Diois - Roc de la Tour & Banne
- Le 25/05/2020
- Dans 2020
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Cinquième jour, je poursuis aujourd'hui ma série avec une troisième sortie du côté de Saint-Pierre-d'Argençon. Je me gare au-delà du hameau de Saint-Martin, à l'endroit même où je prévois de revenir sur cet itinéraire en boucle.
Au moment de m'équiper, je me rends compte que j'ai oublié de prendre mes bâtons ! J'espère donc que cet itinéraire que je ne connais pas encore ne présentera pas trop de difficultés…
M'étant garé juste avant un ruisseau trop large pour être enjambé, je n'enfile mes chaussures qu'une fois le gué passé. Ça picote un peu les arpions…
D'emblée, la pente est un peu soutenue dans ce sous-bois et la visibilité réduite par la végétation. Un petit promontoire permet quand même d'observer quelques sommets du Dévoluy autour du Grand Ferrand. Voulant profiter de cet intéressant point de vue pour me photographier en autoportrait, je me rends compte que, toujours autant tête-en-l'air, j'ai laissé mon trépied au pied du ruisseau où j'ai fait ma première photo ! Ca commence à faire beaucoup d'oublis, mais je n'ai pas le courage de faire demi-tour (presque 2 km et 200 m de montées déjà parcours), je le récupèrerai au retour !
Il faudra donc que je me débrouille toute la journée durant pour réussir à positionner et caler correctement l'appareil photo. Il y aura donc un peu moins de selfies aujourd'hui…
Quelques fleurs jalonnent le sentier, dont ces superbes pieds de muguet de mai qui mettent du baume au cœur face à l'inattendue difficulté du terrain.
En effet, plusieurs centaines de mètres avant le col des Combes, la pente est vraiment raide et le terrain se dérobe en partie sous les chaussures. Comme je regrette l'absence de mes bâtons ! Après avoir sué à grosses goutes, j'apprécie à leur juste valeur les douces pentes qui m'attendent.
Même si je ne peux que le deviner d'ici, le sentier va me faire rejoindre la crête au niveau du Roc de la Tour (à droite), atteindre le promontoire au milieu avant de devoir descendre puis remonter jusqu'au sommet de Banne à gauche :
Le beau temps et la végétation verdoyante me font bien vite oublier les efforts consentis dans la première partie.
C'est ma saison préférée, de mi-mai à mi-juillet, pour admirer l'incroyable profusion et la diversité des fleurs toutes plus belles les unes que les autres. Même cette simple sauge des prés fait mon bonheur :
Arrivé sur la crête, je fais un tout petit détour par le sommet du Roc de la Tour qui offre, sur la partie Nord un magnifique point de vue allant des contreforts du Vercors (à gauche) au Bochaine (à droite), en passant par le Dévoluy, avec la Longeagne en point de mire :
Je reste un bon moment à me régaler de cette vue !
Versant Sud, on domine la source de la Drôme avec, au loin, les crêtes du Duffre qui surplombe l'ancienne station de ski de Valdrôme :
Quelques insectes virevoltent autour de moi, tel ce très bel ascalaphe :
Il faut dire qu'avec d'aussi belle fleurs à visiter, ils n'ont que l'embarra du choix ! Ci-dessous, ce que je pense être une centaurée de Céüse (très proche de la centaurée de montagne) :
Au sol, comme à l'horizon, le plaisir des yeux est à son paroxysme !
Et avec, entre autres, ces églantiers aux églantines à la fragrance citronnée, vient s'ajouter le plaisir olfactif !
Débauche de couleurs vives avec ces coquelicots :
Même les arbustes, comme cet alisier blanc, se parent de leurs plus beaux atours :
La crête plonge maintenant vers un col étonnamment sans nom d'où il faudra remonter vers Banne, sur la gauche :
Il fait beau, il fait bon, tout est beau, tout sent bon, je me sent tellement bien nu, profitant à l'extrême de chacun de mes sens !
Et je suis prêt à parier que ce machaon partage mon point vue…
C'est quand même incroyable qu'un aussi joli col n'ait pas de nom !
