Diois - Balisage du Jocou
- Le 19/09/2018
- Dans 2018
- 4 commentaires
Situé un peu trop loin de Gap, je guète depuis des mois, pour ne pas dire des années, l'opportunité de faire la connaissance de Bernard, le président de l'association Les Marcheurs Nus du Val de Roanne. Et il se trouve qu'il propose de participer au balisage d'une partie du GR93 dont ils ont la charge autour d'un sommet situé à une cinquantaine de kilomètres de chez moi, un jour de semaine où je voulais justement faire une randonnue. Du coup, je propose mon aide et j'y suis cordialement invité !
C'est ainsi que je retrouve Jacques-Marie, Claude (déjà rencontré à la sortie Interclubs) et fais la connaissance de Francis et de Bernard. Ils me présentent l'activité du jour qui m'incite à laisser mon appareil photo à la voiture ; je me contenterai donc de mon smartphone... Mais je n'ai pas la bonne idée d'y laisser également mes bâtons de marche qui me gêneront plus qu'autre chose pour le débroussaillage.
Et pour le débroussaillage, justement, je me suis équipé d'un petit sécateur de jardin, gamin de la ville que je suis... Je me rends évidemment vite compte qu'il n'est pas adapté à ce que nous avons à couper ! Bernard, me propose donc une petite scie repliable qui me permet de couper les branches dont le diamètre est trop important pour les cisailles.
A chacun son rôle et sa technique, tous se complétant à merveille, le sentier souvent encombré de branches se trouve vite rafraîchi. Nous faisons également la chasse aux nombreux "porte-manteaux", des branches coupées à 20-30cm du tronc qui constituent un vrai danger pour quiconque viendrait à trébucher dessus ! N'étant pas surchargé de travail, j'essaie d'assister notre prolifique élagueur Francis en débarrassant le sentier des branches qu'il vient de couper.
Notre progression est très lente mais, outre son évidente utilité, elle permet d’apprécier le paysage (ici en direction du Dévoluy) :
L'ambiance est très bonne, aidé en cela par la gouaille de Francis et la motivation de chacun. Quoi que là, j'ai un doute sur l'excroissance que Bernard s’apprête à couper...
Quand arrive midi, nous faisons une pause déjeuner avant de rependre nos activités. La végétation étant maintenant bien moins dense, c'est sur jacques-Marie, préposé au balisage, que repose l'essentiel du travail. Arrivés au col Pigeon, nous faisons une petite pause, le temps d'admirer toute la barrière Ouest du Dévoluy :
Face au Grand-Ferrand, on se sent bien peu de chose...
Nous poursuivons jusqu'à un col sans nom qui nous offre une belle vue sur l'extrémité Sud du Vercors. Je retrouve ou devine quelques secteurs où j'ai eu grand plaisir à randonnuer il y a tout juste dix ans : le Vallon de Combeau, le Cirque d'Archiane et la Montagne du Glandasse. Au loin, on aperçoit même les caractéristiques Trois Becs :
Pendant que je m'extasie du paysage avec les explications détaillées de Bernard et Claude, Jacques-Marie se remet au travail sur un balisage partiellement effacé :
Bon, vu comme ça, ça fait un peu cliché style DDE...
Connaissant déjà bien le secteur et pris par le temps, Bernard, Francis et Claude commencent à rebrousser chemin pendant que Jacques-Marie et moi-même poursuivons jusqu'au sommet du Jocou que je ne voudrais surtout pas manquer.
Chemin faisant, nous renfilons le short le temps de croiser un groupe d'une dizaine de personnes avec lesquelles nous entamons la discussion sur notre travail du jour. Recevant un très bon accueil, Jacques-Marie les informe qu'ils risquent de rattraper un groupe de trois randonneurs naturistes. Leurs commentaires étant plutôt positifs, j'en rajoute une couche en leur précisant qu'il y a peu il étaient cinq mais que nous venons de renfiler nos shorts à leur approche. Réaction amusée et cordiale, c'est encore une très sympathique rencontre !
