Dévoluy - Montagne Durbonas
- Le 05/09/2018
- Dans 2018
- 2 commentaires
Depuis quelques semaines, je m'astreins à un entraînement physique un peu plus poussé qu'à l'habitude car il y a deux randonnées relativement éprouvantes que je souhaite faire depuis déjà trop longtemps sans en avoir le courage. Alors aujourd'hui, je me lance à l'assaut de la Montagne Durbonas, sommet relativement méconnu dont le principal intérêt réside en la vue qu'il offre à 360°.
Nous sommes déjà début septembre et avec la météo toujours capricieuse le week-end, je préfère poser une journée en semaine pour randonner tranquillement avant l'ouverture de la chasse... Garé seul au bout de la piste ouverte des gorges d'Agnielles, il fait à peine 13°C mais, exposé au soleil, pas besoin de vêtements et je suis nu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! Les conditions sont parfaites, c'est parti pour plus de 1000m de dénivelée jusqu'au sommet :
Je me suis tracé un itinéraire original, en partie hors sentiers et assez direct, l'essentiel de la montée se faisant sur des pentes comprises en 20 et 40%. Le palpitant monte assez rapidement dans les tours et seule l'orientation me complique un peu la tâche, déviant légèrement de ma trace mais sans incidence puisque que je connais un peu ce secteur pour l'avoir parcouru l'automne dernier.
Après une courte accalmie sur une piste forestière, c'est reparti dans la pente en pleine forêt et je ne regrette pas ma préparation physique... Allez, une petite pause sur le plat pour faire cette photo avant d'attaquer la montée finale :
Dans un premier temps sur une vieille piste qui se perd dans la végétation (avec des framboisiers aux fruits délicieux), je m'oriente bien vite vers la crête, sauvage, mais sur laquelle je distingue vaguement une trace presque tout du long jusqu'au sommet, 400m plus haut :
La montée finale... Quand j'vous dit qu'ça grimpe ! Et encore, avec la perspective, on a l'impression que c'est tranquillou malgré les presque 40% de pente qui me ralentissent bien, sans parler de tous les petits détours pour éviter les passages les plus accidentés, arbres, etc.
Et finalement, l'arrivée au sommet avec sa vue géniale de tous côtés :
J'en profite un maximum et essaie d'imaginer d'autres itinéraires que je n'ai pas encore parcouru dans le coin. Et si ce n'était cet agaçant nuage coincé juste au dessus de ma tête, je serais bien resté des heures à contempler le spectacle. Mais pour ne pas trop me refroidir, je fais l'impasse sur mon déjeuner (de toutes façons, je n'ai vraiment pas faim) et entame directement la descente.
J'essaie vainement de trouver le sentier de descente, du coup j'y vais à l'estime. Sans rejoindre l'antécime sud, je fais tout de même un léger détour pour admirer la vue sur le Rif de Beaumugne :
A partir d'ici, je retrouve un sentier, ou pour être plus précis, des sentiers. Mais des sentiers à vaches ! Multiples et très creusés dans la terre, je me dis que l'itinéraire doit être plus agréable en hiver, en raquettes, avec une belle couche de neige qui vient tout lisser. Les cartes n'étant pas très précises, j'hésite à couper court au niveau du Grand Clot, ce qui m'aurait fait gagner quelques mètres.
Sur tout ce versant à l'ubac, je suis impressionné par l'incroyable quantité de champignons ! Je crois bien ne jamais en avoir vu autant de ma vie, surtout début septembre... Comme quoi, le volume et la régularité des précipitations cet été n'est pas qu'une impression. Sans connaissance en mycologie, je n'y touche pas mais si certains sont comestibles, il y a quoi rassasier toute la vallée !
Sachant que j'allais faire beaucoup de hors-piste ou apparenté, je me suis équipé d'un "poignard" (bin, ouais, j'ai pas trouvé pire pour désigner un brassard de poignet) grâce auquel j'ai réussi à suivre mon itinéraire bizarre sans m'égarer. Et honnêtement, mise à part la dernière partie, il y a tellement peu de balisage par ici que sans mon application GPS (voir la page matériel pour plus d'infos), j'y serais peut-être encore... Alors, du coup, l'avoir directement au poignet me permet de gagner un temps précieux.
A peine le col de l'Eschaup passé, je me retourne pour voir le chemin parcouru depuis le sommet. Mais le plus intéressant (que comme une andouille je n'ai pas pensé à photographier), c'est la petite barre rocheuse qui se trouve dans mon dos et que je dois traverser pour rejoindre le col de Recours. Je distingue trois brèches mais je sais qu'une seule permet de rejoindre le sentier d'accès au col. D'après la trace que j'avais préparée sur mon GPS, la brèche du milieu semble être la bonne.
Bingo ! Petite descente puis arrivée au col de Recours au milieu d'herbes hautes envahies d'orties. C'est bien le seul moment où je me dis qu'un pantalon pourrait être utile ; et encore, n'étant pas particulièrement sensible à leurs "piqures", elles me ralentissent plus qu'autre chose.
Et c'est reparti pour rejoindre par le GR les pistes forestières de Recours qui permettent d'accéder aux cols de Lauteret, de la Souchière, etc. C'est alors que je surprend un couple charmant en plein ébat amoureux sur une pierre au milieu du sentier ! Je joue les voyeurs quelques secondes et les laisse tranquilles poursuivre leur petite affaire...
L'essentiel du parcours se faisant dans les bois, j'apprécie ici la vue sur les crêtes.
Mais je retrouve bien vite la forêt où se repose un beau troupeau de vaches. Étalé dans le bois, je passe d'abord devant un petit groupe de vaches, toutes blanches.
A l'autre extrémité, c'est un groupe de vaches toutes marrons et blanches. Au centre, les deux robes sont mélangées ! Il me vient immédiatement en tête des analogies politiques qui m'amusent beaucoup...
Sur quelques dizaines de mètres, le sentier est longé de centaines de framboisiers dont les fruits sont un peu secs et rabougris au début puis quasi parfaits, à la faveur de la protection des arbres plus proches. Inutile de dire que je m'en délecte !
Encore un joli point de vue sur le seuil des gorges d'Agnielles surplombées par Goueyran :
Arrivé sur la large piste forestière de Recours, je croise deux femmes qui ont du me voir me recouvrir avant que nous n'échangions un sympathique bonjour. Je reprends immédiatement ma tenue préférée jusqu'au gîte de Recours où quelques randonneurs ont fait une halte. A partir d'ici, sur la piste principale, je préfère garder le short pour les 2,8 km qui me séparent de la voiture.
Finalement, les chiffres de cette randonnue ne sont pas exceptionnels : plus de 16km avec 1050m de dénivelée parcourus en un peu plus de 6h30 dont 6h00 nu. Il faut juste être préparé aux pentes un peu raides du début pour ne pas s'épuiser trop vite.
Commentaires
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- 1. JMF Le 09/09/2018
Une bien belle montagne,assez méconnue, mais c'est tant mieux pour nous! On l'avait fait en raquettes depuis la chartreuse de Durbon. C'est vrai que c'est parfois assez raide. Dans la neige épaisse, c'était un pas en avant et deux en arrière, mais quel récompense pour la vue depuis le sommet. -
- 2. Doudou55 Le 09/09/2018
Encore un très beau récit et de belles photos.
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