelle à 360° :

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Je m'extasie, comme d'habitude, du spectacle offert en contrebas par une petite harde de chamois (si, si, regardez bien les petits points en bas à droite). On remarquera par la même occasion l'exceptionnelle visibilité qui permet de parfaitement distinguer les détails du Mont Ventoux, tout au fond :

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Je poursuis sur les crêtes du Sud et, bien que le soleil soit généreux, la présence d'autres randonneurs et la brise encore fraîche m'obligent à conserver pantalon et T-shirt technique. Pas grave, ça n'enlève rien au plaisir que j'ai de contempler la vue sur Céüsette, à gauche, et la Montagne d'Aujour, derrière à droite :

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J'avais initialement prévu de poursuivre au plus proche de la crête Sud, mais étant en pause sportive depuis quelques semaines, je trouve plus prudent de rallier l'itinéraire normal, un peu moins physique. Ce sera l'occasion de revenir une prochaine, plus en forme, pour reprendre cette sympathique portion. Pour l'heure, je me dirige vers le marais de Raux puis poursuis sur ce plateau valonné, au dessus du torrent d'Aiguebelle.

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Lorsque j'arrive au pied de l'ultime montée vers le Pic de Céüse (situé à la pointe de la flèche, on s'amuse comme on peut ), je suis pris dans un vent, que je suppose catabatique, fort et glacial. A tel point que je suis obligé d'enfiler ma polaire qui était restée dans mon sac depuis le départ, un bandeau cache-oreilles et mes gants !

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Pendant la montée, je profite de petites pauses "reprise de souffle" pour observer la crête que je prévoyais d'emprunter et je me dis que j'ai fait le bon choix :

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Depuis le départ, la qualité de la neige est assez particulière... Il faut dire que, le week-end dernier, il a bien "pleigé". Oui, oui, c'est ça, de la pluie et de la neige ! Et la pluie est même tombée assez haut, ce qui fait qu'avec le froid qui a immédiatement suivi, une couche de glace s'est formée à certains endroits, plus ou moins mêlée de neige en fonction de l'exposition au vent. Heureusement, la majeure partie de la progression se fait sur une neige assez classique, bien que ferme, et seuls les secteurs les plus venteux ont une couche croûtée, voire glacée, qui offre en contre-partie de jolies formes très graphiques :

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Ici, les seules empreintes laissées par les raquettes sont une vague trace de leur pourtour, la griffe et les crampons. Par endroit, même la pointe tungstène des bâtons ne traverse pas la surface !

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Mais une fois arrivé au sommet, changement radical : aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'y a plus de vent, je suis envahi par la relative douceur de l'air et par les chauds rayons du soleil. Je pourrais sans problème me mettre enfin nu s'il n'y avait personne. Par chance, je n'ai pas prévu de redescendre vers la station où j'aurais inévitablement continué à croiser du monde, mais par la crête Est, bien plus isolée.

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Et, là, il ne me faut pas bien longtemps pour retrouver ma tenue préférée... Yesss !!!

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Bien entendu, la proximité des falaises impose la prudence : s'approcher trop près du bord, c'est risquer de marcher sur la corniche de neige avec le vide en dessous et de chuter :

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Et puis la vue de l'autre côté permet de se rendre compte de la forme si particulière de cette montagne. Il s'agit, en terme technique, d'un synclinal perché. Pour le commun des mortels, ça veut tout simplement dire que la partie centrale de cette montagne en forme de fer à cheval forme un "creux" et que ses sommets constituent son pourtour. Le côté "perché", quant à lui, indique que la partie supérieure de ses crêtes forme des falaises verticales vers les vallées. Ce sont ces caractéristiques géologiques, l'ancienneté de sa station et la douceur de ses pentes qui en font un lieu particulièrement apprécié des Gapençais.

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Face à moi, l'imposante montagne d'Aurouze avec, en son centre, le Plateau de Bure sur lequel est installé l'interféromètre de l'IRAM dont je peux apercevoir les antennes. Et tout autour, je distingue quelques pistes enneigées qui m'ont permis de découvrir ces dernières années de bien belles montagnes parmi lesquelles, de gauche à droite : la Montagne DurbonasCharajaille & Goueyran, la Tête des Ormans, le Pic Chauve, la Tête de la Clape, etc.

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Le soleil, bien qu'encore bas sur l'horizon, tape fort et il n'en faudrait guère plus pour que je prenne mes premiers coups de soleil. Quoi qu'il en soit, c'est un pur plaisir que d'évoluer avec tant d'aisance dans cet environnement qui sait parfois se faire aussi hostile qu'il est accueillant pour moi à l'instant présent. J'en savoure d'autant plus la chance qui m'est donné d'y être nu, en harmonie totale avec cette nature si généreuse.

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Tout le long de la crête, et plus particulièrement à mi-hauteur, je suis dans l'univers des chamois et autres ongulés. Un très grand nombre d'empreintes et de zones de couchages parsèment mon chemin. Plus rarement, je croise d'autres empreintes, de lièvres et de renards notamment.

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Plus je descend et plus ça descend... La pente, qui approche par moment les 25%, commence à éveiller quelques douleurs au niveau des chevilles et des genoux. Décidément, il faut que je fasse gaffe aux bons petits plats de mon épouse et que je me remette à bouger ! Alors, dans ces cas-là, je profite de chaque pause pour me vider l'esprit en me laissant aspirer par toute cette beauté qui m'entoure :

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Allez, au bout de la crête, juste devant moi, je n'ai plus qu'à basculer à gauche dans la combe du torrent de Manteyer.

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Une fois dans la combe, il me faut trouver un sentier non référencé et à peine distinguable sous la neige. Petit moment d'hésitation, grand merci à mon application GPS, je parviens à rejoindre le double gué qu'il va me falloir traverser. Comme j'ai bien pris mon temps, je me trouve maintenant à l'ombre des sommets et la température s'est à ce point rafraîchie que pantalon et T-shirt redeviennent nécessaires.

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Les deux torrents traversés, il ne me reste plus qu'à parcourir les 450 mètres en douce montée qui me séparent de la voiture. Mais la fatigue est maintenant bien installée et ça me demande un effort non négligeable malgré l'évidente facilité du sentier. J'ai bien fait de choisir ce point bas pour me garer car j'en aurais vraiment bavé pour remonter jusqu'au téléski !

Malgré mon état de fatigue qui pourrait indiquer un itinéraire long, je n'ai parcouru qu'environ 12 km, mais avec tout de même 730 m de dénivelée ; ce qui signifie des pentes un peu plus raides et épuisantes que ce dont j'ai l'habitude en raquettes. Il m'aura fallu 5h50 (avec tout de même de nombreuses pauses photo) pour effectuer cette boucle dont "seulement" deux petites heures nu, mais avec un bonheur si intense qu'il vaut pour la journée entière, et même au delà !

Sur la route du retour, je m'arrête pour une dernière photo qui permet de se rendre compte de l'impact des ombres portées par les sommets et de l'importance de leur prise en compte au moment de tracer un itinéraire, qui plus est en randonnue où l'apport du soleil peut être décisif. Et puis, sans rapport, un petit coup d’œil à droite sur la Crête de la Plane avec une pensée aux copains que je vais retrouver dans quelques semaines pour de nouvelles aventures enneigées !

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Raquettenue Bochaine

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