Nous poursuivons chacun de notre côté et remettons bien vite le short de côté avant même d'atteindre la cabane déjà abandonnée du berger :
Et c'est enfin le sommet. Comme je m'en doutais, la vue est absolument magnifique ! De l'Ouest au Nord, se dresse le Vercors qui me rappelle les ascensions (textiles) du Grand-Veymont et du Mont-Aiguille. De l'autre côté, du Nord à l'Est, c'est le Dévoluy avec ses emblématiques Obiou et Grand-Ferrand. Installés entre les barrières de ces deux massifs, nous savourons la vue. Seul tout petit regret, je n'ai pas réussi à faire le panoramique que je voulais avec mon smartphone ; pas bien grave, ça sera l'occasion de revenir et de faire une grande boucle par l'un des beaux sentiers qui jalonnent le secteur.
Un dernier selfie avec mon guide et nous redescendons à notre tour. Repassant devant la cabane, je me dis que malgré l'isolement, le berger a de quoi se consoler avec la vue :
Moi qui aime tout particulièrement les "montagnes à vaches", je me régale ! D'autant que, ne venant pratiquement jamais dans ce secteur, c'est une vue que je n'ai pas l'habitude d'admirer.
Vers le Sud, au fond à gauche, c'est la Montagne Durbonas que j'ai parcouru en début de mois. Sur sa droite, tout au fond, c'est la Montagne d'Aujour faite il y a quatre jours. Et je me fais la remarque que le sommet à droite, la Toussière, serait un sommet intéressant à découvrir dans quelques temps. Je n'imagine pas encore à ce moment-là que la crête coincée entre la Montagne d'Aujour et la Toussière, la Longeagne, sera ma prochaine randonnue une dizaine de jours plus tard...
De retour au col du Pigeon, nous prenons l'itinéraire "bis", un peu plus raide mais plus court que le GR. Cerise sur le gâteau, le sentier est agréable et permet de rêvasser, imaginant déambuler en raquettenue sur ces douces crêtes :
Au col de Vente-Cul (ça ne s'invente pas des noms pareils, hihi), avant de rebasculer vers le col de Grimone, les nuages s'étant levés, je fais un dernier cliché sur lequel on peut reconnaître la quasi totalité des plus célèbres sommets du Dévoluy :
Chouette, des copines ! Elles ont tout compris : une herbe bien grasse à l’abri du vent et avec une source pour se désaltérer, elles ont l'air heureuses...
Il ne nous reste plus que quelques dizaines de mètres avant d'arriver aux voitures quand nous rattrapons le groupe croisé au Jocou. Compte-tenu de leurs commentaires bienveillants, nous restons nus et discutons ainsi quelques minutes sans que cela ne provoque la moindre gène pour les uns ou les autres. Dernier répit avant d'arriver à la route où il nous faut finalement nous revêtir.
Nous retrouvons alors nos trois acolytes et reprenons nos discussions sur les associations existantes ou, potentiellement, à créer pour organiser des sorties ou séjours naturistes. Vaste et délicat sujet... Un nouveau groupe d'une dizaine de personnes revient à son tour de randonnée. Bernard entame la discussion, détaillant balisage, débroussaillage et, bien entendu, naturisme ; avec, là encore, beaucoup de bienveillance.
A la remarque "Mais ça ne doit pas être moins fatiguant de randonner nu qu'habillé", je manque de présence d'esprit et répondant que non, ne pensant qu'à l'effort lié au déplacement. Bernard me reprend très justement en affirmant que oui. Et effectivement, notre thermorégulation naturelle n'a pas à lutter contre les vêtements soit trop chauds, soit trop humides et froids, ce qui génère nécessairement une dépense énergétique dont nous nous affranchissons dès que les conditions le permettent.
