Dévoluy - Sentier des cabrettes
- Le 09/07/2016
- Dans 2016
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Ce samedi matin, je me décide enfin à faire la crête qui surplombe le village de La Roche-des-Arnauds que j'avais repérée fin mai. Personne en vue, sitôt garé, sitôt nu, malgré les 17°C qui me semblent bien plus frais qu'il y a deux mois, brrr... C'est là que l'on se rend compte des étonnantes capacités d'acclimatation du corps.
J'entame la montée régulière jusqu'au Col de Garcinel où, apercevant une voiture, je me couvre pour le cas où. Bien m'en a pris puisque quelques secondes après apparaissent un homme et sa petite fille qui descendent et repartent rapidement avec la voiture. La vue est déjà bien sympathique ici avec, de gauche à droite, la Tête des Pras Arnaud, la Dent d'Aurouze, le Pic de Bure et le Col de Conode par lequel je reviendrai dans quelques heures :
La suite, c'est une montée plus raide sur la crête qui doit me mener à la Tête de la Clappe pour redescendre ensuite au Col des Roux, mais j'ai la surprise de constater que le sentier (parfaitement balisé d'un étrange bleu) bifurque sans passer par le sommet. OK, c'est pas plus mal pour mes guiboles un peu raides ce matin. Juste avant, j'immortalise la vue sur la crête de Matacharre devant Charajaille, la Montagne d'Aurouze puis, à droite, la crête de la Platte menant au Col de Roux et remontant jusqu'à un cuchon sans nom :
J'arrive donc tranquilement au Col des Roux où je découvre enfin l'une des "cabrettes" (sorte de pylône en bois) du téléphérique forestier restaurée en 2005 par Pierre PARA, en mémoire à celles construites par ses aïeux bûcherons-câblistes en 1931 :
Ces téléphériques, dont j'avais déjà pu observer des vestiges en 2013, permettaient de transporter des grumes de bois, coupées sur le versant opposé, dans la vallée.
Juste à côté de cette cabrette se trouve la "Fortube", cabane des bûcherons-câblistes également reconstruite par Pierre PARA dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine forestier communal rochois :
J'imagine alors la rudesse du métier que seule la beauté du paysage devait adoucir :
Allez, trêve de rêveries, je quitte le "sentier des cabrettes" et poursuis sur la ligne de crête par une montée bien raide jusqu'à un cuchon qui offre une superbe vue panoramique depuis la Montagne de Céüse jusqu'aux sources du Petit Buëch et, au-delà, les sommets encore enneigés des Écrins:
Crévindiou, qu'c'est beau !
Je suis au point culminant et il me faut redescendre, mais je dois bien avouer qu'à certains endroits, je n'en mène pas large sur cette crête étroite (selon mes critères, hein)...
Du coup, je progresse lentement et il est 13h30 bien tassés quand je rejoins le sentier vacher qui marque l'extrémité de ma "boucle". De là, c'est la Montagne de Charance qui montre son plus beau profil derrière le village de Rabou au pied duquel, dans la vallée, on devine le Petit Buëch :
Légèrement en contrebas, un petit troupeau de vaches, et sur le sentier, les innombrables traces odorantes de leur passage avec, en bonus, les myriades de mouches qui s'en délectent et font vrombir l'atmosphère à mon approche. Mais franchement, c'est pas cher payé pour un tel spectacle (et encore, les photos ne rendent pas le dixième de la beauté des paysages) :
J'approche alors du Bois de Loubet et j'hésite à m'arrêter là pour déjeuner, mais je préfère poursuivre pour bénéficier de la fraîcheur du bois.
Mauvais choix... Je galère pour trouver un endroit à la fois exempt de bouses et suffisamment confortable ! Du coup, je ne déjeune qu'à 14h15, au croisement du sentier des cabrettes que j'avais abandonné au Col des Roux. Dans un sens, ce n'est pas bien grave, je n'ai pas faim ; mais la vue est bouchée de toutes parts et, m'ennuyant ferme, je redémarre 45 minutes plus tard. Tout en douceur, pour ne pas trop ruiner ma digestion, ce sentier bien monotone parait long.
Par chance, quelques petites fleurs dont ces très classiques mais superbes mélampyres des bois égaient la marche avec leurs successions de fleurs jaunes remontées de bractées violettes :
Enfin, à l'approche du Col de Conode, la vue s'ouvre peu à peu et permet d’apprécier, en partie, la traversée de ce bois :
Et du col, c'est une longue et régulière descente que je savoure, alternant zones d'ombre et de soleil. Seul un taon vient me casser les pieds et réussi à me piquer ! Et je vous laisse deviner où... A travers l'une de mes chaussettes !!! Non mais c'est pas possible quand même, je fais des efforts pour porter le moins de vêtements possible et il arrive quand même à en trouver... Et qu'on ne vienne plus me dire que les vêtements protègent, hein, hihi...
Voici enfin la voiture. Pour une fois, je suis heureux de la retrouver car je n'étais pas dans une grande forme physique aujourd'hui. Pas grave, j'ai profité pendant presque 6h30 de tous les petits bonheurs offerts par la nature tout le long de cette superbe randonnue de 14km et 760m de dénivelée.
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