Je vous fait grâce des innombrables fleurs que je peux observer, mais je ne résiste pas à vous partager ces originales pédiculaires à toupets :
J'entame avec entrain la dernière montée jusqu'au sommet qui me permet de m'émerveiller, une fois encore, devant la beauté de ce paysage à 360° :
Ici aussi, je reste un long moment à contempler le spectacle. Pour redescendre, je tente un petit détour qui me semblait jouable sur la carte mais auquel la végétation, cette fois-ci agressive, me fera renoncer…
Je m'arrête un peu avant le col à l'écart du sentier pour une pause repas bien méritée. Et avec une vue pareil, ça serait un crime que de ne pas en profiter !
Je suis amusé de retrouver la même structure métallique qu'en 2018, à l'occasion d'une sortie en raquettes à Banne :
Pour la version hivernale, crédit photo : Jacques-Marie :
Mais à force rêvasser, je me rend compte que la batterie de mon smartphone baisse dangereusement, d'autant que je ne pas pris la peine d'emporter une carte papier avec moi… Je force donc le pas et ne m'accorde presque aucune pause jusqu'à l'arrivée. C'est tout juste si je prends le temps de photographier cette délicate orchidée, une céphalanthère à longues feuilles :
Je quitte la piste forestière en lacets pour attraper sur la droite un sentier en sous-bois très agréable qui me ramène en quasi ligne droite à mon lieu de départ. Je regrette presque de devoir marcher aussi vite et me fais la promesse d'acheter une petite batterie de secours pour pouvoir recharger le smartphone en pareille circonstance. Seuls les 250 derniers mètres, sentier tracé sur la carte IGN mais quasi disparu sur le terrain, seront difficiles ; si c'était à refaire, je resterais sur le petit bout de piste qui rejoint celle du départ au dessus du gué.
Et en parlant du gué, quelle n'est pas ma surprise de ne pas retrouver mon trépied là où je croyais l'avoir abandonné ce matin ! Par chance, un bon samaritain s'est chargé, en mon absence, de le déposer sur le capot de la voiture. Un grand merci à elle ou lui.
Malgré mes petits déboires, je garde un merveilleux souvenir de cette journée ! Nu de bout en bout pendant 6h30, je n'ai rencontré personne tout au long des 16,2 km et 1100 m de dénivelée. A refaire… Avec des bâtons… Et une batterie de secours !
Ah… J'allais oublier, mais comme je l'ai indiqué dans mon précédent compte-rendu, ce n'est qu'en arrivant chez moi et constatant que mes bâtons ne s'y trouvaient pas que j'ai pris conscience de les avoir oublié à Céüse deux jours plus tôt ! Sans tarder, je m'y rends, mais sans succès, quelqu'un les aura trouvé avant moi et se les sera approprié. Là, je m'en veut vraiment car, trop chers pour les remplacer, ils vont cruellement me faire défaut !
Commentaires
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- 1. Bernard26 Le 12/10/2020
Bonjour Franck,
Magnifique tout simplement !
Comme toujours, une très belle balade, de belles images et un compte-rendu très documenté … à faire regretter de ne pas
avoir pu y participer. Mais l'âge se fait sentir et je crains de devoir réduire mes activités à des randonues plus softs.
Pour les battons de randonnée j'en perds presque une paire par an, et aussi des chers, alors maintenant, j'en achète à 20 ou 30€ la paire … et je ne les oublie plus !!!
Dommage que tu sois seul pour ces superbes randonnées. Il faudrait qu'avec notre nouvelle structure on arrive à mieux se regrouper, à mieux coordonner nos actions. Comme tu as pu le constater, quelle ambiance formidable, et quelle sérénité, même lorsque les rencontres sont nombreuses, lorsque nous sommes en groupe de 8, 10 personnes ou plus.
Nous avons actuellement le vent en poupe, et je pense que Jacques-Marie, Sandrine et Francis, sans oublier le soutien de notre Comité de la randonnée, sauront accroitre notre action et faire admettre plus largement la pratique de la randonue auprès du public.
Il est important dans notre société technocratique d'aller vers des activités simples, saines, respectueuses et libératrices de l'Être Humain au milieu de ces vastes étendues de nature sauvage.
Amitiés,
Bernard.
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