Ça n'était absolument pas prévu, mais on aura fait de belles opérations de communication, aujourd'hui !
Sinon, côté chiffres, rien d'extraordinaire mais ce n'était pas le but de la journée. On a quand même parcouru environ 9km avec 720m de dénivelée en 5h30, nus presque de bout en bout.
Outre le régal procuré par ces paysages que j'aime tant, j'ai adoré cette journée pour plein de raisons : faire la connaissance de Bernard et Francis, retrouver Jacques-Marie et Claude, découvrir l'activité de balisage/débroussaillage, une météo extra, des rencontres sympa, etc. Alors, au risque de me répéter, je vous remercie encore une fois tous les quatre pour ces super moments de partage.
Commentaires
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- 1. Bernard Marotel Le 15/04/2020
Bonjour,
Le plaisir de ce travail de balisage intégralement nu ne peut que rendre la beauté de ces paysages encore plus grande sans oublier la facilité de leur accès à de très nombreux promeneurs, en ce qui concerne la nudité il est clair que la chaleur corporelle se régule bien mieux sans habits et que tout effort devient aussitôt bien moins pénible.
Au travail tous nus comme des vers, comme une sorte de vacances !
Amicalement nu
Bernard -
- 2. Bernard26 Le 10/10/2018
Bonjour Franck,
Merci pour ce compte-rendu magistral largement illustré par de très belles photos … Du travail de Pro !
Merci aussi pour ta présence à nos cotés et pour ton aide généreuse.
Au plaisir de se rencontrer à nouveau,
Bernard. -
- 3. Bernard26 Le 10/10/2018
Bonjour Hélène,
Pour répondre à votre question : "Mais ça ne doit pas être moins fatiguant de randonner nu qu'habillé" … Pour ce qui est de la fatigue musculaire, l'effort de la marche, la charge dans le sac à dos ou sur les épaules, c'est exact. Mais la fatigue est également générée par l'énergie que notre corps doit fournir pour tenter d'évacuer le surcroit de chaleur emmagasinée sous nos vêtements qui empêchent la sueur de s'évaporer pour réguler correctement notre élévation de température.
Pour illustrer ces propos :
- En randonnée avec une amie, le long d'une crête rocheuse ensoleillée avec un vent froid, dés l'échauffement suffisant j'ôte tous mes vêtements alors qu'elle reste chaudement habillée avec un anorak épais. Pour le pique-nique nous nous abritons du vent derrière un bosquet de buis, chacun dans notre tenue respective. Le soleil directement sur ma peau, je ne ressens pas plus la fraicheur que mon amie.
- Je randonne de temps à autre avec un groupe "textile". Sur le même parcours par une météo identique, à l'arrivée de la randonnée, resté habillé léger, ma fatigue est intense, alors qu'étant nu dans les conditions identiques je suis apte à poursuivre mon chemin.
- En randonnée, vêtu lors d'un raidillon de quelques centaines de mètres en plein soleil, je suffoque, mes jambes ne me portent plus, je suis prêt à abandonner. Je quitte seulement ma chemise et me voilà reparti.
Ces exemples montrent bien que les vêtements nous limitent dans nos efforts sans nous protéger de façon systématique du froid.
Bernard … J'ai participé à la journée de balisage-débroussaillage ! -
- 4. Hélène Labelle Le 30/09/2018
"Mais ça ne doit pas être moins fatiguant de randonner nu qu'habillé"
Il y a le poids des vêtements en moins dans la montée. Mais ce n'est pas tout à fait vrai, parce que les vêtements sont dans le sac, et qu'en plus ce poids en moins dans la montée devient un poids en plus dans la descente, ce qui fait que le travail (au sens de ce mot dans la physique) sera le même.
Bravo pour votre "com", et merci, de même que pourront vous remercier ceux qui, vêtus ou non, emprunteront ces chemins débroussaillés et balisés.
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