Diois - Bonnet Rouge
- Le 05/06/2019
- Dans 2019
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Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle série d'itinéraires à la découverte d'un secteur frontalier du département de la Drôme, du côté de la Montagne de l'Aup. Compte-tenu de son altitude modérée, ce secteur me semble d’ailleurs particulièrement adapté aux prévisions météo du jour : beau temps mais avec beaucoup de vent. Direction Sigottier puis le hameau La Montagne où je me gare le long de la route, à proximité du sentier de retour.
Mon estimation de la distance à parcourir est de 17 km et, vu d'ici, départ sur la droite, traversée de toute la crête et retour par la gauche, ça paraît effectivement assez long...
Je passe devant quelques habitations disséminées de-ci de-là. Il ne me faut qu'une vingtaine de minutes pour quitter le bitume et guère plus pour quitter le peu de vêtements que je porte encore. Depuis la piste forestière, je distingue une partie de la crête à atteindre :
Au croisement d'un gué, la piste fait maintenant place à un sentier en sous-bois.
Cette fois, j'identifie avec certitude mon objectif sur la droite : le Bonnet Rouge.
Mais pour le moment, j'arrive sur une belle zone d'alpages au Col d'Arron :
Il y a déjà un petit troupeau au pied du Duffre, sommet qui constituera un objectif lors d'une prochaine sortie :
Le "troupeau", si on peut l’appeler ainsi, et constitué de presque autant de vaches que de très jeunes et adorables veaux. Du coup, pour éviter de m’attirer les foudres des mères, je préfère les contourner et rester à bonne distance :
Vu d'ici, l'accès au sommet paraît assez raide, mais il ne s'agit en fait que d'un effet d'optique.
Après un passage sur de grosses pistes défoncées par les engins agricoles, je retrouve avec plaisir de petits sentiers bien plus agréables :
Sans doute par la faute d'un hiver peu enneigé, la flore n'est pas exubérante mais offre malgré tout moult petits spectacles colorés, à l'image de ces gentianes acaules :
Une fois la crête atteinte à Champlat, je décide de rejoindre la croix du Bonnet Rouge en contournant la barre rocheuse par le Nord, ce qui me permet d'admirer de très belles tulipes australes :
Quelques pas d'escalade prudents me permettent de rejoindre cette étrange croix visible de loin. Les connaisseurs reconnaîtrons sans peine le Mont Ventoux, tout au fond :
D'ici, je peux reprendre la crête jusqu'au sommet qui offre, une fois encore un panoramique à 360° à couper le souffle :
Je redescend à Champlat, au beau milieu de quelques massifs de fleurs, anarchiques et bigarrés :
Quel plaisir d'être là au milieu des montagnes, en osmose avec mon environnement.
Excès d'endorphines, un coup de folie traverse mon esprit, je redescend en base-jump !
Bon, évidemment, je suis vite redescendu sur terre... Et puis le long passage en crête (plus de 5 km) va me laisser le temps de contempler le paysage. Face à moi, à gauche, le Duffre et la Pyramide masquent la station de ski et le village de Valdrôme. Plus à droite, c'est derrière la crête dans leur prolongement que se cache la source de la Drôme :
Sur la droite, dans le ravin du Pommier, je retrouve une bonne partie de mon itinéraire de montée :
Le cheminement sur le Serre de la Bouisse n'est pas aussi trivial que je l'imaginais : entre les quelques brèches et la végétation, je loupe par moment le sentier qui n'offre qu'un vieux balisage à moitié effacé. Ca ne prête évidemment pas à conséquence, il est bien aisé de le retrouver un peu plus loin.
La vue vers le Nord-Est donne sur les sommets bien connus du Dévoluy :
Plus j'avance, plus le sentier exige un minimum de concentration, se perdant parfois dans la pelouse ou se faufilant dans d'étroits passages que l'on ne découvre qu'au dernier moment.
La vue vers le Sud permet de découvrir la base de loisir de la Germanette au niveau du barrage du Buëch ainsi que, sur la droite, le rocher de Beaumont avec ses impressionnantes antennes qui pourrait également constituer un but de randonnue :
Le vent, bien présent depuis ce matin, s'intensifie continuellement, pousse vigoureusement les nuages qui me font évoluer tantôt au soleil, tantôt à l'ombre et, sans toutefois avoir froid, je dois bien avouer ne pas transpirer... A l'approche du Rocher de Jardanne, la végétation se fait plus dense et haute, offrant ainsi un refuge à d'autres espèces de fleurs, à l'image des ces asters des Alpes :
Au croisement du Rocher de Jardanne, j'ai face à moi la montagne de Céüse, mais surtout mon sentier de descente. Jusqu'ici, les bâtons étaient restés volontairement bien accrochés au sac à dos mais, à partir d'ici, il me semble qu'ils vont être nécessaires...
Et je ne saurais si bien dire puisque j'attaque maintenant un sentier raide, constitué d'un mélange instable de terre et cailloux sur lequel j'évite de justesse quelques chutes malgré la prudence et la lenteur auxquels je m'astreint. Il faut dire que mes chaussures de randonnée (Salomon X Ultra 2), 4 ans et près de 900 km sous les crampons, ont fait leur temps. D'ailleurs, je ne peux plus parler de crampons, je suis en "slick" sur les 3/4 de la semelle... Je devais les changer depuis plusieurs mois déjà mais, cette fois-ci c'est décidé, ça devient trop dangereux et ça sera leur dernière sortie sur terrain accidenté.
En bon contemplatif que je suis, et peut-être aussi un peu parce que je commence à avoir les articulations douloureuses, je profite de cette vue inédite sur cet immense secteur dans lequel j'ai effectué tellement de randonnues. Pour n'en citer que quelques-unes, de gauche à droite, la Longeagne, la Montagne Durbonas, Charajaille & Goueyran, Tête des Ormans, le sentier des cabrettes, Céüse, et enfin, Montagne d'Aujour :
La descente est un peu raide, mais en contrepartie, elle n'est pas trop longue. A l'approche des Michons, je bifurque sur le sentier de traverse qui mène à La Montagne. Bien que le sentier ne soit plus maintenant que vaguement vallonné, la fatigue engendrée par les 17 km de marche m'incite à conserver les bâtons jusqu'au bout :
Je ne suis plus qu'à un kilomètre de la voiture lorsque j'entends des chiens aboyer à quelques mètres. Surpris, je renfile maladroitement mon short avant de rejoindre un homme à moto qui semblait faire son tour d'inspection d'un troupeau de superbes chèvres angora gardé par de non moins magnifiques patous à la bouille trop craquante. Je le salue chaleureusement. Etant propriétaire de gîte, il me questionne sur la qualité du balisage en crête pour ses clients, mais aucune remarque sur ma tenue, si toutefois il m'a vu nu. Nous poursuivons tous deux notre chemin, je conserve le short pour le peu de chemin qu'il me reste à parcourir.
Arrivé à la voiture, je constate avoir parcouru environ 19 km avec 900 m de dénivelée, le tout en 6h50 dont près de 6h00 nu. Le bonheur, quoi !
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